Magazine Journal intime

Où il est question de VOTER!

Publié le 21 avril 2012 par Vivresansargent

Mardi 17 Avril :

L’album Brothers in arms de Dire Straits dans les oreilles, j’ouvre le journal de bord de la semaine.

Le petit bureau de bois sur lequel mon coude gauche et ma main droite sont posés, ne supporterait pas, je le sens, je le crois, l’écriture d’un bouquin de 400 pages. Cela représenterait des kilos de coudes et des kilos de mains, sans compter les millions de coups de doigts sur le clavier de l’ordinateur qui, chaque fois, font vibrer le maigre bureau de bois. Il ne vient pas de chez IKEA ce bureau. Pourtant, il a de nombreux points communs avec la marque suédoise : il est frêle, bancal, léger comme le poids de ta connaissance de la physique quantique, tâché et pas beau. J’ai bien l’impression qu’il manque une vis à l’ensemble ! Ou alors, autre hypothèse, il y a une vis en trop! Y’a toujours un problème de vice (facile!) avec les meubles vissés!

La journée a été bonne et agréable. Ce matin, je n’ai pas curé de box. La journée a donc bien commencé.

Après le petit déjeuner, Emmanuel et moi, on a une mission. On s’en va charger deux chevaux, dont un mal en point, qu’on lui a donné il y a un mois, pour leur faire brouter la bonne herbe fraîche qui apparaît, doucement, dans les vallées de l’Aveyron. C’est la dernière chance pour ce vieux bougre de 20 ans qui semble se laisser mourir. D’après Manu, il n’aurait pas supporté le « choc » du à son voyage d’Espagne à l’Aveyron. Peut être aussi la rupture avec son ancien propriétaire, le contraste climatique et tout et tout. D’après Manu, il va un peu mieux depuis qu’il est ici, à l’écurie. Tant mieux ! J’ai vu dans son œil droit qu’il avait encore de longues années devant lui. Bon courage Bidule (j’ai oublié son nom!), t’es pas tous seul !

Après le déjeuné, je vais faire une heure de ponçage dans le futur bureau de Manu. C’est tout à fait le genre de job tout pourri où tu bouffes de la poussière un maximum. Pas très funky, Henry ! Pas vraiment la mission d’un WWOOFeur mais c’est comme ça, rien de bien grave. Heureusement, j’ai chopé une radio et j’ai trouvé Nostalgie sur la bande FM, cool ! A coup de ABBA, Joe Dassin, Rolling stones et Sharden (pas sûr de l’orthographe!) tout devient plus facile. Je ponce, je chante, je crache et je cligne des yeux. Une heure plus tard, quand je sors de la pièce, je ressemble à un flocon de neige sauf que je ne fond pas, je gratte et je pique, fantastique !

Mercredi 18 Avril :

C’est chouette, hier on est partis à six, en balade à cheval. On a bien rigolé ! La dernière fois que j’ai monté un cheval, elle s’appelait Mélissa (métisse d’ibiza!), une vraie furie belge, de Bruxelles, BruSSelles, comme disent les jambons, euh les gens biens, pardon Raymond ! Pour de vrai, sans rire, la dernière fois que j’ai monté un vrai cheval, j’étais môme. Autant dire que quand Manu m’a annoncé que je montais Bison, bel étalon aux poils blancs, mes yeux se sont écarquillés, ma bouche s’est transformé en cul de poule et mes sourcils sont partis se cacher dans mes courts cheveux, en labourant, au passage, mon front de profondes rides ! la flippe aux tripes, de celle qui con c’type, euh… qui constipe (pour la rime seulement !).

Pendant la balade, j’ai lutté, avec succès d’après Manu (cool), pour tenir l’animal plein de fougue. J’étais le seul débutant et j’étais le seul à avoir un cheval qui, pour un oui ou pour un non, partait au galop. Oh Bison ! Oooh là, c’est bien ! Tranquille ! (pas si tranquille que ça pour dire vrai). La balade était chouette. Je reconnais n’avoir admiré le paysage qu’environ 22 secondes sur trois quarts d’heure de promenade mais c’était bon ! j’ai eu ma dose de sensations.

