Magazine Journal intime

Ma main me dit…

Publié le 19 avril 2012 par Anaïs Valente

J'ai donc testé, durant mon atelier d'écriture du jour, l'écriture automatique.

Kekseksa ?  Noircir, dans l'exercice qui m'occupait, une page entière de mon écriture, sans jamais m'arrêter, sous aucun prétexte, quitte à dire n'importe quoi par moment, mais noircir noircir noircir, afin que l'écriture devienne presque automatique.

Le thème : l'estime de soi

Le début du texte : ma main me dit

A insérer : mains baladeuses, la main au panier

J'étais dubitative, même si, quand j'écris pour ce blog, je le fais très vite, tapant à dix doigts aussi vite que j'écris, voire plus vite, mais tout de même, écrire sans m'arrêter, toute une page, sans ponctuation, sans majuscule, en suivant un thème, en insérant des mots, euh, moi y'en a être cap ?

Et bien j'ai adoré cet exercice.  Ma main l'a moins aimé, endolorie qu'elle était, vu que plus j'avançais, plus les idées se bousculaient dans ma tête, plus je devais écrire écrire écrire, en mode quasi automatique, tout bien réfléchi, sans réfléchir, plus spontanément.

Captivante expérience, dont voici le résultat (j'ai ajouté un peu de ponctuation, histoire que vous puissiez respirer) :

Ma main me dit que je n'aurais jamais dû tolérer cela de lui, jamais boire ces deux non ces trois ou alors ces quatre verres de sangria, ne pas accepter ses mains baladeuses sur mon corps chaste, non je rigole, pas si chaste que cela, à mon âge, ma bonne dame, vous pensez bien, mais je n'aurais pas dû succomber à cette tentation, c'était si bon vous voyez.  Sa main dans la mienne, ça faisait si longtemps que je n'avais pas ressenti cela.  Aussi cette douceur, de ses mains fines et quasi imberbes, enchaînées aux miennes, ô my god rien que d'y penser j'en tremble encore, cette sensation lorsque du dos de la main il passait sur ma joue et repassait encore, c'était d'un érotisme fou, mais fou, je ne vous dis que ça, une folie extrême.  Heureusement, nous étions dans un lieu public sinon je ne répondais plus de mon corps et puis tout s'est enchaîné trop vite, si vite, beaucoup trop vite pour moi, hé faut pas pousser non, jamais le premier soir, jamais j'ai dit, six rendez-vous avant le sexe c'est mon amie qui me l'a dit et je n'y dérogerai pas, chuis pas un bout de bidoche moi non mais pour qui il me prend, un verre, une pitta, un peu de musique douce dans un bar à la mode et allez roulez jeunesse, un tendre baiser, deux trois caresses, la main au panier et pif paf pouf c'est réglé au plumard et vogue la galère non non et non deux verres de sangria ça ne suffit pas.  Moi j'ai un honneur à défendre, je veux plus que ça, je veux des rires, je veux des discussions à n'en plus finir, je veux des souvenirs, je veux tout ça et plus encore, je veux une course folle au bord de la mer, je veux des palourdes parce que le mot est joli même si je ne suis pas lourde, je veux une sole alors, avec du vin blanc, et je veux un moelleux au chocolat puis je veux un lit moelleux.  Je veux de la tendresse des caresses ma main dans la tienne ton corps sur le mien comme le chante Suarez.  Je veux tout ça tout ça tout ça et je veux voir, outre le désir dans ses yeux, l'admiration, l'amour, la tendresse, le rêve et l'avenir. Na.


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