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Les miracles: faits ou symboles ? Mythe et religion.

Publié le 16 mai 2012 par Perceval

Y aurait-il un danger à interpréter les symboles d’une pensée religieuse, en l’occurrence la sienne… ( pour ce qui est de celle des autres : la réponse, en général, est non … !  :-)  ), comme des métaphores et non des faits. ? … Par exemple : la pêche miraculeuse, Jésus marchant sur les eaux .. ?

 " Je pense que ce n'est pas "vrai" au point de vue physique, mais que c'est "vrai" et même fondamentalement vrai sur le plan théologique, spirituel et existentiel. De sorte qu'aucun chrétien n'attend de Jésus-Christ qu'il l'aide à se passer de bateau pour aller en Angleterre, mais tous, nous pouvons témoigner que véritablement, le Christ nous aide à avancer sans être englouti dans les difficultés de toutes sortes. " Louis Pernot, pasteur : Oratoire du Louvre.

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Le chercheur a développé sa théorie après l’étude des températures de la Méditerranée grâce à la récolte de coquillages et de restes d’animaux.Jésus a marché sur l’eau selon la Bible, mais un chercheur américain croit plutôt qu’il a marché sur une couche de glace difficilement visible.

Doron Nof, océanographe d’origine israélienne à l’Université de l’Etat de Floride, soutient qu’une conjugaison rare de conditions marines et atmosphériques prévalant dans la mer de Galilée ou de Tibériade il y a 2000 ans pourraient fournir une explication scientifique pour l’un des miracles relatés par la Bible.  

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Heureusement, non ! Un fait est relié à une ordonnée de temps, d’espace .. Il est unique. Un « symbole », est un message universel qui éclaire notre vie et notre expérience intérieure… Certaines sectes, se font la spécialité d’expliquer quasi – scientifiquement ( faussement, bien sûr ) les miracles. Ils persuadent même leurs adeptes que sous certaines conditions ils pourront eux-mêmes les réaliser… Ce sont des marchands de matérialisme spirituel …

« Une image mythique ne parle pas de quelque chose qui est arrivé quelque part ou qui va arriver quelque part à tel moment. Elle se réfère à ce qui est maintenant, et était hier, et sera demain, et pour toujours. ..( .. ) Les mythes ne comptent pas s’ils touchent votre esprit rationnel. Ils doivent heurter votre cœur. Vous devez les absorber et les ajuster à vous, et en faire votre vie.» Campbell ( dans sa conversation avec Michael Toms 1988 ).

Les mythes ( les miens …) deviennent ma nourriture. Ils sont aussi comme des panneaux indicateurs…

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Pour moi, le Christ – alors qu’il est ce Jésus, né il y a deux mille ans …- est élevé dans son rôle mythologique comme "héros" qui a donné sa vie pour la multitude humaine. Il est devenu symboliquement ma nourriture. Comme « héros », il me permet d’incarner ce que je suis moi-même au plus profond de moi, si je développe le meilleur de moi-même.

Et si je dois me dépasser, je n’en suis pas pour autant supérieur aux autres … !

Dieu s’est fait homme, pour que l’homme devienne Dieu… Nous connaissons cette magnifique sentence ( de St Irénée, peut-être …). Mais , et c’est très important :

Il y a deux façons de penser que je suis Dieu : Si je pense que je suis Dieu dans ma réalité physique : alors je suis fou ( et certainement dangereux .. ! ). Parce que ce n’est pas « mon égo » qui est Dieu !

Je suis Dieu dans mon être le plus profond, dans ce qui – en moi – est uni à une transcendance non duelle - … Pour parler de cela, aujourd’hui, le vocabulaire qui m’est le plus approprié est celui des spiritualités orientales, ou de Maitre Eckhart, ou du mythe…

L’expérience intime du mythe…. Je me souviens, pour ce qui est de « La Passion » du Christ… de l’ambiguïté du film de Mel Gibson

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, par le réalisme des scènes… et par conséquent de sa portée symbolique…L’expérience du mythe, donc, m’humanise … Si le film n’était qu’un reportage ( à teneur historique et scientifique )… Je ne peux trouver dans la passion ( celle des Evangiles ) ce qui pour moi, est la compréhension de mes propres tragédies, de ma propre souffrance… Il en est de même, dans la Quête du Graal, de la rencontre du Roi pêcheur et de sa souffrance ( la lance qui saigne …)... De la souffrance du peuple juif exilé dans le désert pendant quarante ans …etc

De plus, cette intégration mythologique de ma propre tradition, transforme ma vision de l’autre.

« L’approche comparative ( des mythes et religions ) vous autorise à reconnaître des constances, cela vous autorise à voir que vous êtes en ration politiquement et économiquement avec des gens qui vous ressemblent, et vous pouvez regarder l’autre comme un « tu » noble, une sorte d’adversaire comme dans un jeu de tennis. Vous n’êtes plus en train de combattre un monstre. De savoir que l’autre est un « Tu » noble, un être humain avec les mêmes sentiments et potentiels que vous, cela civilise le jeu » Campbell ( dans sa conversation avec Michael Toms 1988 ). Quelle magnifique humanité, qui a au plus profond d’elle même, utilise des métaphores semblables, des symboles presque équivalents… !


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