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Différence majeure entre l'homme et l'animal...

Publié le 14 mai 2012 par Stephanebigeard

Je vous ai déjà parlé, il y a quelques semaines, d'Axel Kahn et de son livre " L'homme, ce roseau pensant..."
Je vous propose un nouveau passage, très court, mais extrêmement fort, de cet essai.
Il nous parle de la différence majeure, et ô combien importante, qui existe entre l'Homosapiens que nous sommes, et les autres mammifères qui nous entourent depuis des millénaires.
Cette différence fondamentale conditionne nos vies, nos modes de vies, et nos réflexions les plus profondes...
Texte tiré du livre d'axel Kahn : "L'homme, ce roseau pensant..."
Essai sur les racines de la nature humaine
(page 19 : Symboles et mythes)
Différence majeure entre l'homme et l'animal...
Lorsqu'un être conscient considére l'avenir, il détecte un péril redoutable.
La première chose qu'il y voit est, en effet, sa finitude, sa mort certaine.
Cela est intolérable.
Il s'agit là d'une épreuve structurante pour le processus d'humanisation.
Il est probable que seuls les primates du genre Homo ont eu cette conscience aiguë, omniprésente de la mort même si d'autres mammifères ont peut-être une perception assez vague de leur fin prochaine (au moment même, où ils sentent qu'ils vont mourir.).
Avoir toute sa vie la conscience de sa mort inéluctable est, me semble-t-il, le mécanisme le plus crédible pour expliquer la généralité du sentiment symbolique qui s'est sans doute exprimé chez nos ancêtres, par des croyances et des rites relevant du chamanisme.
Différence majeure entre l'homme et l'animal...
( Le polyptyque du Jugement Dernier de Rogier Van der Weyden -1446-52 - Musée de l'Hôtel Dieu, à Beaune )
On ne peut vivre avec le sentiment de sa fin qu'en trouvant le moyen de l'exorciser, en imaginant un monde mythique auquel la mort donne l'accès, cessant d'être une fin pour se trouver transformée en rite symbolique de passage.
Il n'existe aucune exception à l'existence d'une certaine forme de religiosité (chamanisme, croyances en des puissances magiques, supranaturelles) à un moment ou à un autre de l'évolution des peuples, et en tous cas à ses origines.
Les premières évidences de rites funéraires datent d’au moins cent mille ans, sans doute plus.
On les trouve aussi bien chez les ancêtres de Cro-Magnon que chez les néandertaliens.
Différence majeure entre l'homme et l'animal...
( Les 4 étapes de la vie de Bouddha: naissance, mort de la mère, enseignement, mort de Bouddha :de droite à gauche)
Le sentiment religieux, au moins sous la forme d'un symbolisme mythique, m’apparaît être un phénomène important, peut-être essentiel dans le processus d'humanisation d'un primate du genre Homo.

Etonnant non ?
Avez-vous conscience, que vous savez que vous allez mourir un jour...?
...alors que les autres mammifères, de notre planète, ne le savent pas !!!
Dès lors, l'imagination de l'Homme est intarissable, pour imaginer ce qui se passera après la mort, et le sens même de notre existence sur cette terre ...
Merci monsieur Kahn, pour cette réflexion !
Allez, au plaisir de vous lire...


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