Magazine Journal intime

Si j’étais un homme

Publié le 08 mars 2008 par Anaïs Valente
(N'oubliez pas de Voter pour moi au Festival de Romans)
 J’ai lu il y a un petit temps cette info étrange : une poule s’est transformée en coq.  Elle avait pourtant pondu des œufs, c’était donc bien une poule.  Parait que c’est rare mais possible, et ça serait dû à un problème ovarien.  Je suis ravie de l’apprendre.  Je ne m’étais jamais demandé si les poules avaient des ovaires, j’ai maintenant la réponse à cette question cornélienne.  Les poules ont des ovaires.  Et les poules à ovaires peuvent, étrangement, devenir coqs.
En réfléchissant à cette mutation sidérante, je me demande ce qui changerait dans ma vie si j’étais un homme.
Question ô combien existentielle en cette journée de la femme.
Moi si j’étais un homme, je serais capitaine, d’un bateau vert et blanc.  Ah non, celle-là on l’a déjà faite.
Si j’étais un homme, je serais grand et ténébreux, avec des yeux soit très foncés, soit très clairs, dans lesquels toutes les femmes se noieraient.  Mais je n’en profiterais pas, je succomberais pour la femme de ma vie et je la rendrais heureuse.  J’apprendrais à baisser la lunette des toilettes, à repasser mes chemises et à cuisiner.  Je ne mettrais pas de cravate, car je n’ai toujours pas compris l’intérêt de ce losange déformé et étrangleur de cous fragiles.  
Si j’étais un homme je serais drôle.  Mais d’un humour fin.  Pas d’un humour gras que seuls les hommes comprennent.  De la finesse, de la finesse.
Si j’étais un homme, je profiterais des avantages qui me sont offerts : faire pipi sur le gazon pour amuser les coccinelles, debout, sans devoir chercher un coin à l’abri des buissons ; ne pas devoir me raser partout partout, mais laisser les broussailles envahir mon corps de rêve.
Si j’étais un homme je serais romantique.  J’aimerais les comédies romantiques.  Et je serais ému, parfois.  Je n’aurais pas honte de pleurer.  Parce que, oui, un homme, ça peut pleurer.
Si j’étais un homme je serais protecteur sans être macho, car les femmes adorent être protégées sans être étouffées.  Et si un accès de colère me submergeait, je la laisserais s’exprimer tout en douceur : la violence ne ferait pas partie de mon vocabulaire.  Colère oui, violence jamais.
Si j’étais un homme, j’aurais un petit côté artiste : guitare, peinture, sculpture, écriture, qu’importe, mais un côté artiste, tout simplement.  Mon cerveau droit aurait son mot à dire, en permanence.
Si j’étais un homme, je changerais de slip, ou, mieux, de boxer, chaque jour, car ma maman m’aurait bien élevé.  Hygiène irréprochable serait mon leitmotiv.  Déodorant chaque matin serait mon topo.
Si j’étais un homme… je serais tout simplement, sans doute, une femme, mais avec juste ce qu’il faut là où il faut.  Mais tout bien réfléchi, je n’ai pas envie d’être un homme.  Ou alors juste 24 heures.  Seulement.  Un homme.  Un bel homme.  Durant 24 heures.  Juste pour savoir ce que ça fait…
Mais si j’étais un homme, ce que j’aimerais par dessus tout, c’est que la journée de la femme n’existe plus, parce que cette journée signifie qu’il est encore nécessaire, en 2008, d’insister sur l’égalité des sexes toujours bafouée, sur les mutilations et les brimades que subissent les femmes, et sur leur statut encore inférieur dans bien des contrées.  Je ne vous ferai pas le même discours que l’an dernier, nul besoin de radoter, car il vous suffit d’aller le lire ici.

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