Magazine Humeur

Pour une vraie obéissance à l'évangile.

Publié le 11 avril 2012 par Perceval

« Le Monde » (05.04.2012)  fait écho d’un message envoyé par des «  cathos contestataires » aux évêques et au pape, et d’un « appel à la désobéissance » …

Il s’agit d’un :

eglise_en_gr_ve__mouvement_le_cursillo_-1.jpg

Soutien à l'Appel des Prêtres Autrichiens en France (http://sapafrance.canalblog.com/) ;

en effet, des prêtres du diocèse de Rouen sont solidaires de l'appel à la désobéissance des 320 prêtres autrichiens. « Pour une vraie obéissance à l'évangile » ils veulent une Eglise qui soit à l'écoute des besoins et des attentes des hommes d'aujourd'hui.

1.Nous voulons une Eglise qui, à l’image de Jésus-Christ, soit présente aux souffrances, aux peines, aux échecs et aux espoirs de la vie des hommes. Une Eglise qui révèle que l’amour de Dieu est à l’action dans le coeur et l’intelligence de tous les hommes. Une Eglise faite de pécheurs qui avancent avec tous les autres hommes. Une Eglise qui essaie de réparer ce que les malheurs de la vie ont cassé.

C’est pour cela que nous soutenons les fidèles divorcés-remariés qui demandent à pouvoir recevoir les sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie. Le sentiment d’exclusion dont ils souffrent ne fait qu’ajouter aux souffrances souvent très dures qu’ils ont endurées.

2. Nous voulons une Eglise qui ne soit pas donneuse de leçon de morale mais qui cherche avec les hommes d’aujourd’hui comment rendre le monde meilleur pour tous ; une Eglise qui montre combien l’Evangile peut être libérateur ; une Eglise présente là où les hommes sont rejetés et humiliés, qui accompagne les immigrés, les sanspapiers, les chômeurs, une Eglise qui ne les enferme pas dans leur passé mais qui participe à leur ouvrir un avenir et une espérance : l’Eglise de Joseph Cardjin, la JOC et des mouvements d’Action Catholique…l’Eglise du Père Wresinski (ATD Quart Monde), de l’Abbé Pierre, de Mère Teresa, de Soeur Emmanuelle, l’Eglise de Nelson Mandela, de Martin Luther-King, Dom Elder CAMARA et les communautés de base en Amérique Latine… Et tous ceux qui luttent partout pour un monde plus juste.

3. Nous voulons une Eglise qui fasse toute leur place aux laïcs, qui sache les écouter, qui sache leur laisser prendre des responsabilités à tous les niveaux, qui leur donne, alors que de plus en plus sont formés, la possibilité de prêcher, d’être responsables de communautés…Déjà des délégués pastoraux sont nommés pour pallier le petit nombre de prêtres. Cette situation ne peut que s’amplifier dans l’avenir. Il ne suffit pas de reconnaître une responsabilité et de les nommer si on ne leur donne pas en même temps la possibilité d’exercer ce ministère : célébrer le baptême, être témoin du mariage, et pour d’autres, pouvoir donner l’onction des malades, serait le signe d’une véritable reconnaissance.

Nous croyons que l’ordination d’hommes mariés, qui donnerait aux communautés les prêtres dont elles ont besoin, transformerait le ministère du prêtre. Ceux-ci, qui garderaient leur vie professionnelle, ne seraient plus le centre de tout, mais agiraient entourés d’une communauté de personnes partageant leurs responsabilités.

4. Nous sommes POUR une Eglise qui dialogue, qui écoute et qui parle à plusieurs voix. Notre intervention a pour but de soutenir les évêques qui depuis longtemps demandent des réformes à Rome et ne sont pas écoutés ;

5. Nous déplorons un retour en arrière par rapport au Concile Vatican II, qui définissait l’Eglise comme peuple de Dieu, avec une hiérarchie au service de ce peuple. Nous avons trop souvent l’impression d’être revenus à une Eglise pyramidale, avec le pape, puis les évêques puis les prêtres et enfin, tout en bas, les fidèles destinés à obéir passivement. Le Concile Vatican II a redonné au corps des évêques d’exercer, en union avec le Pape, le pouvoir sur toute l’Eglise (LG n°22). Ce pouvoir s’exerce notamment par les synodes des évêques. Mais il faut reconnaître qu’actuellement ces synodes sont dirigés et limités dans leurs objectifs par la curie romaine ; leur liberté d’expression est contrôlée. De même, les synodes diocésains ne peuvent transmettre à Rome les propositions des fidèles qui ne pourraient être reçues par la curie. Jean XXIII avait lutté pour que l’Eglise échappe au pouvoir de la curie ; Nous craignons fortement que ce ne soit aussi aujourd’hui la curie qui dirige l’Eglise.

femme-pretre-2.jpg

6. Avec d’autres églises chrétiennes et plusieurs théologiens catholiques, nous pensons qu’il n’y a pas d’opposition à l’ordination de femmes au ministère presbytéral ; cette ordination serait le signe d’une Eglise qui entre dans la modernité et accepte de se transformer sous le souffle de l’Esprit, plutôt que celui d’une forteresse assiégée et qui cède à l’intégrisme par peur du monde d’aujourd’hui.

Il semble que «  Les évêques belges ont « pris attentivement connaissance du manifeste », reconnaissant que l’Eglise n’a plus « la position sociale ni l’impact » qu’elle avait auparavant. « Nous sommes nous aussi à la recherche de renouvellement et d’une plus grande authenticité, fidèles aux Ecritures et à la tradition de l’Eglise », ont-ils précisé, alors même que les signataires de la pétition demandent une rupture dans la tradition sacerdotale. Ils ont aussi rappelé que la question du "sacerdoce et des ministères dans l'Eglise" se réglait "au niveau de l'Eglise universelle". »

Le pape, s’est aussi exprimé et évidemment conteste le fait que la désobéissance puisse renouveler l’Eglise … : « Ce qui est demandé, c'est une configuration au Christ, et en ceci nécessairement un dépassement de nous-mêmes, un renoncement à la si vantée autoréalisation." Et de prendre l'exemple de l'ordination des femmes soutenu par le mouvement autrichien : "Jean-Paul II avait déclaré de manière irrévocable que l'Eglise n'a reçu aucune autorisation de la part du Seigneur. ». Benoît XVI, par ailleurs se défend de faire de l’immobilisme, et de vouloir durcir la tradition, en se référant au Concile de Vatican II ( 1962-65).  


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine