Au bout du comptoir...

Une heure que je buvais mon 3ème café tout en feuilletant le canard du jour quand elle est entrée. Un silence admiratif. Juste quelques secondes et tout le monde se remettait à palabrer, jouer aux cartes, siroter un jaune. Le seul qui restait dans un état d'ahuri, moi ! La bouche entre-ouverte, les yeux du loup de Tex Avery, bref aucune maîtrise de mon plus bas instinct animal. Au bout de deux minutes, je me suis rassemblé sans pour autant lâcher des yeux cette jeune femme. Mais que pouvait-elle bien faire ici ? J'appelais le patron du zinc, "tu la connais ?" ; "Non, absolument pas !"; "Quel canon !". Elle s'était mise au comptoir, commandé un café et discutait avec le boss. Je n'allais pas rester là comme un benêt à la regarder. Comment m'y prendre ? Sans me prendre un beau râteau devant certains de mes amis qui n'hésiteraient pas à me rire au nez. N'écoutant que mon coeur qui me poussait, je roulais timidement vers ce charmant sourire.
- Excusez moi Mademoiselle, mais accepteriez-vous de partager un café avec un inconnu ?
- Pourquoi pas ! Votre invitation est étonnante car je pensais que la galanterie avait disparu.
Sa réponse, au delà d'une belle surprise, sonnait avec un accent venu de l'Est européen. Fier, je narguais mes copains.
Ce jour là, je m'en souviendrais sûrement toute ma vie. Je me retrouvais en tête à tête avec une des plus belles femmes que j'ai rencontré. Je ne sais même plus de quoi nous avions parlé. J'ai en mémoire sa voix suave, ses yeux d'un bleu profond, ses mains fines, ses lèvres parfaitement dessinées, la grâce de ses courbes, sa gentillesse et une photo. J'ai oublié d'où elle venait, son job, sa vie...

Au dos de la photo, elle a écrit :
A Olivier,
......
En souvenir de Yelena"

Vous croyez pas que je vais vous livrer mon intimité. Je vous laisse à votre imagination fertile.

Dédiée à Mona Lisa ! Un jour à Paris ou ici, qui sait...

Que votre journée soit douce !

PS : N'oubliez pas de lire mes carnets d bord sur la colonne de droite !