Magazine Journal intime

Diplomatie internationale, paix dans le monde, tout ça tout ça

Publié le 07 septembre 2011 par Fyfe
Hier soir, le Crampon, bien fatigué de sa journée (et de sa courte nuit - no comment-), était légèrement nerveux.
Traduction : il courrait partout comme un damné, ponctuant ses sauts de cabri par des petits cris d'une voix sensiblement trop aigüe pour être honnête, et chouinait de manière aléatoire, oscillant entre le regard de Bambi à qui on aurait piqué son déjeuner et celui d'Hannibal Lecter, euh... à qui on aurait piqué son déjeuner aussi.
Tout allait bien, donc.

A un moment, une sympathique odeur d'égouts a envahi la pièce.

Je sais, c'est ignoble, mais sachez qu'être parents permet de développer une résistance hors norme à une éventuelle attaque terroriste odorifique. Il faut positiver.
La couche était pleine, donc.

Petite aparté : le Crampon, qui a 2 ans et demi passés, n'est toujours pas propre. Enfin, on le lave, hein. A peu près en tout cas. Mais il n'a pas appris à aller sur le pot.

Nous essayons régulièrement de lui proposer de faire "comme les grands", mais son refus est catégorique, et le milieu scientifique et éducatif est unanime : ça se fera tout seul quand il le voudra et sera prêt. 
Bien sûr, ma mère et ma belle-mère en savent beaucoup plus que le milieu scientifique et éducatif (elles ont élevé 4 enfants à elle deux, tout de même), et croient bon de 1. me harceler avec des "de notre temps", des "il ne pourra pas aller à l'école !" (dans un an, hein) et des "quand même à son âge..." et 2. de déculotter le Crampon ou le coller sur un pot dès que j'ai le dos tourné (le Crampon est un bon fils à sa maman. Il se venge en pissant sur le beau tapis, le canapé, ou tout autre objet de valeur).
Bref, le Crampon n'est pas prêt à apprendre la propreté, et pour autant que je le connaisse, s'il décidait d'attendre ses 18 ans, il n'y aurait pas moyen de le faire changer d'avis et on n'aurait plus qu'à acheter des actions Pamp*ers.
La couche était donc du genre bien chargée (amis de la poésie, pardon et adieu).

Mais le Crampon n'avait pas franchement envie d'interrompre son entraînement pour les championnats du monde de dépense d'énergie sous acide (comment ça, ça n'existe pas ? Mais alors pourquoi diable ferait-il ça ??).
La traditionnelle négociation qui s'en est suivie a abouti à un compromis tri-partite consistant à quitter la couche dans la salle de bain, et enchaîner avec le bain (je suis mûre pour un poste à l'ONU).

Pantalon, chaussettes, T-shirt : enlevés.

Couche immonde : enlevée.
Fesses et leur moulage de caca mou bien collé : à nettoyer.
Armée de mes lingettes destructrices de planète (le liniment sur les matières solides, je peux pas. Ça fait un gloubli-boulga qui m'est intolérable)(sinon je suis très Nicolas Hulot - friendly, hein, ne me dénoncez pas), j'entreprenais donc, assise par terre, de nettoyer les fesses les plus mignonnes de la planète (même si momentanément, ça ne se voyait pas trop à cause du... bon vous avez compris), sur une cible mouvante (le Crampon continuait imperturbablement son entraînement pour les JO du saut de cabri).

C'est à ce moment précis que mon enfant chéri, cet être aussi imprévisible qu'adorable, a décidé de se jeter sur mes genoux pour un câlin.

Je me suis immobilisée dans une vaine tentative de stopper l'implacable écoulement de l'espace-temps. Une lingette dégoûtante dans la main, une paire de fesses d'adorable et néanmoins tout ce qu'il y a de plus merdeuse sur ma cuisse.

M. PetiteGraine a explosé de rire.
L'accord tri-partite a été immédiatement enterré et j'ai expédié la fin de ma mission avant de courir me changer - désinfecter - asperger de déodorant.
Je ne pense pas que c'est le genre de risque encouru par les négociateurs de l'ONU.

Pourtant, une menace de cet ordre qui planerait sur les négociations en Syrie ou à Jérusalem, ça vous changerait la face du monde, j'en suis sûre.

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