Magazine

Machete et Drea emmènent la bande. C’est elle qui a lancé...

Publié le 03 avril 2012 par Fabrice @poirpom
Machete et Drea emmènent la bande. C’est elle qui a lancé...

Machete et Drea emmènent la bande. C’est elle qui a lancé l’idée la semaine dernière. Pour fêter son diplôme.

Les deux gèrent la logistique: transport gratuit, approvisionnement, contournement de loi sèche pour cause de week-end de départ en vacances et positonnement de la marmaille après négo avec le lascar chargé de la loc des parasols rococos plantés en rangs d’oignons.

Démarre alors une journée à la plage avec les zouaves de Caracas. Une pagaille de riens du tout qui se chamaillent pour avoir une place à l’ombre.

À dire vrai, la before commence dans l’estafette qui emmène la marmaille direction la plage. Après l’arrêt approvisionnement-contournement de ley seca. L’estafette reprend la route et les premières canettes de bière claquent et sifllent sur les banquettes arrière. Il est 9h30 du mat’. À peine.

Oh putain. La journée va être longue.

Arrivée à la Guaira, la plage la plus proche de Caracas. À dix heures du mat’. En descendant du four-estafette, l’étrange sensation de se prendre une saucée de soleil sur la tronche serre la gorge. Même à l’ombre d’un parasol rococo, une crème solaire indice 860 est obligatoire pour survivre au cagnard. Et cette recommandation vaut pour un autochtone également.

Cette plage, sans cette crème, c’est une usine à cancers.

Dermato à La Guaira. Là, Il y a du blé à s’faire, c’est sûr.

Alors le primito, le p’tit cousin de Machete, ouvre la glacière qui dégueule de canettes de bière, y plonge sa main et en ressort des glaçons qu’il répartit dans les gobelets XXL qu’il a plantés face à lui dans le sable.

Rón? Sangría?

Oh putain. La journée va être longue.

Rhum. Choix également retenu par la soeur de Drea qui va passer sa journée à les siffler comme du jus d’ananas. À coups de grandes gorgées qui désaltèrent.

Alors la journée bascule. Bords flous, sol mou. Siestes douces et paisibles - U-Lee s’abandonnera quelques heures. Il y a beaucoup de barres de rire. Il y a, en filigrane, un cours de vocabulaire. Des dizaines de mots. De l’argot au kilo. De l’imprononçable. Un langage façonné par le béton et le bitume de la ville laissée loin derrière aujourd’hui.

Les baignades viennent secouer le rhum et le coca. Ou le tasser, difficile à dire. Et le soleil se régale de ces peaux fragiles qui viennent faire trempette.

Le primito est le barman officiel. Visiblement, pour les dosages de cocktail, cinquante-cinquante semble être la norme.

Oh putain. La journée s’étire.

Le soleil danse. Entame sa descente. Lente mais inexorable.

Une journée à la plage se passe en mangeant des cochonneries et en picorant des horreurs succulentes. En essayant de réviser le vocabulaire du jour, la bouche acculée par ces délicieuses saloperies.

Échec cuisant pour l’élève. Barres de rire pour les professeurs.

Le soleil se calme.

La fin de journée se passe face à la mer. En silence. La bande s’effiloche. Les bons élèves patientent sur le parking, les retardataires courent après des chiottes invisibles. Et les vagues apaisent celles et ceux qui ont le coeur qui bat trop vite. Qui pourraient avoir une tendance à la palpitation malvenue.

Ya llegó la camionetica. Así que nos vamos.

Dans l’estafette, dodo. En ouvrant les yeux, des jets colorés sèment la confusion. Rose, bleu, vert, rouge. Rose, bleu, vert, rouge…

Bad trip?

Non. Jets d’eau. Fontaine. Plaza Venezuela. Caracas.

Accolades.

Le métro remet les référents en place. À Altamira, il faut entamer la lente ascension jusqu’à la maison de Gaby.

Lente et pentue. Le picotement de la sueur vient remplacer celui du sel et du sable.

Lente et silencieuse. Les vagues n’ont pas complètement fait le ménage à l’intérieur. Arrythmie malvenue.

La journée a été longue. Bords flous, sol mou. Siestes douces et paisibles.

Dans la chambre, Winnie l’Ourson, un pot de miel sous le bras, sourit.

Bonne nuit, Winnie.


Retour à La Une de Logo Paperblog