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Georg Trakl | [La rosée du printemps]

Publié le 07 janvier 2012 par Angèle Paoli
«  Poésie d’un jour


Bernhard Brungs, Skizze Portrait Georg Trakl
Bernhard Brungs, Portrait de Georg Trakl
Source


[DER TAU DES FRÜHLINGS]

Der Tau des Frühlings, der von dunklen Zweigen
Niederfällt, es kommt die Nacht
Mit Sternenstrahlen, da des Lichtes du vergessen.

Unter dem Dornenbogen lagst du und es grub der Stachel
Sich tief in den kristallenen Leib
Daß feuriger sich die Seele der Nacht vermähle.

Es hat mit Sternen sich die Braut geziert,
Die reine Myrthe
Die sich über des Toten anbetendes Antlitz neigt.

Blühender Schauer voll
Umfängt dich endlich der blaue Mantel der Herrin.


[LA ROSÉE DU PRINTEMPS]

La rosée du printemps qui tombe
Des branches sombres, vient la nuit
Avec ses éclats d’étoiles, alors que tu as oublié la lumière

Sous la voûte d’épines tu étais couché et le dard s’enfonça
Profond dans le corps de cristal
Pour que plus ardente l’âme épouse la nuit.

La fiancée d'étoiles s’est parée,
Le myrte pur
Qui s’incline sur le visage adorant du mort.

Plein de frissons qui fleurissent
T’enveloppe enfin le manteau bleu de la souveraine.

Georg Trakl, Poèmes épars, 1912-1914 in Œuvres complètes, Éditions Gallimard, Collection blanche, 1972, page 194. Traduit de l’allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider.


Ci-dessous une autre traduction de ce poème par Lionel-Édouard Martin [Source]  :

La rosée du printemps qui des branches obscures
Tombe, voici la nuit
Avec des rayons d’astres – ceux de jour, tu les as oubliés.

Sous l’arc de ronces tu gisais, et l’épine creusait
Plus avant dans le corps cristallin –
Qu’en plus grand feu l’âme à la nuit s’unisse.

D’astres s’est parée la fiancée,
Myrte pure
Penchée sur le fervent visage du défunt.

Plein de germinations d’averses
T’étreint infiniment le manteau bleu de la Madone.



■ Georg Trakl
sur Terres de femmes

3 février 1887 | Naissance de Georg Trakl

■ Voir aussi ▼

→ (sur le site de la revue temporel) « Une quête hallucinée de l’Absolu : regard sur la poésie de Trakl », par Jack Delavenne (26 septembre 2011)




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