Magazine Humeur

Sur l'esclavage et ses liaisons avec le développement

Publié le 05 mars 2008 par Saucrates


Réflexion six (4 mars 2008)
Retour à la question de l'esclavage

En quelques mots ce soir, un retour à la question de l'esclavage ... sur la base de la lecture d'un livre d'un historien américain ... Howard Zinn ... "Une histoire populaire des Etats-Unis" ... En quelques mots l'histoire des Etats-Unis d'Amérique vue au travers du regard, non pas des gens célèbres et des gagnants ... mais de la multitude des gens communs ou des perdants de l'histoire ...
La vision qu'il donne de l'esclavage doit nous conduire à nous interroger sur notre capacité d'humanité, non pas à nous les hommes, mais à nous, les hommes blancs occidentaux. Sommes-nous capables d'un simple sentiment d'humanité ? J'en doute.
Howard Zinn fait accessoirement le parallèle entre la situation des esclaves africains, victimes de la traite négrière, des serviteurs blancs venant d'Europe, dont la situation était à peine supérieure à celle des esclaves noirs des plantations américaines (ils étaient un peu moins maltraités), et des femmes ...
Il observe ainsi que la déclaration d'indépendance, ce Monument de la Nation américaine, dont les livres d'histoire nous racontent qu'elle fut écrite par les plus éminents esprits de ce temps passé, les plus talentueux penseurs de cette époque, ignorait en fait complètement la plus grande partie des habitants de l'Amérique de cette époque ... les esclaves noirs ... les femmes ... les serviteurs blancs ... et accessoirement les indiens autochtones ...
La partie de ce livre sur l'esclavage est atroce, atroce parce qu'elle traite de faits que nombre d'entre nous croient oubliés, absouts du fait des siècles qui se sont écoulés depuis cette lointaine époque ... Mais ce n'est pas le cas ... La mémoire de l'esclavage est toujours parmi nous, au coeur de nos sociétés que l'on veut croire si normales ... au coeur des politiques internationales et des échanges économiques, au coeur de toutes les actions des hommes blancs, au fond de nos coeurs ... Atroce parce qu'elle rappelle dans quelles conditions les esclaves faisaient le voyage entre les côtes africaines et les Amériques, permettant à des familles européennes de s'enrichir dans le cadre du commerce triangulaire ... Atroce parce que les esclaves étaient parqués dans des espaces confinés dans les câles des navires négriers, sans qu'il leur soit possible même de se retourner, enchaînés les uns aux autres ... au milieu des excréments et des cadavres des esclaves trépassés ... Accessoirement, il semblerait que les conditions de voyage des européens blancs devant devenir des serviteurs dans les plantations américaines n'étaient guère meilleures, avec guère plus de place ... et le même manque d'hygiène ...
Peut-être ces conditions de voyage nous paraissent-elles terrifiantes en raison de l'évolution de nos standards de vie et de voyage ... Mais une question demeure ... Comment est-il possible de manquer à un tel point de coeur et d'humanité, pour accepter de s'enrichir dans de telles situations, aux dépends des autres ? Et une autre question en découle ... Lorsque l'on voit les actions des nazis au cours de la seconde guerre mondiale, les massacres qu'ils ont causés ... Lorsque l'on sait la manière dont les entreprises occidentales utilisent de la main d'oeuvre corvéable dans les Etats-ateliers du Tiers-Monde ... L'homme blanc occidental a-t-il changé ? Ne reste-t-il pas toujours vide de toute humanité, à chercher toujours à profiter de la misère des autres pour s'enrichir toujours plus ?
Réflexion cinq (18 juillet 2007)
Des séquelles de l'esclavage aux Etats Unis, entre racisme et Ku-Klux-Klan

