Magazine Journal intime

Un Amour impossible

Publié le 18 avril 2012 par Gborjay

Vous êtes ambitieux, vous êtes fleur bleue, vous avez vos raisons, toujours est-il que vous écrivez un roman dont l'intrigue repose avant tout sur une solide intrigue sentimentale. Seulement, votre intrigue sentimentale, à part le fait qu'elle est solide, vous ne savez pas grand-chose d'elle.

Vous avez quand même un peu réfléchi, et vous vous êtes dit que si tout se passe pour le mieux, c'étaient quelques rendez-vous à décrire, puis c'était bon, le premier baiser, le mariage, tout ça, et que ça ne ferait pas plus de cinquante pages. Moins que ce que vous espériez.

Il vous faut donc des obstacles. Des obstacles qui vont contrarier ce fameux amour, sinon le rendre impossible. Cet article se propose de vous en fournir une liste non exhaustive, mais qui saura, n'en doutons pas, stimuler votre imagination fertile.

 le paradoxe temporel : ils vivent à mille ans d'écart, le Temps tout entier les sépare, ils ne se connaîtront en fait jamais... ;

♦  le malentendu : spontané ou provoqué par des langues mal avisées. "Mais non je n'ai pas cherché à te séduire parce que j'avais parié avec des amis lors d'une soirée arrosée que tu étais toute prête à tomber dans mes bras. Pas du tout ! Aïe !" ;

♦  la mort : l'amour et la mort ne font pas bon ménage (permet cependant d'introduire beaucoup de lyrisme, le thème de l'absence éternelle, la consolation qui jamais ne viendra, la danse des nymphes autour d'un triste tombeau de pierre oublié du commun des mortels) ;

♦  les conventions sociales : par exemple, beaucoup de société voient d'un mauvais oeil la liaison d'un respectable vieil homme et d'une jeune fille de sept ans, quand bien même cette dernière saurait parfaitement ce qu'elle veut ;

♦  le contexte familial : si le prétendant tue le père de sa promise, cela peut constituer un contretemps à l'aboutissement de leur passion ;

♦  rien de spécial : peut-être le plus tragique, tout les attire, rien ne les sépare vraiment, mais la séparation opère sous l'effet d'on ne sait trop quelle malfaisante atmosphère ;

♦  le nouveau venu : plus séduisant, plus intelligent, plus profond, au moins en apparence, il ne peut qu'éclipser le malheureux amoureux ;

♦  la nouvelle venue : une affolante tentatrice arrive toujours à ses fins (surtout si elle est payée par la famille du jeune homme).

Peut-être reconnaîtrez-vous certains des schémas ci-dessus dans d'obscures œuvres littéraires ou cinématographiques. C'est intéressant, mais ce n'est pas ça qui fera avancer votre intrigue romanesque.

Gustave Borjay vous salue.

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L'un reste, l'autre part.


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