Magazine Journal intime

Du rêve à la réalité… il n’y a qu’un pas, que j’ai franchi allègrement

Publié le 27 août 2011 par Anaïs Valente

Vous vous souvenez que jeudi dernier j’ai fait un rêve étrange, où un séduisant monsieur me faisait un tour de magie avec un œuf et m’embrassait.  Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa.

Et bien, ce même jeudi, incroyable mais vrai, mon tour de magie, je l’ai vécu !

Mon rêve était prémonitoire… du moins, en partie.

Encore sur mon petit nuage de ce rêve tout moelleux, je sors de chez moi, soleil plein le ciel, sourire aux lèvres, pour une petite promenade.

Et là, je vois un brun ténébreux.  Si, je vous jure.  Enfin, plutôt brun que ténébreux.  Du genre brun très brun.  Il parle à un petit vieux, là, au loin. 

J’entame ma promenade lorsque j’entends un « Madaaaame ? » et vois le brun pas ténébreux se précipiter vers moi.

Clair qu’il va me proposer de traverser un œuf de son doigt et m’embrasser, of course.

Rewind.

Il me demande, dans un français approximatif, en fait savant mélange de néerlandais, anglais et allemand, si j’ai pas « de la monnaie pour changer pièce two euros pour lui téléphoner ».

N’écoutant que ma générosité, je sors mon portefeuille à la recherche de ma mitraille.

Et là, il se rapproche, me regarde dans le blanc de l’œil, et m’embrasse langoureusement.

Rewind.

Il se rapproche et commence ses négociations, pour avoir des pièces de fifty, puis twenty, puis vijftig, puis twintig. Et chaque fois que je change de langue, il le fait aussi (je parle de langage of course, pas de ce qu’on a dans la bouche, qui sert à embrasser langoureusement).

Imperceptiblement, il se rapproche de plus en plus, au point d’avoir ses doigts dans mon portemonnaie.  Je le soupçonne alors de tenter de piquer mes boucles d’oreille à 2 euros de chez Six, à mettre ainsi son gros index de brun pas ténébreux dans ma monnaie.  Il me saoule au plus au point, mais je sens, inconsciemment, en lui, quelque chose de malsain et dangereux.  Quelque chose qui me fait ne pas réagir, que je ne m’explique pas.

Je donne donc ma monnaie, vérifiant bien que j’ai donné deux euros contre deux euros, non mais, vais pas me faire escroquer non plus.

Il revient alors à la charge, apparemment insatisfait des pièces données, en voulant d’autres.

Et là, au summum de mon exaspération, j’abandonne et je m’éloigne enfin de cette présence désagréable, sous son regard courroucé, me disant que décidément, la prochaine fois qu’on me demandera de la monnaie, je déclinerai l’invitation.

Une demi-heure plus tard, je décide de m’offrir un chtit sandwich, et c’est là que, enfin, tiiiiilt, l’euro tombe, le neurone se décoince, les frites tombent dans le même cornet.  Il en voulait pas à mes boucles d’oreilles à 2 euros, il en voulait à mes billets.  Il les voulait.  Il les a eus.  Partis les billets.  Envolés les billets. 

Tour de magie, ma bonne Dame.  Abracadabra, plus de sousous dans le portefeuille.

Le pire dans tout ça c’est que rétrospectivement, durant les 48 heures qui ont suivi, je n’ai eu de cesse de revoir la scène, ces gros doigts boudinés dans mon argent, et me dire « mais comment j’ai pu être aussi conne, aussi statique, aussi peu réactive, comment, alors que son insistance et son doigt dans mon portemonnaie m’exaspéraient au plus haut point, je n’ai pas mis le hola, pourquoi je me suis laissée faire comme une gamine de cinq ans aussi crédule qu’un oiseau espérant avoir la vie sauve face à un chat ».

Les deux nuits qui ont suivi, j’en ai rêvé, c’est dire si cet épisode m’a traumatisée et rendue encore plus parano que j’étais déjà, et c’est pas peu dire.


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