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Quelques heures de transit par Caracas. Le temps de voir une...

Publié le 21 juin 2012 par Fabrice @poirpom
Quelques heures de transit par Caracas. Le temps de voir une...

Quelques heures de transit par Caracas. Le temps de voir une paire de baskets qui pendouillent d’un câble électrique, de croquer des falafel et de traverser la ville avec U-Lee pour rejoindre la gare routière. Vers vingt heures, le bus démarre. Un lent trajet, rideaux tirés. Ronflettes et chuchotements. Biscuits salés, tablette de chocolat et eau potable pour seul repas. Un gilet pour couverture.

À l’extérieur, à peine perceptible dans l’entrebâillement des rideaux, de nuit puis de jour, le Venezuela. Enfin, un morceau. De huit cents bornes de large.

Une petite quinzaine d’heures plus tard, le bus atterrit à Mérida, ville située, donc, à huit cents kilomètres à l’Ouest de Caracas. La gare routière est loin du centre ville. Suffisamment loin pour marcher, faire une pause déjeuner et reprendre la route. Ce n’est qu’en traversant le viaduc que le cœur de la ville s’offre aux mirettes. Crade et coloré. Le viaduc est là pour aider à franchir la vallée creusée par la rivière. Aujourd’hui un maigre cours d’eau. Pour repère, c’est le long du cours d’eau que se sont construits certains des bidonvilles. Le reste, comme souvent, est construit à flan de montagne, aux alentours.

Le centre ville est… bas de plafond. Comprendre: les bâtiments ne sont pas des géants de béton qui s’étirent sur plusieurs dizaines de mètres. Non. Plutôt des petites bâtisses qui peinent à dépasser les deux à trois étages.

Mérida offre le plus fort taux d’espaces verts par habitant du Venezuela. En bon français: un bled où il fait bon buller. Toute marche d’une petite demie heure mène, inévitablement, vers un espace détente urbain. Sans plan de la ville, la probabilité de tomber sur une place avec la statue d’un héros en son centre est immense. Autant que de tomber sur un gros con au crâne rasé à la tribune Boulogne du Parc des Princes.

Tout simplement grisant. Sans parler du mobilier urbain. Folie et audace pour de simples bancs publics.

C’est dans cet environnement que va se dérouler un événement majeur.

Les vacances les plus nulles du monde

Glande, marche à pied, lecture et sieste. Et bouffe. Deux bons kilos de plus au compteur. Cette ville est le temple du cholestérol.

Comme QG: une petite posada à deux pas de la Place des Héroïnes, en hommage à des femmes formidables qui ont fait une chose incroyable un jour. Mais personne, pas même la plaque commémorative, ne se souvient de quoi. La chambre est au fond, au premier étage. On y accède par la petite terrasse. Celle-ci offre un petit banc en bois et un hamac à disposition.

Dans la chambre, plic ploc. Le robinet du lavabo fuit. Constamment. Avec un peu d’imagination, il se transforme en compteur à moutons, le soir venu. L’eau chaude de la douche est froide mais devient tiède voir presque chaude si on la laisse couler quatre à cinq minutes. Parfois, la cuvette des toilettes, lorsqu’elle se remplit, se bloque. Et se remplit. Indéfiniment. Il faut alors y retourner, soulever le couvercle, tirer sur le petit levier, remettre le couvercle et retourner se coucher.

Une tenture bleue pendouille devant la fenêtre en guise de rideau.

Au loin, mais pas si loin, un marteau piqueur fixe l’heure de réveil à huit heures. Irrémédiablement. Sauf dimanche et jours fériés.

Le matelas est vallonné. Il y a deux creux, un de chaque côté. Aux endroits où, inévitablement, chaque être humain passé dessus s’est assis avant de se coucher ou de se relever. Ledit matelas est de plus recouvert d’un drap trop petit pour lui. Pendant une bonne nuit de sommeil, innocente, le drap housse saute. Au petit matin, le marteau piqueur, au loin mais pas trop non plus, sifflote sa mélodie du réveil. Et les passagers du matelas ont donc ledit drap housse dans les chaussettes et le corps à même le matelas. Offrant un tissu bien moins agréable que les vieux draps limés par les années et les culs de bien des occupants. C’est dans ce plumard que vont se dérouler les siestes quotidiennes. Pour se remettre des marches matinales et des calories du déjeuner. Cette même couche accueillera également les douces nuits de sommeil. Après les siestes éreintantes et les dîners parpaings dans l’estomac.

Bienvenue à Mérida. L’endroit parfait pour être à l’écart du Monde.


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