Magazine Humeur

Rester sage

Publié le 06 janvier 2012 par Secondflore

Ah, j’avais envie de l’aimer, ce livre de Rachid El-Daïf ! Las...
Je vous en épargnerai la critique – disons seulement que l’écriture est bavarde et abuse des points d’exclamation, chez moi c’est éliminatoire. J’ai poursuivi, pourtant, porté par le souvenir de la belle jeune femme sur le quai. Pas pour moi, voilà tout. Pas grave.
Alors j’ai refermé le livre comme vous refermeriez la porte d’une pièce où des gens parleraient trop fort sans vous regarder – Oh, excusez-moi, j’ai dû me tromper de salle

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Le lendemain, je suis entré avec précaution dans le premier roman d’Arnaud Dudek, et aussitôt je m’y suis senti à l’aise. Arnaud Dudek ne crie jamais, il parle avec une voix posée. Il ne cherche pas la formule mais tombe souvent juste. Arnaud Dudek n’alourdit jamais ses phrases de points d’exclamation, il préfère peser ses mots, et laisser au lecteur de la place pour se projeter dans son histoire, sans oublier pour autant de lui réserver quelques surprises, souvent au détour d’une phrase, en passant avec légèreté d’un personnage à l’autre, du passé au présent.
Le livre s’appelle Rester sage. On pourrait n’y voir qu’un roman du temps qui passe mais il y a bien plus que cela entre les lignes d’Arnaud Dudek, et certainement plus de fronde que dans beaucoup de romans qui portent leur rébellion en bandoulière.
De quoi vous faire oublier tous les El-Daïf du paysage littéraire. De quoi me redonner l’envie de lire après deux mois sans goût. Limonov m’attend, j’y cours.


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