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15 mai 1567 | Naissance de Claudio Monteverdi

Publié le 15 mai 2012 par Angèle Paoli
Éphéméride culturelle à rebours

Le 15 mai 1567 naît à Cremone (Lombardie) Claudio Monteverdi.


Monteverdi

Artiste anonyme de Crémone,
Portrait (récemment identifié) de Monteverdi
(tenant une viole de gambe)
vers l'âge de vingt-cinq ans,
v. 1590
Huile sur toile, 75 x 56 cm
The Ashmolean Museum of Art and Archaeology, Oxford


  Le nom de Claudio Monteverdi apparaît dans les registres de la paroisse Saint-Nazare et Celse où ses parents, Baldassare Monteverdi ― médecin ― et Maddalena Zignani font baptiser leur fils le 15 mai 1567. Très tôt, l’enfant, formé à l’enseignement humaniste, est confié aux soins de Marc’Antonio Ingegneri, maître de chapelle de la cathédrale de Crémone (il Duomo). Ingegneri enseigne au jeune Claudio le chant, le contrepoint et la composition, ainsi que la pratique des instruments. En particulier celle de la viole. Lorsqu’il se présente à la prestigieuse cour de Mantoue pour entrer au service du duc Vincent de Gonzague (1590/1591), Monteverdi a déjà publié de nombreuses œuvres. Les Sacrae Cantiunculae (1582) ― Monteverdi est alors tout juste âgé de quinze ans ― sont suivies l’année suivante des Madrigali spirituali (1583) ; Canzonette a tre voci (1584) ; Primo Libro dei Madrigali (1586) ; Secondo Libro (1590) ; Terzo Libro (1592). L’ensemble de ces œuvres forment la Prima Prattica du compositeur, complétée, en 1604 par un Quarto Libro dei Madrigali. À partir du Quinto Libro dei Madrigali, Monteverdi adopte de nouvelles formes stylistiques ― Stile Nuovo ― qui marquent la naissance de la Seconda Prattica.


  Précédant de peu l’entrée de Monteverdi à la cour de Mantoue, la publication du Second Livre des Madrigaux (Il secondo libro de’ madrigali a cinque voci, Venezia, Appresso Ricciardo Amadino, 1590) clôt une période de la vie du compositeur, celle des œuvres de jeunesse. Œuvres qui contiennent cependant en germe tous les signes de géniales innovations harmoniques.


  Composé de vingt et une pièces, ce Second Livre réunit des poèmes de Girolamo Casone, Filippo Alberti, Ercole Bentivoglio, Bartolomeo Gottifredi, Pietro Bembo (« Cantai un tempo ») ainsi que dix poèmes de Le Tasse (Torquato Tasso, 1544-1595), le « poète maudit », auteur de la Gerusalemme liberata (1580). Parmi ces poèmes figure « Ecco mormomar l’onde », le madrigal le plus célèbre de ce recueil, mais aussi le plus moderne, comme l’atteste la lente dissonance qui clôt cette pièce (cor ristaura).


ECCO MORMORAR L’ONDE

Ecco mormorar l’onde
E tremolar le fronde

A l’aura matutina e gli arborscelli,
E sovra i verdi rami i vaghi augelli

Cantar soavemente,
E rider l’orïente.

Ecco già l’alba appare
E si specchia nel mare,

E rasserena il cielo,
E imperl’il dolce gielo,

E gli altri monti indora.
Oh bella e vag’aurora,

L’aura è tua messaggiera, e tu de l’aura
Ch’ogni arso cor ristaura!

Torquato Tasso, Rime per Laura Peperara (1563-1567), in Le Rime di Torquato Tasso, Libro II, Einaudi, Collana Letteratura italiana, Salerno|Roma, 1994, pagina 158. A cura di Bruno Basile.

VOICI QUE L’EAU MURMURE

Voici que l’eau murmure
et que tremblent le feuillage et les arbrisseaux,

éveillés par la brise matinale,
et que sur les vertes branches de gracieux oiseaux

chantent doucement,
et que l’Orient rit.

L’aube apparaît déjà
et se mire dans la mer,

et rassérène le ciel,
et fait perler le tendre gel,

et dore les hauts sommets.
Ô belle et légère aurore,

la brise est ton messager, et toi celui de la brise
qui soulage les cœurs qui brûlent.

Traduction de Marie-Laure Chérel/Chrysis Caporal in CD OPS 30-111, Opus 111, 1994.



■ Claudio Monteverdi
sur Terres de femmes

24 février 1607 | Première représentation de l’Orfeo de Monteverdi (article de Fabian Gastellier)

■ Voir | écouter aussi ▼

→ (sur deezer.com) le madrigal Ecco mormomar l’onde interprété par le Concerto Italiano, sous la direction de Rinaldo Alessandrini




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