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Les magazines féminins et moi : 20 ans d'une vie.

Publié le 07 février 2012 par My Morning Glory @My_MorningGlory
C'est une longue histoire !
magazine Depuis toujours je crois, j'ai aimé feuilleté des magazines. Petite, je flânais dans les VSD et Paris-Match que ma mère achetait à chaque moment historique (la chute du mur de Berlin, la libération des otages du Tchad, sans doute Margaret Thatcher...). Justement, je me souviens de cette photo incroyable dans le numéro consacré à la chute du mur : des habitants de l'est découvrant le rayon maquillage, probablement du KaDeWe, ouvrant les yeux et la bouches comme s'ils découvraient un trésor.
magazine féminn Plus tard, j'ai commencé à laisser tomber mon nez dans les Femme Actuelle et Maxi que ma mère achetait toujours ensemble. Je découvrais des trucs et astuces pour le jardin, des conseils de beauté et d'alimentation, des attitudes de mode que j'ignorais jusqu'à présent. Bref, un monde.
Magazine féminin, ma couv préférée de 20 ansPuis, la presse s'est lancé dans les magazines féminins pour ado, sorte de marché en pleine croissance, et dont je représentais un point de cible. Dès mes 16 ans, j'ai lu 20 ans. J'adorais les chroniques de Diastème, et le fait qu'on ne me prenait pas pour une petite fille. Sexe, musique rock, chroniques décalées et styles tout aussi borderline : j'adorais ce magazine. Je l'achetais et le collectionnais, à côté d'un Rock and Folk, tout aussi mensuel grâce auquel j'approfondissais ma culture musicale (et oui, pas de web grand public à l'époque, nous étions au milieu des années 90). Puis un jour, 20ans a écrit un article où je me suis sentie un peu trop grande pour ça (il s'agissait d'un article qui reprenait les définitions de toutes les drogues et étant lectrice de Christiane F. depuis des années, j'avais dépassé ce stade). J'ai donc dit bye bye à 20 ans.... et je suis passée à Biba.
Biba, pour moi, ça rime avec tests psychologique set premiers articles sur le monde du travail. Ces tests, ma vieille copine Laurie et moi les faisions sur la page, entre deux baignades et deux clopes. Cela nous servait à rien mais on se détendait.
magazine féminnPuis j'ai commencé à habiter toute seule. Et là, c'est un autre monde que j'ai découvert : ELLE, Vogue, L'Officiel etc. Je les dévorais. J'adorais les images de mode. Un de mes anciens voisins m'avait recommandé de tous les garder, car "plus tard, m'avait-il dit, les special Mode [ceux qui sont bien épais] vaudront un fortune". Je les ai gardés puis lors d'un déménagement, j'ai tout balancé. Je me rappelle très bien aussi d'une saison estivale durant laquelle j'étais serveuse dans un restaurant et durant laquelle je consacrais certaines de mes pauses à lire Vogue à la terrasse face à la mer d'un bar qui avait le nom d'un bateau. Vogue a toujours eu pour moi cette odeur d'iode et de sable, l'odeur d'un été passé à l'ombre. A la fin de la saison, aussi, j'ai tout balancé. 
Puis plus rien.
Pendant de longues années, je me suis consacrée à mes études. Je suis surtout tombée dans le piège du "lire des féminins = être léger", et donc = ne pas être sérieux. Et je devais l'être, sérieuse. Bref, je passais à côté d'une chose essentielle : celle qu'on peut être léger et sérieux à la fois et que le premier état n'amoindrit pas le second... Bien entendu, c'était une erreur.
magazine féminnEt là, ce week-end, sur ma table basse, il y a : Grazia, Elle et Glamour. On n'y parle pas d'herméneutique ni de dialectique hégélienne, mais de beauté, de cuisine, de sexe, de bons resto etc. C'est léger.
Depuis 6 mois, je me suis remise à lire ces magazines légers comme je les qualifie, de façon très très régulière. Tous les vendredis, je rentre à la maison avec ma lecture. Ils me donnent de l'air, indispensable, souvent après une semaine de dingue à trop travailler. J'ai consacré trop de temps à ne pas penser à moi, que j'ai le sentiment d'avoir à rattraper tout ce temps perdu.
C'est donc sans culpabilité que je lis ces choses que j'oublie parfois aussitôt. Mais quel plaisir, je vous le jure, quel plaisir de penser à soi !  

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