C’est chouette, aujourd’hui, au manège, on a fait de l’initiation à la voltige avec…Bison, mon pote ! Plutôt physique la séance mais bien rigolote ! Tout le monde a souffert mais tout le monde a hâte de remettre ça rapidement. C’est cool ! On bosse pas mal ici, à l’écurie, mais Manu est cool et semble vouloir nous faire plaisir et nous faire monter régulièrement.

Jeudi 19 Avril :

08h51, Il est bien rare que j’écrive le matin. Pourquoi donc prends-je (fais c’que j’veux!) la plume si tôt ? Parce que j’ai fait un rêve. Ce rêve résonne tellement fort dans ma tête qu’il m’a fait prendre une décision. Allé, puisque t’insistes,  j’te raconte !

J’étais au bord de la mer, en vacances, certainement. Je me retrouve les pieds dans l’eau, avec mon téléphone portable, pour faire une photo de je ne sais pas qui, pour je ne sais pas quoi. Toujours est-il que je prends la photo et que d’ailleurs, au passage, elle est très belle cette photo car, quand je regarde sur l’écran (fini la surprise de la photo sur pellicule!), je me rends compte que des poissons, style dauphins, se retrouvent figés par le flash, au moment précis où ils se trouvent dans les airs, réalisant de superbes sauts. J’en suis là, à me réjouir de ma photo, quand une vague plus haute et plus solide que les précédentes, me déséquilibre et m’emporte. Je vois mon téléphone s’enfoncer dans les ténèbres liquides. Je ne le quitte pas des yeux car je vois encore l’écran qui, un bon moment, reste allumé, comme pour me narguer. Un instant plus tard, je le récupère. Comme il est de coutume de le faire en pareils cas, je démonte mon téléphone à la vitesse de Prost et tente de sauver l’appareil en soufflant dessus, en vain. Il est obsolète (celui-là, tu peux le piger si t’as entre 25 et 35 ans, environ!). Le portable est mort.

A ce moment là, je peste et je cris. D’un coup de coude, je brise l’appareil. J’hurle un truc du style : « Bordel ! Combien j’en ai acheté de ces merdes depuis dix ans, pour finir comme ça en plus, grrr! Combiennnnnn ? » Là dessus je me réveille.

Depuis un moment, mon téléphone me sert plus de réveil et de montre que de téléphone. En plus, je réalise, que depuis des mois, partout où je vais, les gens qui sont équipés d’un téléphone fixe ont un forfait illimité sur les fixes et les portables ! Autant il y a quelques années en arrière, il « fallait » avoir un portable car de fixe à portable, les communications étaient hors de prix, autant aujourd’hui, ce n’est plus vrai ! L’argument principal pour avoir un portable fait donc pschitt !

Quasiment tout le monde a un forfait téléphone offrant, au moins, une plage horaire en illimité dans la journée. Pourquoi ne pas se partager un téléphone plutôt que d’en posséder chacun un ! Tu me prêtes ton portable, je te paye un café ! Voilà donc ma décision : dans quelques semaines, je vais me séparer de mon téléphone portable ! Tout le monde se plaint de cette société de surconsommation mais personne ne change son mode de fonctionnement. D’ici à quelques semaines, je vais faire partie de ceux qui changent, un peu, leur mode de vie, en allant, non pas vers la décroissance qui fait si peur, mais vers de la consommation un peu plus juste, un peu plus raisonnée et un peu plus humaine. Et je suis sûr que ma vie ne va pas en pâtir pour autant et que je n’aurais pas moins souvent mes proches au téléphone. Et je vais économiser 420 euros par mois soit, l’équivalent d’un mois d’un petit loyer ou encore de mon budget annuel de fringue ou encore d’une dizaine de voyage en covoiturage pour un weekend, dans une ville de France en couchsurfing (pour les curieux : www.couchsurfing.fr). Bref, ne plus posséder de portable va améliorer ma vie, j’en suis sûr.

