Magazine Journal intime

Saint-Martin de Ré, ma belle adorée…

Publié le 06 février 2012 par Stella

Les souvenirs reviennent en foule...

Il y a quelques semaines, je recevais quelques photos du Doux Zéphir, célèbre bateau qui est longtemps resté dans le bassin à flots de Saint-Martin, au titre de "la crêperie la plus célèbre de l'île de Ré". A tout seigneur, tout honneur : j'ai publié l'une d'entre elle dans la note qui lui était consacrée. En voici deux autres :

Saint-Martin de Ré, ma belle adorée…

Saint-Martin de Ré, ma belle adorée…

La plus intéressante pour moi est celle ci-dessous. La photographie est prise depuis le balcon de chez Madame Giboteau. A l'occasion, je vous raconterai qui était Madame Giboteau, elle fait partie de mes souvenirs les plus précieux. La première maison que l'on voit sur la gauche, avec le pignon bien pointu, c'est la mienne ! La maison de mon enfance...

Saint-Martin de Ré, ma belle adorée…

Au passage, vous remarquerez que devant la passerelle du Doux Zéphir, plus haut il y avait une traction. Ci-dessus, il y a une DS grise. Dans ces deux voitures, je suis montée. Y compris dans la Traction. J'étais vraiment très petite, mais je me souviens de l'odeur d'essence, du bruit du moteur et de l'aventure que cela représentait pour moi. Leur propriétaire s'appelait Guy Raud. Il était taxi. Avec lui, ma grand-mère et moi nous allions "sur le continent" une fois par an pour m'acheter des vêtements pour la rentrée des classes et faire quelques emplettes et autres commandes pour le magasin. C'était formidable d'aller à La Rochelle. Un vrai voyage. Nous passions par le port de La Palice et je voyais les grumes immenses sur les quais. Je rêvais de ces pays où poussent de tels arbres, ils avaient quelque chose d'irréel. J'aimais l'odeur du bois. Je rêvais de poser ma main sur ces troncs. Des années plus tard, lors de mon premier voyage en Guyane, chez mon oncle, je suis allée en forêt et j'ai vu les arbres, vivants, terribles, immenses et forts et je me suis sentie très heureuse, comme en pays connu. J'ai toujours gardé cet amour du bois odorant. Dans l'héritage que m'a laissé mon oncle, il y a une boite qui contient de petites plaquettes de bois équatorial. C'est son plus beau et dernier cadeau, et il l'a fait en toute connaissance de cause.

Mes racines s'enfoncent dans le sable de l'île de Ré. Elles s'épanouissent sous les pins du bois des Grenettes et à "Henri IV", dans les marais salants, sur la plage du Lizay, à Trousse-Chemise comme dans la chanson de Charles Aznavour qui, pourtant, est né loin d'ici. "Dans l'île de Ré, ma belle adorée, je t'emmènerai..." susurrait Claude Nougaro, qui lui non plus n'était pas rhétais. Comme si seuls ceux d'ailleurs avaient le talent de dire la beauté de notre île, ceux d'ici n'ayant comme objectif que d'en tirer profit. En dépit de cela et de toute ma colère, cette île reste ma belle adorée et j'aime la partager.

Voici, si vous avez le temps de les regarder, deux vidéos que m'a envoyées Olivier Le Carrour. Pour faire connaissance avec l'histoire de l'île à travers les images.

Histoire en images 1

Histoire en images 2

Bon voyage, à bientôt pour quelques histoires tendres sur "ma belle adorée"...


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