Magazine Journal intime

Parfois, je me désespère

Publié le 24 août 2011 par Bizz
Je suis encore sous le choc. Hier, j'ai fait quelque chose de terrible. Vraiment. Je me désespère moi-même. Comment j'ai pu? Je savais bien que la maternité changerait ma vie. J'y étais préparée, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point. Bien sûr, quand je suis tombée enceinte la première fois (et en bas de ma chaise après avoir fait le test de grossesse), je savais d'ores et déjà que ma vie changerait et surtout, que JE changerais. On me disait que je serais rapidement complètement gaga de mon bébé et je le croyais fort bien. J'ai toujours voulu des enfants, alors c'était écrit dans le ciel que je frôlerais l'hystérie joyeuse quand je serais mère (d'ailleurs, dans ma famille, on m'appelait «la p'tite mère» dès mon plus jeune âge parce que l'instinct maternel, je suis née avec, bon). Quand on me disait «ta vie ne sera plus la même», je le croyais. Par contre, quand on me disait «tu vas voir, tu vas tellement changer toi aussi», ça, je le croyais un peu moins.
On m'aurait dit que j'allais parler avec enthousiasme du pipi et du caca de mon bébé, j'aurais fait des yeux sceptiques. Pourtant, hep, on sait tous où j'en suis maintenant (à ma défense, je dirais que j'ai toujours été le genre de fille à rire comme une gamine en entendant pipi-caca-pet, oui, je suis immature à ce point). On m'aurait dit qu'un jour, je tiendrais un blogue relatant exclusivement mes aventures de maman, j'aurais ri. Un journal intime, ok, mais un blogue, voyons! Pourtant, qu'est-ce que vous êtes en train de lire, là, maintenant? On m'aurait dit que la terre cesserait de tourner quand je verrais poindre une goutte de sang d'une plaie béante sur le front de Bébé fille, j'aurais franchement protesté. Pourtant, je ne suis toujours pas remise du choc post-traumatique causé par la vision affolante de ma fille pleurant «bobobobobo maman» et hurlant au meurtre pendant la séance de recousage à l'urgence. On m'aurait dit que plus jamais je n'irais dans un centre commercial pour renouveler ma garde-robe sans en ressotir avec mille trucs pour mes enfants et seulement une paire de bobette pour moi, j'aurais clairement dit à mon interlocuteur qu'il exagère. Pourtant, je ne me souviens même plus à quand remonte mes derniers achats personnels, alors que le garde-robe de Bébé fille et de Bébé fiston déborde à craquer.
La limite, je l'ai atteinte hier. Oserai-je vous le raconter? Allez, je suis prête à tout pour vous divertir.
Bébé fille est dans le bain. Comme la salle de bain est juste en face du salon, je profite du fait qu'elle perfectionne ses techniques de natation (et d'éclaboussage de murs) pour ranger les jouets, tout en gardant un oeil sur le précieux mini-humain qui patauge gaiement dans l'eau. Après avoir nettoyé la table basse et le divan, je décide de m'attaquer aux jouets qui sont sur le sol. C'est là que le drame se produit.
(Inclure ici une musique dramatique)
Avant de me pencher, je remonte mes pantalons en les pinçant à hauteur de cuisse, je plie mes genoux et je lâche un gros «HOP» pour me donner de l'élan. T'sais le genre de hop où on retient son souffle à la fin pour garder toute son énergie pour se pencher.
Ainsi, tel un monsieur bedonnant à la retraite qui porte des pantalons marine foncés avec un pli devant fait avec soin par sa femme tout aussi retraitée qui passe ses journées à repasser le linge, je me suis remontée les pantalons avant de me pencher bruyamment pour saisir un objet par terre, essouflée comme si j'avais couru un marathon.
Vous me direz «allons, Bizz, t'es enceinte de presque 7 mois, c'est normal.» NON. NON. NON. Ce n'est PAS normal. J'ai même pas encore 25 ans, bordel, je peux PAS faire HOP en me penchant au sol après avoir remonté mes pantalons!
À quand le poil dans les narines et les oreilles?

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