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Je ne clique jamais la première nuit

Publié le 01 mars 2012 par Laurent Nicolas

Je ne clique jamais la première nuitMlle D. qui souhaite garder l'anomymat, a l'analogie facile, et parfois très pertinente. Lassée, comme nous, d'entendre parler de clics à tout va, elle a lancé cette métaphore, que je vais m'empresser de filer ici : "les clics, c'est comme le sexe, il faut se connaître d'abord".

Pour rendre à cet article la valeur professionnelle qu'il doit avoir dans ce blog, il vous suffira de remplacer "coucher" (ou ses nombreux équivalents) par "cliquer", et "draguer" (ou ses presqu'aussi nombreux équivalents) par "exposition publicitaire". Le dragueur (comprendre "l'annonceur") et sa cible (traduction : "la cible", tiens on utilise le même mot !) peuvent être un homme ou une femme, choisissez votre camp, ça marche dans tous les cas...

Les jeux de l'amour et du hasard sont un enchaînement complexe de contacts, d'absences, de revirements, de tests qui se terminent toujours mal, en général, ou bien, parfois (0,1 % ?).

Avant de céder, la cible doit en savoir un peu plus sur le dragueur. S'ils se connaissent déjà depuis quelques temps, une partie du travail est déjà faite. C'est ce qu'on appelle le capital sympathie (traduction : "marque").
Lorsque les intentions du dragueur se font un peu plus pressantes, il faut déjà que la cible s'en rende compte. S'ils ne se voient jamais, elle n'en saura jamais rien. Elle doit voir le dragueur, échanger des regards furtifs, passer du temps avec lui, pour finalement, remarquer qu'il lui fait de lourds appels du pied (traduction : appels au clic).

L'insistance a du bon en amour. Elle montre le degré d'intérêt qu'un dragueur porte à sa cible. S'il laisse tomber dès la première marque d'indifférence, c'est qu'il n'était lui-même pas si intéressant finalement. Plusieurs rendez-vous sont ainsi organisés en présence d'autres personnes. Dans la masse des invités, le dragueur cherche à se faire remarquer, à attirer l'attention.

Après quelques contacts brefs et publics, vient le temps du premier tête à tête. On se regarde, et s'écoute, on se découvre, mais on ne passe pas à la casserole immédiatement pour autant.
Parfois même, on va faire un tour avec un autre, pour tester. Ou on demande à des copines ce qu'elles pensent du dragueur.
Puis à l'occasion d'un nouveau contact, on montre clairement son intérêt. Mais ce n'est pas le bon moment. La cible n'est pas pressée, elle a autre chose à faire ce soir-là, un rendez-vous important le lendemain... Bref, elle passe du temps avec le dragueur, mais ce ne sera pas pour ce soir-là.

Vient enfin la soirée où toutes les conditions sont réunies. Tout peut encore basculer, mais lors de ce repas dans un endroit calme, on se regarde dans le blanc des yeux, et petit à petit, on se décide à proposer un dernier verre à la maison.

Et voilà, après une longue période (nécessaire pour faire murir la réflexion, mais pas trop longue pour ne pas laisser de place aux concurrents), après de multiples contacts (mais pas trop insistants, ça devient énervant à la fin), après avoir passé du temps ensemble, vient le jour où finalement on cède .

En conclusion, ne s'intéresser qu'au clic est aussi efficace que faire du porte à porte en demandant à toutes les filles "tu baises ?".

Laurent NICOLAS


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