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C’est le son. N’importe où dans le monde, ce son...

Publié le 12 décembre 2011 par Fabrice @poirpom
C’est le son. N’importe où dans le monde, ce son...

C’est le son. N’importe où dans le monde, ce son taille tous les autres dans le vif et vient se planter dans les oreilles. De même que celui du moteur d’une Cox, une deudeuche ou une Porsche se reconnaît. Refroidissement par air. Ces moteurs ne sonneront jamais comme les autres.

Ça marche aussi avec les Ducat’. Les Monster.

Hors sujet. Ce son, donc.

Au Portugal, on l’entend dans les vieux bars cafétérias des bleds paumés. En fin d’après-midi, quand les mecs sortent du turbin et filent s’en siffler une, fraîche et amère. Dans l’arrière cour du bar, sur la terre, les plus énergiques jouent à la quille. Une quille, en équilibre sur une planche en bois. À dégommer avec un disque en ferraille. Un bien joli son aussi, quand disque et quille s’entrechoquent.

En Espagne, en Andalousie, vers Granada, dans les bars de gaucho où les Cuba Libre et les Tinto de verano tombent comme des jus d’ananas en fin de journée. Les mecs se calent sur les chaises en plastique blanc de la terrasse et commandent, commandent, commandent. C’est le bar du parti, alors quand vient la cuenta, ils chouinent et la jouent partage et communauté. Forcément, le patron grimace et les envoie bouler. Une femme et deux gosses à nourrir.

En France, on l’entend parfois rebondir sur les tables pliables des campings. Tiédeur de la mi-août, orages à prévoir, il est moins le quart. Heure du Ricard.

Ici, à Caracas, il part du bâtiment de service, situé au fond du parking de l’hôtel. Laverie et stock. Et atelier, qui contient, entre autres, une table et quatre chaises. Quatre lascars calés. Fin d’après-midi pluvieuse. Le son part de cette pièce. Rebondit sur les parois des immeubles alentour. Atterrit dans le salon.

Pas besoin de se lever pour savoir.

Une partie. Le claquement sec des dominos sur la table.

Ce putain de son. N’importe où dans le monde.


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