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Pensée occidentale et pensée chinoise ...

Publié le 01 avril 2012 par Perceval

La lecture de François Julien ( spécialiste de la pensée chinoise ) me donne à penser sur la relation que le christianisme peut développer avec le bouddhisme, par exemple…

Aristote Du ciel et du monde

En effet, le XXIème siècle va nous permettre de nous confronter avec un cadre de pensée extérieure au nôtre, et ceci enfin en toute « égalité » et équilibre ; afin de sortir de la contingence de nos références grecques, hébraïques … 

Aujourd’hui déjà, nos « références » ne se limitent plus à la culture occidentale… ( Quelle richesse … ! )

Au départ nos deux pensées sont indifférentes l'une à l'autre.

Attraper la lune 2
Elles ne se connaissent pas… L’homme Jésus n’a eu aucune idée, des connaissances auxquelles aujourd’hui nous avons accès … !

Jésus ne pouvait avoir aucune intelligibilité à ce que notre raison aujourd’hui peut accéder … Ceci m’interroge directement par ce que j’entends par « Vérité » … !

«  .. la vérité, c'est une notion très européenne. » D’autres notions qui nous sont familières ne sont peut-être que des "particularités occidentales", et ne sont pas encore ( ? ) universelles :

« … comment la pensée chinoise est passée à côté de la notion d'être, de l’ontologie, alors que la notion d'être est au départ de la philosophie chez nous ; ou comment la pensée chinoise n'est pas passée par la tension entre mythe et discours, muthos-logos, qui est au départ de la tradition grecque ; ou comment la pensée chinoise est passée à côté de Dieu... enfin, des grands objets de la philosophie. »

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Et si il y a « eu une certaine idée de Dieu en Chine, il est certain qu'elle a été très tôt évacuée, transformée, mise de côté. La pensée chinoise est passée à côté. »

Par contre, ce qui nous est beaucoup moins familier : « La pensée chinoise est une pensée essentiellement relationnelle. Pour dire paysage, on dit " montagne et eau ", shanshui ou shanchuan »

« Un des aspects essentiels de la pensée chinoise classique, c'est la pensée par polarités. C'est très intéressant parce que notre pensée par rapport à cela paraît très isolante ou monopolisante. On a pensé l'être, on a pensé l'atome, on a pensé Dieu, donc des instances isolées, alors que la pensée chinoise, elle, pense par relations, c'est à dire par polarités : chaud et froid, haut et bas, ciel et terre, yin et yang, etc. Et donc toujours par un couplage. Qu'est-ce que c'est qu'une polarité ? C'est quand on a à la fois des termes opposés et complémentaires, donc une interaction. Et c'est pour ça que la pensée chinoise pense en termes de processus. Processus par interaction, entre deux pôles.. »

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« Notre métaphysique, au fond, dédouble le monde entre deux plans, deux ordres du réel : le sensible et l'intelligible, ou le sensible et le spirituel, comme étant deux ordres incommensurables. C'est Platon, mais c'est aussi toute la tradition philosophique qui s'inspire de lui, et dont on n'est jamais complètement sorti. »


« Cet ordre commun de la réalité, c'est ce qu'on appelle Qi : souffle, énergie. Soit l'énergie, disons, coagule, se rigidifie, se densifie, ça fait des choses ; soit elle s'anime, elle reste fluide, communicante, ça forme l'esprit. Vous n'avez pas cette sorte de clivage initial, radical, entre un monde de la chose, du concret, et puis un monde de l'esprit, du spirituel, ou de l'intelligible. Il y a bien l'idée que le réel est à différents niveaux, et que l'un est plus précieux que l'autre, mais il y a transition du concret au spirituel. Il suffit de voir la peinture chinoise. »

Tous les textes en "italique" sont de François Julien.


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