Magazine Journal intime

La paternité vu par un homme by Erwan

Publié le 06 juin 2012 par Lmdmimilie @LMDMimilie

La paternité vu par un homme by Erwan
Qu’est ce que je pense de la paternité ?
Est ce un projet pour moi ?

Wou-Hou !!! Une question personnelle, qui m’a déjà fait réagir à sa lecture, un brin d’émotions avec l’envie forte d’y répondre et je ne voyais la réponse qu’avec mon cœur, mes émotions, mes sentiments.

d’abord, je pense forcément à mon père, aux souvenirs associés, à sa façon d’être avec moi, de s’exprimer, de répondre à mes questions, à son autorité, à sa stature, même si mes souvenirs ne sont pas très nombreux, et les bribes de mon souvenir le plus ancien n’est pas à son avantage, et aussi, je me rends compte que je n’ai pas beaucoup de souvenirs de moments passés rien qu’avec lui, le divorce de mes parents, les weekends et les quelques vacances avec lui et sa copine, les absences, les contradictions de discours entre mes parents.
Est-ce un point de départ de mon point de vue sur la paternité, bien sûr, c’est un vécu, mais il n’est pas figé !
Un point de départ qui m’a forgé une opinion, un ressenti, sur cette qualité de Père, sur ce rôle de Père, mais aussi à travers mes relations avec ces femmes avec enfants, et surtout cette question : est ce que le rôle de Père ne s’applique qu’au géniteur où peut il définir la personne qui assume ce rôle ?

Beaucoup de réflexions, de questionnement, de ressenti, et cette envie, présente depuis des années qui s’est installé en moi assez fortement et brutalement, d’un coup … étrange sensation que de ressentir cette envie, comme un besoin primordial, essentiel, à ma vie, à mon futur.
Parce que cette paternité fait partie de moi, comme ancrée en moi, indissociable de ce que je suis, de ce que je deviens.

Je n’ai pas d’enfants, pourtant, par moments, je me sens cette figure paternaliste avec certaines personnes, d’exprimer une autorité mais aussi cette protection qui rappelle celles d’un père envers son enfant.
Ce que j’ai pu exprimer envers ma petite sœur déjà, en essayant par moments de la recadrer dans ce que je croyais être bon pour elle, et je n’ai pas été tendre, pas toujours patient, ni délicat, mais je voulais faire passer mon message, mes idées, mon point de vue et pour qu’elle comprenne, qu’elle se rende compte de ce qu’elle faisait. Relation bien plus forte, protectrice, autoritaire surtout que cette relation de frère à sœur. En même temps, dès son arrivée, j’avais l’envie de m’occuper d’elle, lui donner son biberon, changer ses couches, … et avec ce manque de présence d’un Père au quotidien, il y avait un manque que j’ai remplacé par moments, par responsabilités, par spontanéité. Oui je me sentais responsable, concerné.
il y a eu aussi son fils, dont je me suis occupé pour la dépanner, le garder, le surveiller, c’était un bien grand mot d’ailleurs, tellement, c’était agréable et simple aussi, pas du tout une contrainte, une obligation, et puis, j’ai adoré cela, certes, ce n’était pas mon enfant, pas la chair de ma chair, mais les sensations à avoir un petit bonhomme sous son aile, c’était génial, parce qu’en étant présent, à côté de lui, je voyais sa bouille, son regard naïf, insouciant, grand ouvert sur ce qui l’entourait, j’écoutais les sons sortir de sa bouche, et me demander, que veut il dire, que se raconte t’il, et le voir se tortiller jusqu’en haut de son lit parce qu’il savait que j’étais là, et me sourire, en rire, et forcément, dans ces cas là, que faire de plus que de lui répondre, de bégayer un son qui le fait sourire, rire, l’entendre répondre et de partir dans des fous rires, de jouer avec lui, et de juste regarder ce qu’est la joie et la vie nouvelle accordée à un petit bout, les joues bien rondes, les petits plis sur les mains, les pieds, de regarder ce que c’est que de donner la vie !
Un bonheur véritable et palpable.

Alors, la paternité, elle doit commencer là, à regarder son enfant grandir, découvrir le monde qui l’entoure, goûter tout ce qu’il peut, toucher ce que ses mouvements lui permettent, et c’est déjà fort comme ressenti, parce qu’en étant attentif à son envie de découvrir, je dois être parfois le garde fou, appréhender son comportement pour le protéger un peu, pas tout le temps, il doit aussi apprendre tout seul, en le mettant sur la voie aussi, lui donner, lui offrir des clés, des moyens, des outils, pour trouver réponse à ses questions, et j’espère qu’il en aura pour moi, à écouter ses envies, être une oreille attentive, à lui répondre, parfois en lui expliquant ma réponse, et peut être parfois, non, parce que ce n’est pas une procédure automatisée, c’est une relation de personne à personne avant tout, avec des humeurs, des émotions, des sentiments, une personnalité.
Et aussi, en écrivant, je me dis que mon vécu d’enfant/d’adolescent en attente d’un retour de mon père, avec le recul, les comportements que j’ai pu lui reprocher, ne pas apprécier, ce qu’il ne m’a pas apporté, ca vient peut être de moi aussi, parce que je n’ai pas cherché à tel ou tel moment, à avoir un retour de lui, en lui demandant, en l’impliquant dans ce que je vivais.
et du coup, j’ai pas envie de passer à côté de ça avec mes enfants, de me rendre compte de leurs questions qu’ils ne me poseront pas, de tout ce qui est implicite et qu’ils ne me diront pas, mais en n’étant pas sur leur dos à les épier, à les « empêcher » de vivre, les garder toujours en vue du coup de l’œil, être disponible mais aussi ne pas leur donner trop d’attention, leur inculquer des valeurs, des principes que je considère importants, pour bien vivre en communauté, leur donner une autonomie et une indépendance grandissante, les accompagner, et les lâcher petit à petit, pour qu’ils se réussissent à eux – mêmes !


Retour à La Une de Logo Paperblog