Un article du Monde de ce jour pour se rappeler de l'horreur du racisme et des relents d'esclavagisme qu'il continue de contenir.
(http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-936368,0.html).
Il est invraisemblable d'observer que les Etats-Unis puissent demeurer une nation où les droits d'une minorité noire soient à ce point niés par l'ensemble du système judiciaire et pénal. C'est à un tel moment que l'on remercie le ciel de ne pas être américain pour ne pas être caution d'une telle parodie de justice et de droit. Le pays de la Liberté est bien tristement celui du racisme et de la ségrégation. Heureusement que je vis en France, même si tout n'y est pas rose.
Cela se passe à Jena, une petite ville de 3 000 habitants au fin fond de la Louisiane, à la population à 85% blanche, où des jeunes noirs risquent des années de prison pour avoir voulu se révolter contre un reste de discrimination lié à un bel arbre pluricentenaire dans la cour d'une école sous lequel se réunissaient jusqu'à présent seulement des blancs, et contre les symboles racistes agités par des blancs trouvant marrant les symboles du Ku Klux Klan.
Un manifique mais affligeant article d'Annick Cojean, une des meilleures journalistes du Monde (selon mon opinion).
Réflexion quatre (30 mai 2007)
De la légitimité des demandes d'indemnisation

Où se situe le débat sur l'esclavage ? Il ne me semble pas qu'il concerne la légalité même de l'esclavage. Nul être humain sur cette planète, même le plus raciste, n'ose plus considérer l'esclavage comme une chose normale et acceptable.
Il me semble que le débat sur l'esclavage porte essentiellement aujourd'hui sur l'éventuelle obligation de repentance des anciens peuples esclavagistes à l'égard des peuples réduits en esclavage, entre d'une part ceux qui souhaitent une repentance de la race blanche (essentiellement) ou demandent une indemnisation des pays touchés par la traite négrière, et d'autre part ceux qui estiment que l'éventuelle dette (qu'elle soit morale ou financière) née de l'esclavage et de la traite négrière ne peut être réclamée plusieurs générations plus tard.
C'est au fond la principale opposition au sujet de l'esclavage. Les autres arguments visant notamment à relativiser l'éventuel crime de la race blanche contre la race noire sont simplement accessoires ... le fait que l'esclavage ait existé de tout temps depuis les premières civilisations étatiques ... que d'autres peuples (arabo-musulmans) aient également réduit en esclavage à la même période la race africaine et mis en place une autre forme de traite pour approvisionner en esclaves la péninsule arabique ... que l'approvisionnement en esclaves était le fait de royaumes africains qui vendaient leurs propres frères de race aux marchands négriers ... Les crimes nazis n'ont pas été excusés à Nüremberg parce que certaines administrations françaises ou polonaises avaient collaboré avec les occupants allemands pour dénoncer, raffler ou véhiculer vers les camps de concentration des citoyens d'origine juive ! Ces crimes accessoires ont simplement été également poursuivis par la justice de ces différents pays au nom du principe d'un crime imprescriptible contre l'humanité !
Le seul débat concerne donc la légitimité d'une éventuelle obligation de repentance des anciens peuples esclavagistes, de la réalité d'une éventuelle dette morale et financière des descendants de ces peuples esclavagistes. M'est-il possible de me prononcer à ce sujet ? Non !
Ce débat n'est pas neutre. Au regard des crimes contre les femmes perpétrés par les hommes depuis des millénaires, la même condamnation morale et financière pourrait aussi être demandée par les descendantes des femmes battues, mutilées ou réduites en esclavage lorsque ces crimes seront reconnus comme tels par la justice et la société internationale !
Ce débat sur l'esclavage présente toutefois un énorme manquement. Il n'a jamais véritablement pu se tenir dans la société internationale ou dans la société française. Il y a eu évidemment une forme de débat lors de l'adoption par l'ONU de la charte des droits de l'homme et l'inscription de l'interdiction de l'esclavage en 1948. Il y en a également eu un autre lors du vote de la loi condamnant la période esclavagiste par la France, ou dans les années précédant l'abolition de l'esclavage en France, en 1848. Mais ce n'est pas véritablement un débat interne à la société ... On n'en est toujours demeuré à une opposition frontale entre deux groupes se rejetant, incapables de se comprendre.
J'ai l'impression que jamais justice n'a pu être rendu aux anciens esclaves et à leurs descendants. Jamais la France n'a autorisé la libre expression de la réalité de l'esclavage et reconnu cet indispensable devoir de mémoire à rendre à ces citoyens français ayant été réduit en esclavage par la société occidentale de l'époque. Il ne faut pas oublier que la seule indemnisation qui a été consenti a été octroyé en 1848 aux anciens propriétaires d'esclaves, qui ont été indemnisés de la perte financière que représentait la libération de leurs esclaves, sous la Seconde République.
Ce devoir de mémoire porte-t-il sur une période trop ancienne ? Il me semble personnellement qu'il est indispensable que la période de l'esclavage et de la colonisation, que les actes et les crimes des esclavagistes soient jugés.
En effet, notre système judiciaire pénal et civil (français) repose grosso modo sur la possibilité pour toutes les victimes de pouvoir assister au procès de leurs bourreaux, et c'est le prononcé de la condamnation pénale qui permet aux victimes d'avoir le sentiment d'obtenir réparation. La condamnation civile qui suit ensuite n'est qu'un élément complémentaire.
C'est cette justice que les anciens esclaves, affranchis ou décédés et leurs descendants n'ont jamais pu obtenir, ni de la France, ni de l'Occident en général. Cent soixante ans après l'abolition de l'esclavage par la France, les hommes et les femmes de race noire n'ont toujours pas réellement obtenu réparation des crimes perpétrés contre leurs ancêtres.
De la même façon que les procès publics contre Touvier et Papon ont permis de faire une certaine lumière sur le comportement de l'administration française au cours de l'occupation allemande, et conduit à une reconnaissance par Jacques Chirac d'une faute de l'Etat français à l'égard des citoyens juifs conduits à l'extermination, un procès public contre la pratique de l'esclavage et les crimes commis en son nom permettrait également de jetter une lumière sur cette période. Je le pense.
Réflexion trois (27 mai 2007)
Des rapports de l'esclavage avec la philosophie et la morale
Rares sont les grands philosophes dont les écrits sont parvenus jusqu'à nous qui ont véritablement condamné la pratique de l'esclavage, que ce soit du temps de la philosophie antique ou du siècle des Lumières, à l'époque de la traite négrière. De l'époque antique, les écrits d'Aristote nous donne une vision de l'esclavage où les esclaves apparaissent privés de langage articulé, d'autonomie et de moralité, et dont le corps est habité d'une âme servile, et ceci malgré le fait que la philosophie de cette époque reconnaissait que l'esclavage provenait majoritairement de défaites au combat.
Avec le christianisme et malgré sa conception égalitariste de l'homme, l'esclavage ne disparaît pourtant pas à l'époque de l'empire romain puis du Moyen-âge européen ... Le christianisme contribuera simplement à la transformation d'une société esclavagiste en une société féodale, où les notions de serviteur et de serf se substituent à celle d'esclave. Le servage a des points communs avec l'esclavage, et des différences : des terres sont octroyées aux serfs, auxquelles ils seront attachés, ils peuvent fonder une famille et transmettre leurs biens. Mais les serfs comme les esclaves sont sous tutelle, ils appartiennent à un maître, à un seigneur et ils sont aussi habités d'une âme servile.
A l'époque de la traite négrière, la réflexion morale sur l'esclavage est plus contrastée. Mais le christianisme n'a pas réussi à se prononcer sur le caractère humain des esclaves africains, sur le fait de savoir s'ils possèdent une âme comme les autres hommes ... La Boétie, à l'époque de Montaigne, condamnera le pouvoir de coercition, l'apparition de l'état et l'esclavage ... Voltaire dans le nègre du Surinam ne l'aurait pas véritablement condamné ...
Le christianisme participera au mouvement de colonisation du reste de la planète par le monde occidental, en lançant l'évangélisation des sauvages, qui cautionnera l'invasion des Amériques et de l'Afrique ... apporter la bonne parole aux sauvages, sauver ou racheter leurs âmes perdues, apporter la lumière et la civilisation à des peuples sauvages ...
Aujourd'hui, le problème de la condamnation de l'esclavage ne se pose plus véritablement même si certaines thèses philosophiques ayant servi de caution au nazisme (comme Friedrich Nietzsche) ont pu conduire à des politiques comparables ou pires à l'esclavage négrier. Nul philosophe ne pourrait plus cautionner la pratique de l'esclavage.
Mais l'esclavage repose sur un besoin de pouvoir inhérent à l'homme. Et l'homme ne sait s'arracher à ce besoin, dès que la possibilité lui en est laissé par la situation politique. Certains régimes politiques ont ainsi mis en oeuvre des formes d'exploitation de l'homme ou de la femme qui se rapprochent de la pratique esclavagiste. Le système de production capitaliste a également besoin d'une main d'oeuvre servile à bas coût, corvéable et remplaçable ... très éloignée des classes moyennes occidentales ... L'homme enfin, maintient encore souvent, dans de nombreux pays au monde, la femme dans un rôle servile, à son service, la marquant pratiquement dans son corps.
Réflexion deux (24 mai 2007)
Esclavage et droits de l'homme

