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Red Hot Chili Peppers – I’m With You

Publié le 01 septembre 2011 par Lcassetta

Voilà 5 ans que les Red Hot Chili Peppers ne nous donnent plus de leurs nouvelles, sauf pour annoncer l’inattendu départ de leur légendaire et regretté guitariste John Frusciante en 2009. Josh Klinghoffer reprend les rênes du poste laissé vacant et signe avec le groupe à la sauce piquante un nouvel opus de 14 pistes, I’m With You fraîchement sorti dans les bacs.

 Le 18 juillet, les Red Hot sortaient officiellement The Adventure Of Rain Dance Maggie comme avant-goût de ce que I’m With You a à nous offrir. Ma première impression, qui reste néanmoins la plus importante (car c’est elle qui permet d’appréhender le reste de l’album), ne fut que positive avec la première piste Monarchy Of Roses. Cette composition, mise en bouche appétissante, ouvre le bal d’un opus dont on sent qu’il a beaucoup à nous offrir et regorge de surprises. Monarchy Of Roses débute par une ambiance sombre et peu saine, rythmée par des roulements de tambours et une basse peu avenante. Les grincements de guitare annoncent une suite menaçante et la voix d’Anthony Kiedis semble écrasée par ce lourd cortège d’instruments. Mais, on est vite rassuré par un revirement où la basse devient plus dansante et une voix plus claire au premier plan, au détriment d’une guitare timide qui, plus tard se libérera par un solo. La chanson se termine enfin sur un ton plus rock.

S’en suit Factory of Faith, une piste où encore une fois la basse donne le rythme et relègue la guitare au deuxième plan. Celle-ci ne se manifestera que ponctuellement. Agréable à l’écoute, et même si l’on est qu’à la deuxième piste, Factory of Faith semble rassurer.

Brendan’s Death Song, se détache du style que les Red Hot ont adopté avec les deux premiers titres. Chanson testament, elle surprend par une douceur qui attendrit la mort et ne sombre pas dans les bas fonds d’une dépression que l’on peut attendre au tournant, comme si un brin d’optimisme flottait dans l’atmosphère. S’en suit Ethiopia qui ne déroge pas à la règle et débute par un jeu de basse en introduction. Inspirée par un voyage  de Flea et Josh K. en Ethiopie, cette chanson semble refléter le nouvel état d’esprit du groupe et véhicule un message d’amour envers les enfants et les familles. Cependant, en ce qui concerne la composition musicale et quelque soit le message aussi beau soit-il que cette chanson puisse véhiculer, un je ne sais quoi fait que je n’y adhère pas.

Avec Annie Wants a Baby, on en est à la cinquième piste de l’album. Les toutes premières secondes de basse et guitare jouées en notes graves laissent perplexes. On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, ballade ennuyeuse ou effort de composition recherché ? Je dirai effort de composition (mais pas tant recherché). La chanson prendra par la suite une tournure plaisante où la voix de Kiedis se voudra tantôt chuchotante tantôt rassurante.

Look Around débute sur un sentiment de déjà vu propre au Red Hot, vous voyez le genre d’introduction excitée. On se dit que les Red Hot ont retrouvé leur style, on est heureux, on écoute la chanson jusqu’au bout et on a bien envie de se déchaîner dessus, de chanter sur son canapé avec son micro imaginaire en main. Et c’est à la deuxième minutes et vingt-sixième seconde de la piste qu’une ampoule s’allume juste au dessus de votre tête et là vous vous dites : « Cette partie ressemble étrangement au Kissed a little mischiefs que Kiedis envoit dans By The Way. En tout cas, on n’est pas du tout déçu.

Avec Did I Let Know, on a déjà parcouru la moitié de l’album et comme vous l’aurez remarqué aucun titre rock’n roll n’a encore pointé le bout de son nez. Did I Let You Know débute par un jeu de batterie improvisé mais qui n’en dit pas long sur la suite car les notes qui suivent ces quelques secondes de cet enchaînement de percussion à la limite de la cacophonie révèlent un style jazz latino. Peut être que j’exagère mais la trompette qui fera son entrée plus tard viendra corroborer cette impression. Vient alors Goodbye Hooray, premier titre rock de l’album. Je n’adhère pas et préfère donc ne pas m’y attarder laissant votre sens critique prendre le dessus.  Je switche sur Happiness Love Company que je proclame titre le plus pop de l’album, exclusivement composé de piano style clavecin de Louis XIV. L’ensemble reste balancé et dansant.

Police Station débute sur un ton soyeux puis la batterie donne le ton. Ce titre est le genre de chanson où la mélodie a été spécialement conçue pour vous porter à méditer mais se perd vite dans le genre pop lover vieux jeu que je n’apprécie pas. Heureusement que Even You Brutus vient rattraper le coup. Cette fois-ci piano et basse s’associent pour effacer encore plus une guitare déjà hésitante. Chanson la plus atypique de l’album, cette composition est un compromis  rock-pop-r&b plutôt réussi (qui sent un peu le style Maroon 5).

Revirement à 180° degré, Meet Me at The Corner est plutôt douce, rêveuse, le genre de mélodie où l’enchaînement des notes à lui seul semble raconter une histoire.

Enfin Dance Dance Dance se déclenche. J’en écoute les premiers balbutiements et la classe légitimement comme deuxième meilleure piste de l’album. Tout sauf rock, basse, guitare et batterie fusionnent du début jusqu’à la toute dernière note pour produire un rythme très pop.

Nous arrivons au terme de notre aventure, et si vous m’avez bien suivi jusque là, vous aurez remarqué que ce nouvel opus des Red Hot se détache sensiblement de ses prédecesseurs et témoigne du nouvel état d’esprit dont fait preuve le groupe. L’aspect rock (parfois déjanté, souvenez vous, Give it Away) dont les Red Hot nous avaient habitué semble s’être évanoui au profit d’une pop omniprésente et insoupçonnée. Certains penseront qu’avec le départ de John Frusciante, le groupe aurait perdu de son étincelle qui constituait son génie, mais d’autres apprécieront justement ce goût du risque traduit par l’exploration d’un terrain inconnu. Il n’en reste pas moins que cet album ne laissera pas indifférent, qu’il fasse des heureux ou des malheureux.

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 Red Hot Chili Peppers   Im With You
Myriam.B (Myriam )

Passionnée par la culture rock, cinéphile avérée et souvent raillée pour mes goûts old fashion, je suis celle qui ressuscite pour vous les sonorités égarées par le fil du temps.


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