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M’sieur, dessines moi donc un Mot !

Publié le 27 février 2012 par Georgezeter
M-sieur--dessines-moi-donc-un-Mot---1.jpg «Des gens du voyage évacués.» Je lisais ce matin. En clair et en décrypté «des romanos foutus dehors.» Aujourd’hui le mot « évacués » sonne tellement mieux que « expulsés », « raccompagnés » mieux que « déportés » et même le mot mort n’est plus de saison : fin de vie. Depuis que nous ne nommons plus « un chat un chat », mais plutôt « un félin à périmètre délimité », et bien toutes les techniciennes de surface et autres femmes de ménage pourront vous dire qu’aujourd’hui elles ont subies des précipitations vigoureuses, au lieu de : il flottait comme vache qui pisse ! En clair nous vivons dans l’hexagone et jargonnons Hexagonal sans bien nous en rendre compte, et ainsi, les pires horreurs prononcées deviennent-elles fréquentables.   Ca a commencé vraiment dans les années 70, inspiré du Structuralisme de Ferdinand de Saussure. J’ai un bouquin « l’Hexagonal tel qu’on le parle » écrit par Robert Beauvais, qui en intro n’écrivait-il : « Les humains comme les alouettes sont fascinés par ce qui brille - et rien ne paraît aussi brillant donc aussi enviable et respectable qu'un moi savant. Plus un terme est compliqué, pédant, abstrus, plus il charme nos oreilles, bonnes gens que nous sommes éblouis d'entendre de si belles expressions quand nous ne rêvons pas de les utiliser. » C’est vrai que ça ronronne : à écouter la mère Lagarde ex ministre des finances nous parler de « la baisse de la hausse du chômage » renvoi Prévert dans les champs de cannes à sucre. D’ailleurs aussi ne peut-on ourdir de « la hausse de la baisse » des intérêts bancaire ? Et ne parlons pas Economie, car là, y’a pas mieux pour dissimuler la crotte sous le tapis : faut pas dire « austérité », mais « le plan de relance », « les licenciements » deviennent de « la restructuration », « les fermetures d’entreprises » de « la délocalisation », et une bonne vieille « récession » devient par magie de « la maîtrise inflationniste »… La meilleure que nous avait sorti Miss FMI : Point de pénurie de carburant en France, juste une toute petite "perception de rareté",dixit Madame enflitude Lagarde ; qui me donne le hoquet ; pardon ! Le myoclonie phrénoglottique redondant. Il est connu et reconnu depuis l’aube des temps que d’instinct les âmes simples iront toujours vers ce qui est redondant cela en vertue de la fascination des mots « savants ». Un exemple : nos assermentés des commissariats et postes de gendarmeries choisiront toujours entre : « nonobstant » et « malgré », ou « subséquemment » et « ensuite » ou « l’individu » et  « l’homme, la femme », « gens du voyage » et « Rom », « sans-papier » et « immigré illégal », « candidat à l'immigration » et « clandestin », « incivilités » et « crimes, agressions », « incidents » et « émeute », « un individu défavorablement connu de la justice » et « un voyou notoire ». C’est d’autant plus troublant qu’ils s’expriment en un parfait chœur, employant les mêmes mots, aux mêmes endroits devant les caméras de TF1 suite à « un arrêt d’activité volontaire » (grève) Le racisme et le communautarisme est dissimulé sous un fatras de mot, de maux… Quartier populaire = quartier à majorité immigrée. Identités de quartier = bandes ethniques. Enfants issus de famille d'éducation éloignées = enfants d'immigrés. Centre culturel et religieux = une mosquée[1] Bref, même le Raciste bas du front hexagonal est devenu un français attaché à son identité ; et voili et voilou ! Au pays de la malbouffe (si si j’assume !), où 80% des restos servent des plats à réchauffer au micro onde, appelés « cuisine d’assemblage », la dialectique a remplacée sur la carte, ce que vous n’avez plus dans l’assiette : nous parlons, des Escargots-gastéropodes, de la Volaille -Gallinacée, des produits laitiers –fromages et même les cantines deviennent de la restauration scolaire (ça c’est pour les mômes), je propose : restauration pré-mortem pour le resto des maisons de retraites. D’ailleurs comme un de mes collègue bloggeur, napakatbra le bien nommé, qui propose un grand con-court de nouveaux novmots dans le dico de la Novlangue : - La «fouille au corps» pourrait aussi devenir une « papouille rectale » ou aussi d’après moi « un fist légal ». - Les «centres de rétention», des « lieux de divertissement temporaire pour étrangers en instance de libération. » ou selon moi : des « clubs Med à but non lucratif. » - Le « bouclier fiscal », une « mesure contre la discrimination des courageux. » ou le parapluie heureux. La « censure », un dégrèvement moral. La « bavure policière » pourrait devenir un « acte de bravoure contre-insurrectionnel. » Un « Flash ball »   Un « accélérateur de paix sociale. » « Le langage est l'instrument de la pensée », dit-on... Et la Novlangue, celui de la pensée alambiquée ?[2] Car, l’Hexagonal des années 70 avec comme corolaire la « langue de bois », devint en notre siècle si inventif le « politiquement correct » et « la Novlangue. » ; mais tout cela reste une question de dialectique, pourqui a l'habitude de prendre des vessies pour des lanternes ; pardon ! Etre vésicolanternomane. 1) L’hexagonal : désigne un langage policé où les mots prétentieux ou obscurs sont préférés à leurs équivalents simples, fréquemment utilisé comme base d'une langue de bois 2) Langue de bois : C'est une forme d'expression qui, notamment en matière politique, vise à dissimuler une incompétence ou une réticence à aborder un sujet en proclamant des banalités abstraites, pompeuses, ou qui font appel davantage aux sentiments qu'aux faits. 3) Le politiquement correct désigne, presque toujours pour la dénoncer, une attitude véhiculée par les politiques et les médias, qui consiste à adoucir excessivement les formulations qui pourraient heurter un public catégoriel. 4) La Novlangue c'est une simplification lexicale et syntaxique de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées subversives et à éviter toute formulation de critique Voici donc les définitions selon Wikipédia des différents jargons que nous entendons surtout à la Radio et à la TV, des mots, des mots… Qui selon l'historien américain Jacques Barzun, « le politiquement correct (et les autres charabias) ne proclament pas la tolérance ; ils ne font qu'organiser la haine. »[ Enfin le top du top de la connerie en matière de politicaly correct : Les non voyants, les personnes en surpoids, les personnes à mobilité réduite, les seniors ou 3èmes âges, toute une logorrhée qui ferait passer Mein Kampf pour de la poésie. Car, ces « gentils mots » cachent les méchants maux dont, humains sommes-nous, qui attendent le glas fatal. Et oui, la mort et ben c’est de la non-vie ou un congé sabatique? Georges Zeter/Février 2012 Dico de la Novlangue : http://guerre.libreinfo.org/novlangue/dico-de-novlangue.html
[1] Source : termes pris dans l’article extrait du journal Présent n° 7418 du 25 août 2011 [2]http://www.paperblog.fr/users/napakatbra/

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