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L'Eurovision sans réaction face aux violations des droits humains

Publié le 26 mai 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
"Le refus de l'organisation aux commandes de l'Eurovision de condamner les atteintes aux droits humains perpétrées en Azerbaïdjan donne carte blanche au gouvernement pour poursuivre la répression", a déclaré Amnesty International après la dispersion violente de deux nouvelles manifestations pacifiques.
"L'absence de réaction de l'Union européenne de radio-télévision et de la communauté internationale donne aux autorités toute latitude pour continuer à étouffer violemment la contestation en toute impunité."

Lundi 21 mai, plus de 200 manifestants rassemblés dans deux zones du centre de Bakou ont réclamé le respect des droits humains et la fin de la corruption. Selon les organisateurs de ces actions de protestation, les policiers ont forcé les participants à monter à bord de plusieurs bus et les ont conduits hors de la ville, en frappant plusieurs et en incarcérant 38. Abulfaz Gurbanly, l'un des organisateurs, a dit à Amnesty International avoir reçu des coups de poing, de pied et de matraque alors qu'il se trouvait en détention dans un poste de police. Il a déclaré que plusieurs autres manifestants avaient également été frappés en garde à vue.
Ces manifestations pacifiques ont été dispersées devant plusieurs journalistes internationaux, ce qui fait douter de la crédibilité de l'Union européenne de radio-télévision lorsqu'elle déclare que braquer les projecteurs des médias internationaux sur Bakou améliorera la situation des droits humains.

Amnesty International a recensé une nouvelle vague de violations des droits humains en Azerbaïdjan. Une synthèse récente a fait état de nombreux cas d'agression, de chantage et d'emprisonnement contre des journalistes et des défenseurs des droits humains. L'Union européenne de radio-télévision ne s'est exprimée publiquement sur aucun de ces cas. Amnesty International craint par ailleurs que des militants locaux ayant essayé de tirer parti de l'Eurovision pour dénoncer certaines violations des droits humains ne soient pris pour cible après cet événement.

Des journaux d'État ont déjà lancé une campagne de diffamation contre les personnes à l'origine de l'initiative Chanter pour la démocratie, les accusant d'agir pour le compte de l'Arménie voisine, avec laquelle l'Azerbaïdjan est en conflit depuis 20 ans au sujet du statut d'un territoire.
"Nous espérons que les journalistes internationaux à qui nous avons parlé ces dernières semaines ne nous oublieront pas après l'Eurovision. Ça pourrait être très dangereux pour nous", a souligné Rasul Jafarov, l'un des organisateurs de la campagne Chanter pour la démocratie.

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