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8 février 1911 | Naissance d’Elizabeth Bishop

Publié le 08 février 2012 par Angèle Paoli
Éphéméride culturelle à rebours

   Le 8 février 1911 naît à Worcester, dans le Massachussetts, Elizabeth Bishop.

Elizabeth Bishop jeune
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  Sa petite enfance est marquée par le décès de son père et l’internement, en 1915, de sa mère dans un établissement psychiatrique. L’enfant est successivement recueillie au Canada par ses grands-parents maternels, puis à Worcester par ses grands-parents paternels et enfin par une tante, dans la région de Boston.

  En 1930, Elizabeth Bishop est étudiante au Vassar College de New York. Elle réalise une interview de T.S. Eliot, publie textes de prose et de poésie dans diverses revues. Rencontre Marianne Moore en 1934. Après un été passé en Bretagne et un hiver à Paris (1935), Elizabeth Bishop effectue plusieurs voyages qui la conduisent à travers les pays d’Europe et en Afrique du Nord. Elle traduit les poètes français (Rimbaud et Baudelaire), s’intéresse au surréalisme.

  De retour aux États-Unis en 1939, Elizabeth Bishop découvre la Floride et s’installe à Key West. Puis se rend au Mexique où elle passe neuf mois. Elle rencontre Pablo Neruda (1943) avec qui elle se lie d’amitié. En 1946, son premier recueil de poèmes, North & South, est reconnu par le Houghton Mifflin Poetry Award. Mais il faudra attendre 1955 pour que ce recueil soit publié. La même année, Elizabeth Bishop publie A Cold Spring. L’année suivante, Elizabeth Bishop est récompensée par le prix Pulitzer pour la poésie. Entre temps, elle a voyagé en Amérique du Sud, s’est installée avec son amie Lota (Maria Carlota Costellat de Macedo Soares) au Brésil, où elle vivra pendant quinze ans.

  En 1961, elle effectue un voyage en Amazonie avec Aldous Huxley, se rend dans le Mato Grosso pour y rencontrer les tribus indiennes. Elle publie Questions of Travel en 1965, enseigne l’année suivante à l’Université de Washington, à Seattle. Après la mort de son amie Lota en 1967, elle s’installe pour quelque temps à San Francisco et publie en avril 1969 The Complete Poems (New York, Farrar, Straus & Giroux). Son œuvre est récompensée par le National Book Award.

  En 1970, elle retourne vivre dans sa maison d’Ouro Preto dans le Minas Gerais. En 1973, elle entreprend un voyage en Europe du Nord et se rend en Suède, en Norvège et en Finlande. En 1976, elle effectue un voyage en Grèce et en décembre de la même année publie Geography III (Farrar, Straus & Giroux).

  Elizabeth Bishop meurt à Boston le 6 octobre 1979.

   Après sa mort, l’ensemble de l’œuvre d’Elizabeth Bishop est rassemblée en deux volumes : dans The Complete Poems 1927-1979 (Farrar, Straus & Giroux, 1983) et The Collected Prose (publié et préfacé par Robert Giroux).
Elizabeth Bishop, Nord & Sud

THE COLDER THE AIR

We must admire her perfect aim,
this huntress of the winter air
whose level weapon needs no sight,
if it were not that everywhere
her game is sure, her shot is right.
The least of us could do the same.

The chalky birds or boats stand still,
reducing her conditions of chance;
air’s gallery marks identically
the narrow gallery of her glance.
The target-center in her eye
is equally her aim and will.

Time’s in her pocket, ticking loud
on one stalled second. She’ll consult
not time nor circumstance. She calls
on atmosphere for her result.
(It is this clock that later falls
in wheels and chimes of leaf and cloud.)


D’AUTANT PLUS FROID L’AIR

On ne peut qu’admirer son parfait coup d’œil,
à cette chasseresse de l’air d’hiver
dont l’arme ferme ne requiert pas la vue,
n’était que partout où elle erre
son coup fait mouche, sa partie est sûre.
Le moindre d’entre nous pourrait faire pareil.

Les oiseaux de craie ou les bateaux, immobiles,
réduisent les possibilités de hasard ;
le champ de tir aérien a les mêmes repères
que le champ étroit de son regard.
Le centre de la cible dans sa prunelle
est à la fois son but et son vouloir.

Le temps est dans sa poche, menant grand tapage
quand une seconde se bloque. Elle ne consulte
ni l’heure ni les circonstances. Compte
sur l’atmosphère pour le résultat.
(C’est cette horloge qui plus tard tombe
en roues et carillons de feuilles et nuages.)

Elizabeth Bishop, Nord & Sud [North & South, 1946], Éditions Circé, 1996, pp. 16-17. Édition bilingue. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Claire Malroux.



ELIZABETH BISHOP

Elizabeth bishop

Source

■ Elizabeth Bishop
sur Terres de femmes

→ Crusoe in England (poème extrait de Géographie III)
Invitation to Miss Marianne Moore (poème extrait d'Un printemps froid)

■ Voir | écouter aussi ▼

→ (sur poets.org) une notice bio-bibliographique (+ plusieurs poèmes dits par Elizabeth Bishop)



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