Vendredi 20 Avril :

Aujourd’hui, on a, Stéphanie, Quentin et moi, curé, curé et curé. Six box pleinx de cacax boudinx bienx vieux. Trois semaines que ça n’a pas été fait, me dit Manu. Je ne le crois pas. Dans certains box, une grosse vingtaine de centimètres de fumier bien bien tassé ! Pas de problème pour curer les box ! Même si y’a pas d’hostie ni de vin, en récompense, à la fin. Ça fait partie du job dans une écurie, pas de problème. Je préfère de loin ce genre d’activité à la rénovation du bureau de Manu qui, soit dit en passant, concernant la peinture du plafond, a bien avancée.

Et puis aujourd’hui, il y a un autre fait qui doit être signalé. Un fait si important que tu dois TOUT arrêter ce que tu fais en ce moment précis ! Pas de doigt dans le nez, pas de livre moité ouvert, pas de télé, pas de Texto, pas de Face de bouc, pas d’yeux doux à quiconque, pas de guitare ni même de sitar, pas de rêverie, pas de cochonnerie, pas de sondages étudiés, pas de filles ou de fils à changer ou à coucher, pas de carottes pleines de pesticides à peler, pas de café froid à réchauffer, pas de musique à écouter et encore moins ta femme qui parle toute seule là-bas dans le fond de la pièce. Ce fait est si important qu’il doit être introduit comme il se doit (d’honneur) : je ne peux plus bouger, ou presque ! Un truc de dingue ! Je suis tout courbaturé de nos deux dernières séances de voltige à cheval ! Incroyable ce fait ! Tu t’en fous ! Quoi ! Alors casse toi p’auve con, comme dirait Monsieur le encore président !

Tiens, en parlant de président, je file me caler un bout de Camembert sur une tranche de bon pain, poils aux mains !

Samedi 21 Avril :

Je commence cette séance d’écriture en signalant à ma ‘tite soeur que je vais tâcher de satisfaire sa requête (pour comprendre de quoi j’te cause, va voir les commentaires du précédent article dominical, hey Chantal !). J’en profite pour remercier ma ‘tite sœur qui, quand elle aura 55 ans et moi 59, sera toujours ma ‘tite sœur, car je sens que je vais bien me marrer, poils au nez !

« Il était une fois une ménagère de deux ans de moins que mon oncle quand il a fêté ses cinquante cinq ans plus deux années avec trois ans d’avance qui, dans son petit village de France, est surnommée : Roselyne, c’est qui rit quand on la cuisine !

Roselyne, pas très riche, comme de nombreux Français, allume une bougie. Elle doit faire des économies d’électricité. Ses dernières factures étaient terrifiantes. En plus, la lumière tamisée fera son effet tout à l’heure, du moins l’espère-t-elle.

Pendant qu’elle met un peu d’ordre dans la maison, Roselyne écoute la radio. C’est bientôt l’élection présidentielle ! Comme certains de ses concitoyens, de plus en plus rares comme ils ont l’air de le dire à la radio, elle s’intéresse au sort de son pays. La radio parle et elle, pendant que tombe doucement la nuit, elle prépare une sauce pour son risotto. Elle attend du monde ce soir, Michel, du village d’à côté.

Après le repas, il lui a promis une balade nocturne. Elle est ravie, Roselyne. Elle s’imagine déjà le parcours : la place du village, à droite devant l’épicerie d’Henry, à gauche devant le commissariat, tout droit en laissant la fontaine de pierre sur la gauche et ensuite, ensuite, la liberté. Roselyne est ravie.

Elle tend la main en direction du pot de cornichons, son péché mignon, mais se ravise aussitôt. « Et si Michel m’embrassait en arrivant ! Non pas de cornichons ! C’est fort possible qu’il m’embrasse », pense-t-elle, puisque l’autre jour, il lui a dit que chaque nuit, il rêve d’elle.

On frappe à la porte. C’est Michel. Il mange une pomme, nonchalamment. Il est rasé de près. Il porte une salopette de velours beige. Elle le trouve beau. Pourtant, il ne l’est pas.

