Magazine Journal intime

Quand j’étais môme (continuons la semaine nostalgie)

Publié le 28 février 2008 par Anaïs Valente
Quand j’étais môme, si je voulais m’amuser, je chaussais mes patins à roulettes, deux roues devant, deux roues derrière.  En métal bien lourd.  Adaptables à ma pointure, pour durer une vie.  De rollers en ligne il n’était pas question.
Quand j’étais môme, lorsque je devais préparer une élocution, je me rendais à la bibliothèque, je faisais des recherches durant des heures, des photocopies à la pelle (non, pas des stencils, faut pas abuser).  D’internet ou de google, il n’était pas question.  J’écrivais mon élocution à la main, ensuite, vive le progrès, j’ai eu une machine à écrire sur laquelle il fallait pousser comme une dératée pour qu’elle fonctionne.  Les caractères n’étaient pas effaçables.  D’ordinateur il n’était pas question. 
Quand j’étais môme, pour boire du jus d’orange ou du lait, je décollais le coin de la tétra brik, je le coupais tant bien que mal, et je me servais le breuvage.  D’ouverture sur le dessus au moyen d’un clip et d’un petit sticker, il n’était pas question.
Quand j’étais môme, pour appeler mes copines, je devais tourner un gros cercle de plastique pour composer le numéro et parler dans un cornet relié à l’appareil.  De touches digitales ou de sans fil, il n’était pas question.
Quand j’étais môme, les jeux électroniques, c’était une barre blanche face à une autre barre blanche, qui se renvoyaient une balle carrée.  Le tennis, ça s’appelait.  De 3D ou Wiii il n’était pas question.
Quand j’étais môme y’avait Dallas ou Dynastie.  Point barre.  De Docteur House, Greys Anatomy, Heroes, Lost, Prison Break, Newport Beach, Gilmore Girls, les Expert 1, 2, 3, 4, 5, … il n’était pas question.
Quand j’étais môme, pour corriger mes grosses fautes, j’utilisais du tip-ex liquide bien baveux, qui séchait en plus de cinq minutes.  De correcteur en tape, il n’était pas question.
Quand j’étais môme, j’achetais des 33 tours.  Et des 45 tours.  Siiiii.  Mais non, pas des 78 tours. Pffff.  Je les ai encore tous.  Sauf que j’ai plus de tourne-disque.  Rien n’est parfait dans la vie.  De CD ou autres fichiers audio il n’était pas question.
Quand j’étais môme, pour participer à un concours, je prenais une carte postale, j’écrivais consciencieusement la réponse, je collais mon timbre et je marchais jusqu’à la boîte aux lettres.  De clic sur « envoyer », il n’était pas question.
Quand j’étais môme, je parlais des heures au téléphone avec mes copines, au grand dam de môman qui venait tous les quarts d’heure me rappeler le coût des communications Belgacom.  De gratuité après 17h il n’était pas question.
Quand j’étais môme j’allais au cinéma dans le salon-TV de ma ville.  Un petit ciné, une petite salle.  De complexe gigantesque avec pop corn à 4,95 eur il n’était pas question.
Quand j’étais môme, lorsque j’avais rendez-vous avec des amies, on fixait l’heure et l’endroit bien avant (« 11h aux escargots », ça ne vous rappelle rien, les namurois ?)  D’appel de dernière minute par G il n’était pas question.
Quand j’étais môme, j’écoutais de la musique sur mon gros walkman dévoreur de piles.  Et De piles rechargeables ou de lecteur MP3, il n’était pas question.
Quand j’étais môme, pour prévenir môman d’un retard, j’allais dans une cabine téléphonique, où je glissais quelques piécettes ou une carte Belgacon.  De GSM, il n’était pas question.
Quand j’étais môme, pour une opération de l’appendicite on restait une semaine à l’hôpital.  Avec la TV.  Avec des visites.  Des cadeaux.  Des bonbons.  D’hôpital de jour il n’était pas question.
Quand j’étais môme, comme mon ami Larousse l’a si bien dit dans une publicité dont j’étais folle, les souris n’étaient encore que des souris et les puces que des puces.
Parfois, ça me manque, le temps oùsque j’étais môme.
Et une illu de Flo (oui passque j’ai du stock de Flo, de quoi tenir jusqu’à son retour de là-bas au loin, ouf, trois fois ouf)
quandjetaismomept

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