L'esclavage n'est pourtant pas une invention de l'Occident. L'origine de l'esclavage remonte au tout début de l'histoire humaine, et se rencontre notamment dans l'Egypte antique, dans la Grèce archaïque puis dans la Rome antique. Il s'agit même peut-être d'une constante de toute société humaine stratifiée, qui semble se rencontrer dès qu'une organisation étatique apparaît. L'esclavage a ainsi existé en Afrique avant les premiers contacts avec les européens, avant même l'apparition des mouvements invasifs arabo-musulmans. La traite négrière que les pays européens mettent en place pour fournir leurs colonies éloignées en force de travail servile n'est peut-être pas véritablement pire que l'esclavage subit par les noirs africains dans le reste de l'Afrique ou en Arabie. Mais la traite négrière a cependant entraîné des mouvements de population sur des distances incommensurables, arrachant des africains à leur terre d'origine et les exilant à des milliers de kilomètres par delà des océans.
L'Occident est également à l'origine de l'abolition de l'esclavage, d'abord en proclamant l'abolition de cette forme d'exploitation de l'homme par l'homme dès la première moitié du dix-neuvième siècle au sein de leur espace géographique (1833 en Angleterre et 1848 en France), puis en étant à l'origine de l'adoption par les Nations Unies de la Déclaration des droits de l'homme (adopté à Paris le 10 décembre 1948 à Paris par 48 états sur 56 - à noter que l'Afrique du Sud refusait l'affirmation au droit à l'égalité sans distinction de naissance ou de race et que l’Arabie saoudite contestait l’égalité homme-femme).
La Déclaration des droits de l'homme stipule dans son article 4 :
« Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude : l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. »
http://www.aidh.org/30Articles/30.htm
Mais que vaut l'abolition de l'esclavage lorsque ces mêmes peuples ont précédemment réduits en esclavage des décennies durant d'autres peuples et se trouvent à l'origine de la mort de millions d'entre eux dans des conditions atroces ?
Réflexion une (20 mai 2007)
Actualité de l'esclavage

