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Cendrillon à l’Opéra de Paris

Publié le 29 décembre 2011 par Stella

Cendrillon à l’Opéra de Paris

Une pure merveille...

C'était la belle Aurélie Dupont dans le rôle de Cendrillon, hier soir, à l'Opéra de Paris et c'était une pure merveille. Elle a une classe folle et un charme aérien si délicieux... Son partenaire en la personne de Josua Hoffalt était excellent, ce qui nous a évité le déséquilibre tant de fois observé entre une danseuse qui interprète et un jeune premier au sourire crispé, absorbé par sa propre technique. Sur ce plan, la troupe de l'Opéra a fait des progrès remarquables. Les deux mijaurées qui interprétaient les méchantes soeurs (photo) étaient parfaites, elles se sont sorties avec brio d'une chorégraphie extrêmement difficile. Quant à la marâtre (photo), interprétée par... un homme (Stéphane Phavorin) : elle était plus qu'étonnante. Grands bras, grandes jambes, long cou, il/elle enchaînait pointes et entrechats avec une virtuosité masculine. Bref, de l'excellent spectacle. D'ailleurs, la salle était comble.

Rudolf Noureev a créé ce Cendrillon si particulier en 1986. Il avait choisi de transposer ce conte tant de fois rabâché et si complètement décérébré par Walt Disney dans le monde hollywoodien des années 1930. Cendrillon ne rêve donc ni de bal ni de prince charmant, mais des feux de la rampe. Elle s'y trouve propulsée par un bon génie de producteur, ce qui vaut au spectateur une série de tableaux mythiques qui vont d'un étonnant Métropolis à un King Kong des plus fantaisistes et trois énormes pin-up descendues des cintres. Apparaissent tour à tour Charlot, Fred Astaire et Groucho Marx. C'est drôle, émouvant et romantique à la fois. La partition de Serge Prokofiev, dont certains accents rappellent ou annoncent L'Amour des trois oranges, est typique de la musique classique du XXème siècle - elle date de 1945 - servie par une bonne interprétation de l'Orchestre de l'Opéra national de Paris. Tous les costumes sont signés Hanae Mori. Mention spéciale aux justaucorps façon Nijinski dans le Prélude à l'après-midi d'un faune pour les différents tableaux des essais que tourne Cendrillon et aux douze coups de minuits, interprétés par douze danseurs vêtus de gris avec un énorme chiffre sur la poitrine. Car l'heure finit par sonner et la belle doit retourner près de sa cheminée. Le jeune premier finira évidemment par la retrouver - sinon nous serions dans Giselle - et les scènes d'essayage de la pantoufle de vair valent leur pesant de fous-rires.

Bref, il n'y a pas l'ombre d'une critique à émettre à l'encontre de ce ballet. La soirée fut excellente.


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