Magazine

Max | Roue de bicycle

Publié le 10 juin 2012 par Aragon

roues-vtt-fulcrum-red-power-xl-axe-av-915x100-mm-disque-6-trous-la-paire-1.jpgJe vais essayer de "tenir". Ne plus me prendre le chou en parlant sur ce blogue de choses vaines et inutiles comme la politique. Rien ne changera à Elseneur comme au royaume de France. On vote aujourd'hui, dimanche 10 juin 2012, et les "mêmes" seront toujours aux commandes. Peanut de démocratie, oui, le pouvoir sera toujours dans les mêmes mains. Simple constat.

De même, mon autre cheval de bataille : la parité homme/femme. La féminitude. Faut bien user de néologisme avec un sujet tabou. Même constat. Quel sera le pourcentage de femmes élues au Palais Bourbon ? Comme en 2007 , à peine plus de 18 % ? 100 femmes pour 577 députés ?  Verra-t-on une finale femme de Roland Garros le dimanche en pleine heure de gloire et une finale homme placardisée le samedi ? Verra-t-on sur une grande chaîne publique la finale du Championnat (ou autre chose) de France féminin de foot, de basket ou... de rugby. Bien sûr que non ! Toujours du mâle, toujours du viril. Toujours ces ridicules machos, biceps tatoués, auréolés de testosterone glorieuse et flamboyante, tellement vaine, si ringarde ! S'ils savaient ces mecs bodybuildés comme ils sont ridicules... Jamais un sport féminin à une heure de grande écoute, jamais l'éloge du sport féminin. Royaume pathétique d'Elseneur, de France, d'ailleurs, de partout. Royaumes de machos. Quand verrons-nous Ophélie se pencher sur le corps d'Hamlet et pleurer sa mort ?  Je me tais. J'ai dit que je voulais changer de sujet.

La vie est bien comme une roue de "bicycle" comme on dit au Québec. Alors, la faire tourner quand même, le plus longtemps possible, même si ça, c'est pas de notre ressort. Appuyer sur les pédales et rouler tout chemin, tout temps, toute heure, envers et contre tout. C'est pas mal comme programme. Effort demandé : dans les côtes par exemple ! Mais bonheur de pouvoir s'appartenir, d'emprunter les chemins, tous les chemins, fussent-ils de traverses, boueux, tortueux, incertains, à peine tracés.

Faire ! Un point c'est tout. Alors, le cul sur la selle, le nez en l'air, prendre le temps de regarder, de respirer, de vivre. Se donner les moyens d'être heureux. Essayer de se faire du bien !

61oghsYHHML._SS500_.jpg
Orthez y'a deux jours, je passe dans cette rue, devant ce bistro à la terrasse duquel deux hommes sont attablés et un zeste de conversation saisie entre eux. L'un, qui n'a pas trop l'air "en forme" physiquement et qui dit à l'autre que c'est beau la vie quand on est vivant. De quoi parlait-il ? Maladie ? Opération ? Il avait une voix douce, claire et pleine d'énergie qui détonnait de son aspect physique.

Sur le chemin du retour je croise une bande de bikers, une douzaine de motard(e)s semblant sortir tout droit d'une BD de Margerin, y'a des filles qui pilotent. J'aime voir des filles piloter des motos. Pédale douce, cools sur leurs bécannes, des paisibles visiblement, pas des fous furieux qu'on voit trop souvent sur des motos. Ils sont au rond-point du lycée Francis Jammes quand je les croise. Tout doux, ça vrombit doucement. Je ralentis à l'extrême pour les observer passer, viennent de Mont-de-Marsan, vont vers Orthez. Le premier est gros, un peu gras du bide et tatoué des biscotos, son visage que je vois, car il n'a pas d'intégral, a l'air sympa, un peu poupin, il respire la bonhomie, grande barbe. Entre ses bras y'a un clebs, style "Milou" avec un peu de marron sur la tronche et autour des yeux, le cul assis sur le bout de selle, les pattes de devant sur le réservoir. Il semble sourire de tous ses crocs, sa langue flotte au vent, sa tronche est incroyablement marrante, visiblement il a l'habitude, il prend son pied. Je fais un sourire au mec en passant à sa hauteur et lève un pouce d'approbation et je vois alors le visage du mec s'illuminer en me regardant et le clebs me regarde aussi en souriant. Quelle photo j'aurais pu faire ! Et je me dis alors que j'aime bien ma roue de bicycle à ce moment-là...

J'ai crevé plus souvent qu'à mon tour, mis des rustines, changé d'enveloppe et de pneu parfois mais la vie, ça c'est quelque chose de chouette et de précieux si on se donne les moyens de pédaler un peu, sur des chemins vivants, pas dans la choucroute.  Ça roule la vie et c'est foutrement chouette !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aragon 1451 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte