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Putain, trente ans !

Publié le 28 octobre 2011 par Addiction2010
 

Est-il indispensable de commémorer ? Non, bien sûr. Et le Georges dirait sans doute que nous sommes des cons d’y seulement penser. Seulement voilà, plus le temps passe et plus je suis convaincu que tout est bon chez Brassens, qu’il n’y a rien à jeter. Je ne choisirai pas entre « Fernande » et « Les passantes ».

A quoi bon chercher la chanson de Brassens que l’on préfère ? Ce serait celle sans doute que l’on découvrirait, celle que l’on n’aurait jamais entendue, jamais lue. Hélas, il semble bien qu’il n’y en ait plus. Ou alors la toute première, celle qu’on entendit à la radio, celle qui fit dresser la tête, tendre l’oreille quand un bonhomme fumeur de pipe, le pied sur un tabouret, la guitare sur le genou apparut dans l’écran d’une vieille télé en noir et blanc. Ou alors celle sur laquelle on apprit ses premiers accords…

Mais non, tout est bon chez lui, y a rien à jeter.

Ce que je voulais dire ici, c’est comment j’ai appris la nouvelle de sa mort. On savait bien que la Camarde le guettait avec envie. Il n’empêche. Les personnages publics dont je me souviens avec précision du moment où j’ai appris leur disparition ne sont pas si nombreux. J’en citerai quelques uns. D’abord, il y a eu De Gaulle qui restera à jamais associé aux toilettes du lycée. Et puis le pape, Paul VI, qui pour moi fut rappelé à dieu en haut d’un escalier de métro, dans un kiosque à journaux. Pour Brassens aussi, ce fut un escalier, et le son de la radio. Le bas de l’escalier d’un hôtel aujourd’hui disparu où, tout frais VSN débarqué en Côte d’Ivoire, j’étais logé. L’établissement avait été réputé bien des années auparavant, mais il était déjà à cette époque passablement décrépi et promis à la fermeture. Comme les toilettes du lycée, ce lieu n’existe plus que dans ma mémoire.

Tiens, je reprendrai ma guitare ce soir et je formerai, maladroitement, quelques accords. C’est sans doute la meilleure façon de lui rendre un hommage qu’il ne demandait guère. Si jamais il existe encore quelque part un esprit qui fut Georges Brassens, sans doute sourira-t-il en entendant la joyeuse cacophonie que nous autres, ses enfants, feront monter à lui.


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