Magazine Journal intime

Inconnu à cette adresse

Publié le 13 avril 2012 par Araucaria
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Quatrième de couverture :
1er août 1933. "Tu es un libéral, Martin. Tu vois les choses à long terme. Je sais que tu ne peux pas te laisser entraîner dans cette folie par un mouvement populaire qui, aussi fort soit-il, est foncièrement meurtrier."18 août 1933. "Tu dis que nous persécutons les libéraux, Max, que nous brûlons les livres. Tu devrais te réveiller: est-ce que le chirurgien qui enlève un cancer fait preuve de ce sentimentalisme niais? Il taille dans le vif, sans états d'âme. Oui, nous sommes cruels. La naissance est un acte brutal; notre re-naissance l'est aussi."1932. Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un juif américain, qu'unit une profonde affection, sont marchands de tableaux en Californie.Le premier décide de rentrer en Allemagne.C'est leur correspondance fictive, de 1932 à 1934, que nous donne à lire ce livre, écrit par une Américaine en 1938, et salué à l'époque, aux Etats-Unis, comme un chef-d'oeuvre."Inconnu à cette adresse" est une photographie prise sur le vif qui décrit sans complaisance une tragédie intime et collective, celle de l'Allemagne nazie.
Un extrait :
Le 9 juillet 1933.
Cher Max,
Comme tu pourras le constater, je t'écris sur le papier à lettres de ma banque. C'est nécessaire, car j'ai une requête à t'adresser et souhaite éviter la nouvelle censure, qui est des plus strictes. Nous devons présentement cesser de nous écrire. Il devient impossible pour moi de correspondre avec un Juif; et ce le serait même si je n'avais pas une position officielle à défendre. Si tu as quelque chose d'essentiel à me dire, tu dois le faire par le biais de la banque, au dos de la traite que tu m'envoies, et ne plus jamais m'écrire chez moi.
En ce qui concerne les mesures sévères qui t'affligent tellement, je dois dire que, au début, elles ne me plaisaient pas non plus; mais j'en suis arrivé à admettre leur douloureuse nécessité. La race juive est une plaie ouverte pour toute nation qui lui a donné refuge. Je n'ai jamais hai les Juifs en tant qu'individus - toi, par exemple, je t'ai toujours considéré comme mon ami -, mais sache que je parle en toute honnêteté quand j'ajoute que je t'ai sincèrement aimé non à cause de ta race, mais malgré elle.
(...)
Un livre sur l'amitié, la trahison, la vengeance... Un beau texte, très fort.
Kressmann Taylor - Inconnu à cette adresse - Le Livre de Poche n°30111 -

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