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Le Podcast Edito - Répression en Syrie: déni de Bachar el-Assad et inquiétudes du Hezbollah

Publié le 15 janvier 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Abonnez-vous à nos flux RSS ou atom! Recherche d'évènements à venir (indiquez un mot significatif) Mis à part le Général Michel Aoun, allié du Hezbollah et de la Syrie après avoir condamné le régime alaouite pendant ses quinze années d’exil en France, plus personne dans le monde ne croit guère à la possibilité pour le président syrien de sauver à terme son pouvoir. Les Russes envoient un cargo de munitions à Tartous tout comme le chef d’antenne de la CIA en poste à Téhéran réclamait en janvier 1979 plus de moyens à Washington pour lutter contre les révolutionnaires iraniens.

Le cynisme de Bachar el-Assad qui persiste dans son déni de la répression -"aucun ordre de tirer sur la foule n’a été donné par le pouvoir"- ne doit pas faire illusion : "takiya" ou pas, l’apparition de tensions au sein de la famille Assad entre le président, son frère Maher et l’ancien bourreau de Hama aujourd’hui réfugié en Europe, Rifaat El-Assad, ainsi que les discrètes négociations entre le clan alaouite et les représentants des insurgés pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être de leurs intérêts économiques signent l’aveu d’une fin de règne. S’y ajoutent, hélas, les désolantes déclarations de l’Archevêque catholique d’Alep Jean-Clément Jeanbart qui "veut donner sa chance" au président syrien: triste évolution du christianisme qui n’aidera sans doute pas à garnir les bancs d’une Église de Rome désertée (voir à ce sujet notre article précédent).

Il n’y a pas d’autres réalités que celles du terrain. Et quitte à évoquer les désertions, on préfèrera se réjouir de la multiplication de celles -de haut rang- qui interviennent au sein de l’armée syrienne. A l’image aussi des défections annoncées avec fracas par de courageux observateurs envoyés au titre de la Ligue arabe. Et ce, nonobstant les conditions de cette mission qui permettent au régime de gagner du temps tout en offrant une respiration à la communauté internationale, hésitante à se lancer dans une opération humanitaire d’envergure: la couardise au bras de l’hypocrisie, à l’exception du Qatar favorable à "l'envoi de troupes en Syrie". L’inébranlable conviction des opposants affirmant qu’une "révolution à moitié revient au suicide" force néanmoins le respect. Heureusement -si l’on ose dire- la lucidité inquiète du Hezbollah donne une mesure plus authentique des événements de Syrie: avec une énergie qui témoigne d’une prise de conscience des enjeux, la milice pro-iranienne développe une stratégie de contournement ultérieur de la crise en cherchant à phagocyter les institutions libanaises: proposition d’un changement de la parité islamo-chrétienne acquise depuis les accords de Taëf au profit d’un nouveau décompte différenciant les sunnites et les chiites, et ce, au profit des seconds, relance d’un dialogue avec un patriarcat maronite des plus ambivalents depuis l’arrivée à Bkerké de Mgr Béchara Raï: dans une homélie du 8 janvier 2012, celui-ci s’est dit favorable à un "contrat social moderne de coexistence qui sépare la religion et l’État". Perspective dénoncée par des Chrétiens libanais pour lesquels le confessionnalisme fait contrepoids aux armes détenues par le Hezbollah tant que ce dernier, malgré la requête du Secrétaire Général des Nations Unies en visite à Beyrouth, refuse de s’en délester (voir à ce sujet notre article précédent).

En dépit de leur engagement aux côtés de la répression et de la fourniture d’armes en provenance de Téhéran, les dirigeants du Hezbollah peinent, semble-t-il, a "expliquer" la participation de la milice chiite à une répression "antipopulaire" aussi sanglante. Le leadership lui-même est divisé: si Hassan Nasrallah prend directement ses ordres du Guide de la révolution iranienne, les cadres du mouvement ont l’habitude de travailler en symbiose avec des structures syriennes désormais en pleine déliquescence. Les partisans et les soutiens hezbollahis de la "rue libanaise" s’interrogent quant à eux sur le "prix fort à payer pour des décisions qui ne sont pas les leurs" et "ne correspondent ni à leurs intérêts ni à ceux de l’État libanais". Le pire, selon certains d’entre eux, serait à venir : quid d’une "diversion jusqu’au-boutiste" susceptible d’être exigée par Téhéran?
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