Magazine Journal intime

Saint-Nicolas est une crapule

Publié le 18 novembre 2011 par Anaïs Valente

Tout à l’heure, en ville, je croise Saint-Nicolas.

Et une bouffée de nostalgie m’envahit.  Ah, cette époque bénie où je croyais dur comme fer que le grand Saint allait me gâter, comme ça, juste parce que j’en rêvais, et parce que le monde était ainsi fait, d’une satisfaction quasi-totale de tous mes désirs.  Ah, ces chocolats que j’attendais impatiemment durant des semaines, pour m’en gaver le jour dit.  Ah, ces petites choses distillées dans mes chaussures certains matins, qui me remplissaient les yeux d’étoiles.

Bien sûr, j’ai passé l’âge, mais clair que si Saint-Nicolas voulait me donner un bonbon, je ne dirais pas non, passque j’ai été sage, malgré l’incompétence totale de la caissière du Quick, incapable de réaliser que quand on doit 4,10 eur et que le client vous donne 6,10 eur, ben faut rendre une pièce de 2 eur, et poliment, en souhaitant un bon appétit (faudrait tout de même leur apprendre à compter jusque dix, aux caissières du Quick), bref malgré sa bêtise et son antipathie en bonus, j’ai résisté à l’envie de « œil pour œil dent pour dent » qui me poussait à laisser mon plateau en plan sans jeter mes crasses pour me rallier à « si on te tend la joue gauche tend la joue droite » qui m’a forcée à dire merci à cette infecte bonne femme puis à ranger gentiment mon plateau après dégustation.

J’ai donc été sage.

Tout en rêvassant de Saint-Nicolas, je m’approche et m’aperçoit qu’il n’est pas seul.

Père Fouettard ?

Que nenni.

Un âne ?

Que nenni.

Un renne qui se serait trompé de boss ?

Que nenni.

Un photographe prêt à tenter d’arnaquer tout qui s’approcherait du grand Saint.

Ben voilà, même en pleine rue, s’approcher de Saint-Nicolas, ça se paie.

Pauvres enfants.


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