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Cancer épidémique Le diable de Tasmanie en voie d’extinction

Publié le 22 mai 2012 par Nuage1962

Parce que les diables de Tasmanie peuvent être dangereux pour l’être humain, ils ont été confiné sur un île limitant ainsi la variété génétique. Le système immunitaire est donc affaiblit.
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Cancer épidémique

Le diable de Tasmanie en voie d’extinction

Cancer épidémique - Le diable de Tasmanie en voie d'extinction

Le diable est une espèce en danger de mort dont la population est estimée à quelques milliers.

©Greg Wood / Archives / AFP

TOMALLA STATION - Le diable de Tasmanie, petit marsupial nocturne et carnivore, est victime d’un cancer contagieux et incurable qui décime l’espèce. Avant son extinction, jugée inéluctable, des Australiens ont créé un refuge où se reproduisent des spécimens sains.

Sur le flanc des collines de Barrington Tops, au nord de Sydney, à «Devil Ark» (l’arche du diable), des scientifiques élèvent des individus mâles et femelles qui repeupleront un jour l’île du sud-est de l’Australie dont ils portent le nom.

Le cancer de la face qui les menace d’une disparition complète d’ici cinq ans entraîne la mort en trois à six mois. La contagion se fait par morsures, lorsque les diables se battent pour défendre leur pitance ou leur territoire.

«Ses chances de survie semblent aujourd’hui minces. La maladie a été découverte en 1996: 15 ans plus tard, la population a diminué de 91%», s’alarme l’écologiste Tim Faulkner, de l’Australian Reptile Park.

Pour l’heure, «il n’y a aucun espoir de traitement, aucun espoir de vaccin et aucun espoir d’un ralentissement de la contagion», dit-il.

Classé comme nuisible quand il proliférait, le diable est désormais une espèce en danger de mort dont la population est estimée à quelques milliers, jusqu’à 20 ou 30 000.

Le diable, baptisé ainsi par les colons britanniques qui s’effrayaient de ses cris impressionnants, n’a pas toujours été l’emblème de la seule Tasmanie. Il hantait jusqu’au 17ème siècle des régions entières d’Australie.

Son confinement sur l’île a érodé sa diversité génétique et donc son système immunitaire, le rendant vulnérable aux maladies: leurs anticorps sont incapables de reconnaître les cellules cancéreuses, observe la généticienne Kathy Belov.

Son équipe de l’université de Sydney étudie la tumeur dans l’espoir -infime- de trouver un vaccin ou un traitement. Les scientifiques parient davantage sur la constitution d’une banque génétique et l’élevage des diables.

«En l’espace de 30 ans et de quelques générations, nous espérons disposer de diables susceptibles d’être relâchés dans la nature et capables de chasser et de se débrouiller», explique-t-elle.

«Des diables heureux»

«Devil Ark» est une sorte de vaste ferme de 500 hectares bâtie sur la commune de Tomalla Station, au coeur d’un parc national, don de la famille Packer qui a fait fortune dans les casinos et les médias.

Le refuge, dont le nom fait référence à l’arche de Noé qui a permis selon l’Ancien Testament de sauver les espèces pendant le Déluge, accueille une centaine de diables et en espère 350 d’ici 2016, puis un millier dans les années suivantes.

Les petits animaux s’ébattent dans des enclos à végétation dense proche de leur habitat naturel. Nourris le soir de carcasses de kangourous et autres proies, on les laisse dormir la journée.

Ils sont répartis sur la base d’un «catalogue d’étalons» censé optimiser la reproduction – chaque enclos contient entre six et dix individus, des mâles pour moitié. Une méthode payante puisque 24 «diablotins» ont vu le jour en 2011.

«Ils se sentent bien ici, tout indique que ce sont des diables heureux et en bonne santé», se réjouit un soigneur, Adrian Good.

Loin des affres de leurs congénères condamnés à mort sur l’île de Tasmanie, les diables de Tomalla Station peuvent se mordre sans crainte, pour un bout d’enclos ou une femelle, ainsi que leur commande leur instinct.

«Ces comportements sauvages sont essentiels pour leur survie quand ils seront relâchés», souligne Adrian Good.

L’expérience de l’arche est unique en son genre, affirme Tim Faulkner, car la réintégration dans leur habitat naturel d’espèces sauvages élevées en captivité est une gageure pour la plupart d’entre elles. Elle pourrait toutefois être utilisée pour d’autres espèces endémiques australiennes, comme le koala.

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