Parler de l'esclavage est une tâche ardue. C'est en effet un sujet extrêmement sensible, qui déchaîne les passions, et un évènement qui bizarrement est encore particulièrement présent à nos mémoires. Usbek s'y est employé avant moi sur son blog, et il n'est pas dans mes intentions de rivaliser avec son approche. Que les lecteurs me pardonnent les imperfections de ces quelques notes.
Mon objectif n'est pas d'expliquer ou de défendre l'esclavage, ni véritablement de le condamner. Mon objectif serait plutôt d'y porter un regard éthique, qui manqua justement à ceux qui y fûrent broyés et à ceux qui les broyèrent. Et d'interroger l'économie du développement sur cet épisode de l'histoire.
Qu'est-ce qui peut expliquer l'actualité des débats sur l'esclavage, et tout particulièrement sur ce que l'on désigne sous le vocable de la traite négrière ? En effet, j'ai l'impression que le débat sur la traite négrière semble bien plus présent et actuel que celui sur le génocide des juifs par les nazis. Pourtant, le génocide des juifs ne s'est tenu qu'il y a peine plus d'une soixantaine d'années, et il en existe encore des survivants, tandis que l'esclavage des noirs africains (ou traite négrière) a pris fin au milieu du dix neuvième siècle dans à peu près tous les états européens, et qu'il n'existe donc plus aucune personne vivante sur Terre ayant connu la traite négrière.
(nota : je ne veux pas ici comparer deux crimes contre l'humanité ni minimiser l'un ou l'autre. Je souhaite simplement comparer l'actualité, l'acuité de deux débats, dont l'un, concernant les crimes nazis, perd selon moi de son actualité avec les condamnations portés contre leurs auteurs et contre l'idéologie qui les a vu naître, la disparition des derniers criminels, et les réparations financières obtenues par les descendants des personnes gazées ou internées et par l'état d'Israël)
Qu'est-ce qui explique donc l'actualité de l'esclavage ? Il me semble d'abord que cette actualité s'explique par un amalgame entre l'esclavage et le colonialisme. Aux yeux de nombreux peuples non européens, l'esclavage n'a d'abord été que l'une des formes qu'a prise l'occupation européenne (ou occidentale) du monde. Dans la mémoire collective des peuples, il n'existe pas une immense différence entre l'esclavagisme européen et la colonisation de la majeure partie de la planète qui l'a accompagné, par quelques grands pays européens (Portugal, Espagne, Angleterre, France, Belgique, Allemagne, Italie ...) auxquels il faudrait adjoindre les autres pays occidentaux (USA et Japon). Et cette colonisation est beaucoup moins ancienne que l'esclavage, puisqu'elle a pris fin dans la deuxième partie du vingtième siècle, postérieurement à la politique génocidaire des nazis qui ont eux disparu.
Le débat sur l'esclavage et sur les crimes des peuples européens à l'encontre du peuple noir se mélange ainsi au débat sur le colonialisme européen, qui lui, ne s'est pas arrêté à l'Afrique, mais s'est étendu aux continents américains et asiatiques dans leur ensemble. C'est peut-être également pour cette raison que c'est principalement l'esclavage européen, connu sous le nom de traite négrière, qui est plus largement mis en cause par les africains et les descendants d'africains, malgré le fait qu'il ait aussi existé aux mêmes périodes un commerce d'esclaves africains par les peuples arabes concernant des populations tout aussi importantes.
A côté de cet amalgame entre esclavage et colonialisme, il faut également mentionner les politiques ségrégationnistes à l'encontre des noirs menées par quelques rares nations au monde. La ségrégation raciale a ainsi existé aux Etats-Unis tardivement, et a donné naissance à des puissants mouvements sociaux en réaction tel le Black Power, les Black Panthers ou le mouvement des droits civiques. La ségrégation raciale a surtout existé jusqu'aux abords du vingt-et-unième siècle en Afrique du Sud, où une politique d'apartheid était maintenue jusque dans les années 1990.
Enfin, le racisme que ces peuples noirs (qu'ils soient originaires d'Afrique, des Antilles, des Comorres, de la Réunion ou du Pacifique) vivent encore au quotidien dans un certain nombre de pays européens (France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne ...) ne permet pas véritablement à cette blessure de se refermer, de disparaître.
Ces différents éléments me semblent permettre d'expliquer l'actualité des débats sur l'esclavage, les raisons pour lesquelles des évènements vieux de pratiquement de deux siècles sont toujours aussi vivaces dans la mémoire collective d'un certain nombre de peuples descendants directement ou indirectement de populations réduites à l'esclavage.
Que peut faire l'Occident à ce sujet ?
Le fait que l'esclavage ait également été le fait de populations arabes sur des périodes bien plus longues, peut-il aujourd'hui dédouaner les occidentaux ou relativiser leur responsabilité à l'égard de personnes que leurs ancêtres ont capturé, réduit en escalavage, vendu comme des animaux, traité comme des chiens, fait travailler comme des boeufs, dont ils ont certainement souvent violé les femmes, et qui sont morts dans des conditions inhumaines ? Ma réponse est non !
Saucratès


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Saucrates 232 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine