Magazine Journal intime

La balade à poney

Publié le 07 septembre 2011 par Mao

Quand tu habites à la ville et que tu t’expatries quelques jours dans un coin vaguement campagnard, toutes les occasions sont bonnes pour montrer à ta progéniture veaux, vaches, cochons, couvée. Alors cette année encore, ça n’a pas loupé, j’ai emmené la Pépette à la découverte de la nature.

On a vu des vaches.

La balade à poney

On a vu des cochons sauvages (ouaip, comme dans Astérix)

La balade à poney

Et (comme d’habitude) on a fait (l’incontournable) balade à dos de poney. Dans le maquis. Trop cool, tu te dis, HAHAHA. Grave erreur. Le poney est sournois. Le poney est fourbe. Le poney est ton ennemi.

Déjà, je vais t’apprendre un truc, toi qui n’a pas d’enfant (heureux lecteur) c’est que tu raques dans les 4 euros pour trottiner péniblement à coté d’un poney qui va passer un quart d’heure à te faire tourner en bourrique.

Parce que qui c’est qui tient la longe pendant que le gamin se prend pour Zorro? Et bien c’est toi.

T’as à peine posé ton gamin sur la selle, que la loueuse de poney elle te colle la longe dans les mains. Et elle te dis de marcher devant pour pas te faire écraser les pieds.

Et c’est parti.

Sauf qu’à force d’essayer de rester DEVANT le poney, t’as pas fais 3 mètres que l’animal il est pratiquement au galop. Alors pour ne pas perdre ton môme en route tu freines sec et tu tentes de rester devant mais pas trop. Genre 3/4 avant gauche. Ce qui visiblement amuse terriblement l’animal. Pour marquer sa joie, il s’empresse de te filer des grands coups de gueule dans les fesses. Et si le terrain est semé d’embuches et que tu as l’équilibre instable? Et bien tu te vautres. Poney 1 – Mao 0.

Comme tu es dans une région où ils sont un peu plus habitués à peindre des bandes blanches et rouges sur les arbres qu’à mettre du panneau routier, le parcours que tu dois suivre il est fléché moyen sérieux. Genre la proprio au lieu de mettre des flèches, elle a mis des cairns. Sachant que tu es un peu au milieu des rochers. Et de la caillasse. Je t’explique même pas le malaise pour pas se tromper quand il y a bifurcation au milieu des tas de cailloux. Mais ne vous inquiétez pas, qu’elle a dit la dame, le poney il connait le chemin.

LOL

Donc à  un moment, fatalement, y’a bifurcation. Tu es sure que le tas de cailloux à droite c’est un cairn et que le tas de cailloux à gauche c’est un tas de cailloux. Genre, tu en mettrais ta main à couper. Tu vas pour tourner à droite… et le poney s’arrête.

Et le doute s’empare de toi. Tu en est presque à compter les cailloux du supposé cairn. Mais tu es sure que c’est à droite, rapport qu’à gauche c’est les auges à cochon et que la tenancière elle a bien dit d’éviter les cochons. Ou alors c’était les lapins. Tu sais plus. Tu craques. Tu commences à parler au poney. Comme tu ne peux pas trop t’énerver et lui envoyer deux trois insultes bien senties, rapport au gnome juché sur son dos à qui tu dois montrer l’exemple tout ça, tu en arrives même à lui proposer des bonbons pour qu’il avance. Que dalle.

Quand soudain, alors que tu es à deux doigts d’utiliser la force (non pas la Force, la force), tu sais pas pourquoi, le poney repart. Surement mort de rire de la blague qu’il vient de te jouer (t’as quand même passer un bon moment pratiquement à quatre pattes à comparer deux tas de cailloux. T’étais même limite à twitpiquer le truc pour avoir confirmation que celui de droite c’était bien un putain de cairn. Oui tu deviens vulgaire, mais faut dire que t’es à bout.

Et ô joie, après 10 minutes qui t’ont paru deux heures à crapahuter dans la rocaille, tu arrives devant la dernière ligne droite du parcours. Devant toi un petit sentier qui sent la noisette. Légèrement sur la gauche un chemin du genre boueux avec des cailloux, des herbes folles et très certainement d’horribles bestioles mangeuses d’hommes.

Tu t’engages vaillamment sur le sentier tout propret, toujours de 3/4 avant gauche par rapport au poney et tirant comme tu peux sur la longe pour que, tant qu’à faire, il suive le même chemin que toi (il a quand même la prunelle de tes yeux sur son dos). Evidemment la bête n’est pas du tout d’accord avec toi et comme elle doit peser au moins trois fois ton poids, tu te retrouves à pleurer ta mère au milieux des orties et des bestioles aux piqures certainement mortelles. Et tu arrives enfin à la fin du circuit. Soulagement.

La prochaine fois on fera du canoë.


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