Magazine Journal intime

[e-lu] cherokee, roman de jean echenoz

Publié le 12 octobre 2011 par Tilly

aux Editions de Minuit, 1983, 185 e-pagesje participe au club des lecteurs numériques !

avis publié pour le  club des lecteurs numériques

résumé sur le site des Editions de Minuit : Georges Chave, né à Ivry-sur-Seine le jour de la bataille d'Okinawa, domicilié à Paris dans le 11e arrondissement. Vit de peu. Meuble son existence d'une activité de bars, de cinémas, de voyages en banlieue, de sommeils imprévus, d'aventures provisoires. Écoute souvent des disques américains ; l'un de ces disques lui manque, une version rare de Cherokee, qu'on lui a dérobé il y a dix ans. Tout cela n'est rien, mais il s'en contente jusqu'à ce que Véronique surgisse dans sa vie. Dès lors, Georges s'agite un peu.  Il ne voulait pas grand-chose, pourtant : gagner assez d'argent pour offrir cette robe jaune à Véronique. Mais déjà elle l'a quitté. Et à peine rencontre-t-il une autre femme qu'elle aussi disparaît. Celle-là, Georges va la chercher partout, suivre ses traces jusqu'à la mer du Nord, cependant que tout le monde se lance à sa poursuite – policiers, voleurs, divers intermédiaires. Sait-il seulement pourquoi ? Le voilà seul comme un Peau-Rouge dans un jeu de piste truqué, sur le sentier d'une guerre qu'il n'avait pas songé à déclarer.
Ça n'a pas marché pour moi. J'ai admiré la plume virtuose de Jean Echenoz, mais regretté jusqu'à la fin qu'elle soit mise au service d'une histoire de pieds nickelés qui ne m'a pas fait vibrer, loin de là. Grinçant, spirituel et décalé, ça oui. Très fort, c'est certain. Mais pas incarné, pas du tout.
Cherokee, c'est une course poursuite rocambolesque entre pseudo malfrats, détectives marrons et officiers de police improbables. Des tontons flingueurs. Comme dans les films burlesques américains, très vite on ne sait plus qui court après qui, et c'est vrai que cela n'a pas d'importance. La performance est dans le rythme qui s'accélère tout au long de la progression d'un scénario de roman noir délirant. Un exercice de style, qui ressemble à de l'improvisation mais qui est sûrement très loin d'en être.
J'aime bien imaginer l'auteur du roman que je lis dans son travail d'écriture. Là je vois Jean Echenoz dans son bureau, dressant le story-board de Cherokee, debout au milieu de plans des rues de Paris épinglés sur les murs, d'itinéraires routiers, de multiples photos de repérages, d'emplois du temps détaillés pour chacun de ses personnages, de graphiques illustrant la synchronisation des actions. Un travail énorme grâce auquel on ne s'ennuie pas un seul instant en lisant Cherokee, même si comme moi on chipote sur l'intérêt de l'histoire qui nous est racontée.


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