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Océan : des insectes profitent de la pollution des plastiques

Publié le 10 mai 2012 par Nuage1962

Des insectes marins profitent de la manne qui flotte en surface dans les océans pour se reproduire ..Une manne dont nous avons causé .. Est-ce un drame, vue que des poissons se nourrissent de leur œufs ou des insectes flottant sur l’eau ? Sans oublier que ces mêmes poissons et aussi les oiseaux gobent en même temps du plastique
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Océan : des insectes profitent de la pollution des plastiques

L'halobate, ou puce d'eau. (crédits photo: Anthony Smith)
L’halobate, ou puce d’eau. (crédits photo: Anthony Smith)

La pollution majeure des océans par des milliers de tonnes de plastique fait au moins des heureux : des petits d’insectes marins qui pondent leurs œufs sur les petites particules de polymères qui flottent à la surface.

Les microparticules de plastique qui flottent et dérivent à la surface de tous les océans n’ont pas fini de faire parler d’elles. Leur nombre et leur masse ne cessent de s’accroître. Il y en aurait cent fois plus depuis les années 1970 dans le Pacifique nord, entre la Californie et Hawaï, selon une étude publiée cette semaine par des chercheurs de l’université de Californie, dans la revue Biology Letters.

À peine visibles à l’œil nu, les confettis sont issus pour la plupart de la fragmentation de gros objets en plastique (bouteilles jetées par dessus bord, sacs, etc) par la lumière du soleil et les vagues. Les plus petits d’entre eux proviennent de l’industrie textile, le passage des vêtements synthétiques dans les machines à laver arrachant des fibres qui descendent les rivières et se retrouvent ensuite au large des côtes, charriées par les courants marins.

Du plastique dans l’estomac des poissons

Cette pollution massive -certains chercheurs parlent de «plastosphère»- peut avoir des conséquences dommageables pour la faune marine. En effet, les poissons et les oiseaux peuvent ingérer ces particules indigestes sur lesquelles se fixent des substances toxiques.

Une étude américaine avait montré l’an dernier que 9 % des petits poisons ont des morceaux de plastique dans l’estomac.

Sur le morceau de plastique du haut, l'œuf est collé. Sur celui du bas, l'œuf a éclos.
Sur le morceau de plastique du haut, l’œuf est collé. Sur celui du bas, l’œuf a éclos. Crédits photo : Miriam Goldstein

Mais la plastosphère pourrait avoir aussi des effets en cascade totalement insoupçonnés sur les écosystèmes océaniques. En effet, en examinant de près ces particules dont la plupart ne dépassent pas 5 millimètres de long, Miriam Goldstein et son équipe ont fait une découverte inattendue. Lanna Cheng, spécialiste des insectes marins, s’est aperçue que des punaises d’eau les utilisent comme supports pour y accrocher leurs œufs. Une aubaine pour cette espèce (Halobates cericeus) dont les représentants sont en forte augmentation dans les zones polluées.

Certes, il ne s’agit pas d’une invasion. Il n’existe que cinq espèces d’insectes dans le monde qui vivent en pleine mer, à la surface. Ils appartiennent tous à la même famille des halobates et on ne les retrouve que sous les latitudes tropicales ou subtropicales. Munies de longues pattes couvertes à la base de milliers de poils qui emprisonnent un peu d’air, ils courent et sautillent sur l’eau à toute vitesse. Il existe beaucoup d’espèces assez proches en France mais on ne les trouve que dans les étangs, les mares ou les rivières.

On aurait tort toutefois d’imaginer que la multiplication des punaises marines à cause de la pollution des matières plastiques est seulement anecdotique. Ces insectes sont des proies potentielles pour la faune marine mais ce sont aussi de redoutables prédateurs car ils se nourrissent des œufs de poissons flottant à la surface.

«Nous allons continuer nos recherches pour mieux cerner les interactions écologiques que peuvent induire l’arrivée massive des plastiques dans les océans», confie au Figaro Miriam Goldstein.

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