Magazine Journal intime

La saga de l'été (2/3)

Publié le 30 août 2011 par Fyfe
PENDANT
Par un miracle restant à ce jour inexpliqué par la science, j'ai évité le séjour en psychiatrie d'urgence avant la séparation.
Le cœur un peu lourd mais des projets plein la tête, nous avons repris la route de la maison, sans le Crampon.
Première constatation, 800 bornes en voiture sans enfant, ça ne ressemble pas du tout du tout à 800 bornes en voiture avec enfant. Surpriiiiiise ! (bonne, est ce la peine de le préciser ?)(avez vous déjà tenté l'expérience de 800km avec un deux-ans-et-demi du genre remuant et impatient ? C'est un bon aperçu de l'enfer mais je préfère ne pas en parler, le traumatisme est encore trop frais).
Ensuite, j'ai donc testé pour vous le week-end sans enfant.
Pas beaucoup d'amélioration sur le front schizophrénique, je le crains.
Il y a bien sûr la joie de la grasse matinée.
Sauf quand il fait 39°C dehors, 31°C dans la chambre, bien sûr.
Bon, tant pis, on va se lever tôt puisque le lit sent le chacal et que le contact des draps devient insupportable. Comme ça, la journée sera plus longue, et on pourra encore plus en profiter !
HAHA.
Il fait toujours 39°C. Hors de question de sortir se balader ou manger en terrasse, l'extérieur est HOSTILE.
Pas grave, on peut comater comme des grosses loques en surchauffe devant des séries, c'est chouette aussi.
Et puis, tu l'entends ce silence dans la maison ? Pas de cris, pas de bruit de roulettes de trottinette sur le parquet, pas de vols planés de petites voitures ou de légos, non, juste le silence...
Ça fait bizarre, hein ?
Mon dieu que j'ai envie de l'entendre rire. On l'appelle ?
Tiens, il fait faim. Et si on se nourrissait de vache qui rit, de yaourts, de glaces, et de gâteaux ? Oh que c'est bon de ne pas avoir à préparer à heure fixe des repas à peu près équilibrés qu'on a une chance sur deux de se faire envoyer à la gueule par un enfant qui ne rêve que de pâtes.
A ton avis, il mange bien là-bas ? On l'appelle ?
Un peu de surf sur internet sans enfant, c'est l'assurance de ne pas se faire interrompre par une requête urgente et incontournable pour un Tchoupi sur Youtube. Satisfaction ultime.
Tiens regarde cette photo, il est mignon, hein ? Oh la la, regarde là comme il était petit ! C'est fou comme il a changé vite, hein ? Tu crois qu'on va le trouver grandi à son retour ?
Et si on l'appelait ?
Arrive un moment étrange, où toutes les pièces de l'appartement ont été seskuellement baptisées (il était temps, l'emménagement date de 4 mois maintenant), où l'idée de regarder un épisode de série supplémentaire donne la migraine, où Twitter et Netvibes ne proposent plus de mises à jour malgré l'insistance de mes rafraîchissements, et où, imbibée de junk food et d'alcool, je suis littéralement frappée par la question qui tue :
Mais qu'est ce qu'on faisait AVANT ? Je me souviens d'avoir eu une vie trépidante avant de me lancer dans la folle aventure de la procréation. Depuis, j'ai eu de nombreuses pensées émues pour cette vie d'avant, pour cette liberté un peu perdue. Alors pourquoi tout me semble aussi vide maintenant ?
Bon bon, pas d'affolement, il reste 5 jours sur un rythme boulot, là, on va VRAIMENT apprécier d'être un peu moins speed, c'est sûr.
En attendant, on l'appelle ?
C'est donc avec un quasi-soupir de soulagement que nous avons repris du chemin du bureau.
5 jours sans avoir à lever, négocier, habiller, déposer à la crèche, sans course, sans stress, et sans retard. Alléluia.
5 jours d'apéro-cocktails, de resto, de sorties et de films. Alléluia bis.
Et puis les grands-parents qui, timidement, nous disent que le Crampon trouve le temps long. Qu'il nous réclame. Qu'il veut rentrer à la maison.
GLOUPS. Séisme dans mon ventre.
Pour finir, ces dernières heures d'attente, les plus longues. Il est dans une voiture, à quelques dizaines de kilomètres, et le temps, ce salaud, s'étire. L'appartement est parfaitement rangé, il faut bien s'occuper pour éviter de tourner en rond. Son cadeau, immense, l'attend dans sa chambre. Ça lui plaira, tu crois ? A tout les coups il va bouder au début, pour bien nous faire sentir qu'on est des parents terribles et qu'on ne doit plus jamais lui faire ce coup-là.
Non mais ils sont où là ? Il y a des embouteillages ou quoi ?
Allez, encore 5 minutes à tenir avant mon shoot d'odeur de mon bébé, avant d'avoir ses petits bras agrippés à mon cou. Putain je ne vais pas tenir.
Bon, je vais les attendre en bas.

Retour à La Une de Logo Paperblog