-Entre Michel ! Comment vas-tu ? lui demande Roselyne, en espérant un baiser.

-Super ! lui répond-t-elle, en entrant sans l’embrasser.

En silence, ils s’installent au salon, éclairé à la bougie. Dans la pénombre, le silence est charmant. Henry se lance :

-Dis donc Rose ! cette ambiance, ça donne envie de chuchoter. Roselyne est ravie.

-Peut être que si je trouve un bon disque on pourrait danser Michel ! Ça te tente ?

-Ouais, tout à l’heure, après notre balade. Mais avant tout, il me faut un petit remontant. Je crois que je couve quelque chose ! Depuis ce matin, j’éternue et me gratte le nez tout le temps. Pour joindre le geste à la parole, il se gratte le nez. Que me propose-tu en Apéro ?

-Suze, anisette ou du vin rouge ?

-Un petit rouge sera parfait ! S’il te plaît.

La radio, imperturbable, continue de déverser son flot d’informations. Roselyne à la cuisine et Henry, devant la bibliothèque dans le salon. L’odeur du repas inonde la maison d’effluves provocantes et l’alcool réchauffe doucement les cœurs.

Henry, de nature bavarde s’approche de Roselyne qui surveille, son verre à la main, le risotto, en faisant des huit avec sa cuillère de bois.

-T’as vu, il n’arrête pas de parler de Mélenchon (nous!) à la radio ! Il se passe quelque chose. Je le sens !

-Ah non le coupe-t-elle avec force. Pas de politique ce soir ! S’il te plaît Michel, pas de politique ! Je préfère encore que tu parles de tortues volantes, de football sans ballon, de ciel rouge ou de courses à dos d’autruches (le plus dur à placer celui-là!), mais pas de politique ! S’il te plaît Michel !

-N’empêche, répond t-il en se dirigeant vers le salon un peu vexé, ça fait des années que je le souhaite, que quelqu’un parle enfin de partage des richesses. Mon rêve est devenu réalité. Il se laisse tomber dans le sofa, lourdement.

-Encore cinq minutes et on mange mon chéri, lance Roselyne. « Pourvu que je ne l’ai pas fâché pense-t-elle, pourvu qu’il m’embrasse ! » »

Fin.

Voilà ‘tite sœur, tes désirs sont désordres !

Demain, c’est jour d’élections ! Pour certains ça sera un jour de délectations voire d’érection pour d’autre, jour de défection voire d’éviction. Il y a tant à dire ! Pour clore cet article je me contenterais de dire à ceux qui bougonnent dans leur coin en ronchonnant et marmonnant, que tout est foutu, que de toute façon il n’y a rien à faire, que le peuple n’a plus le pouvoir, que la démocratie est morte et bien, qu’ils se trompent éperdument! La France est encore un magnifique pays ! Voyagez vous verrez !

Alors certes la France est rouillée et ça coince à presque tous les niveaux de la société, presque ! Petite pensée pour ces 10 % de l’humanité qui se partage 90% des richesses et ressources de notre encore belle planète. Le France est rouillée mais pas morte, non !

Le peuple a le pouvoir, c’est clair ! Regardons ces pays d’Afrique du nord qui ont réussis à chasser des dictateurs en quelques semaines ! Regardons notre passé, la France la déjà fait !

Prenons l’exemple d’un « petit » candidat à l’élection. C’est simple, si la majorité des votants (pensée pour ce vote blanc toujours pas compté!) le choisissait, il serait élu président de la république, pour le meilleur et pour le pire ! Il est évident que cela aurait des conséquences. Lesquelles exactement, personne ne le sait vraiment et de toute façon, c’est pas la question.

Toujours est-il que les mêmes causes engendrent les mêmes effets. Le changement est possible ! On peut soit attendre que le truc nous tombe sur la goule et pleurer ou, être acteur de ce changement et ainsi, se préparer en travaillant pour un avenir meilleur, pour nous et pour nos enfants. A chacun ses choix !

  Re-Prenons le pouvoir !


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