Magazine Humeur

Lettre à ma petite dernière...

Publié le 12 juillet 2012 par Lafeedulac

Mon bébé,

Quand tu t’es annoncée par le biais d’un test de grossesse, ta sœur avait à peine 8 mois. Ce matin là, je me suis levée quand elle a réclamé son biberon, je l’ai donnée à Papa et je suis allée faire pipi sur le bâton. En remontant j’ai chopé le test dans la salle de bain et je l’ai tendu à Papa en même temps que le bibi. Il a regardé le bâton, il m’a regardée, et m’a demandé ce que ça signifiait (oui, tu verras, il a parfois du mal à percuter). Quand je lui ai dit que ça voulait dire que j’étais enceinte, il a ri « C’est vrai ?! », tout excité il était… Moi j’ai pleuré. J’avais peur, ça m’angoissait un autre bébé en si peu de temps…

Plusieurs fois ce jour-là, Papa m’a dit « T’as aussi la solution de pas le garder », jusqu’à ce que je m’énerve et que je lui balance qu’il était hors de question que je me fasse avorter. C’était dit et il était satisfait, j’ai compris plus tard, quand il me l’a expliqué, qu’il voulait juste me pousser à le verbaliser clairement.

Quand j’ai annoncé cette grossesse autour de moi, j’ai bien vu qu’elle n’était pas accueillie avec joie et enthousiasme. J’ai eu droit à des regards gênés, des félicitations forcées, des plaisanteries qui n’en étaient pas vraiment. Heureusement, il y a aussi eu des personnes pour me féliciter en vrai, pour se réjouir pour moi, pour nous.

Au fur et à mesure, je t’ai sentie grandir en moi. Tu étais discrète comme une petite souris, tu bougeais peu. Je ne t’ai même pas sentie te retourner dans le dernier mois de grossesse, et j’ai soutenu au gynéco que tu étais toujours en siège. Il a fallu une écho pour me convaincre.

Et puis, il y a eu cette matinée atroce où Papa n’était pas là. C’était l’été et en me levant pour m’occuper de ton frère et ta sœur, je ne t’ai pas sentie bouger. J’ai flippé comme jamais, j’ai secoué mon ventre, j’ai essayé un tas de positions, j’ai pleuré en culpabilisant. Je me disais que s’il t’arrivait quoi que ce soit c’était parce que j’avais mal réagi à l’annonce de ma grossesse. Quand j’ai senti un petit mouvement, j’ai été soulagée à tel point que je ne saurais le décrire.

Papa a failli ne pas être là pour ta naissance, il était loin à l’étranger pour une compétition, et tu pouvais arriver d’un jour à l’autre. Mais tu l’as attendu, il est rentré un lundi et mardi on partait à la maternité… Quel bonheur quand je t’ai tenue dans mes bras pour la première fois ! Je ne pouvais pas m’arrêter de pleurer en te regardant.

Toi, tu avais besoin de moi, bien plus que ton frère et ta sœur à la naissance, j’ai même cru que tu étais un BABI, je devais te tenir contre moi toute la nuit, mon petit doigt dans ta bouche pour te calmer. Tu avais tellement besoin d’être rassurée… Tu as eu du mal à prendre du poids aussi, et je me suis inquiétée pendant que Papa me disait qu’on voyait bien que tu étais en pleine forme.

Tu dormais à côté de moi, dans un lit collé au mien, enfin au notre, à Papa et moi. C’est un secret, mais quand il n’était pas là la nuit, je te laissais dormir avec moi dans le grand lit. Contre moi, serrée.

Quand je te vois aujourd’hui, petite fille de presque 2 ans déjà, je suis émerveillée. Tu es si jolie, si dégourdie et autonome. Si potelée aussi, pour un bébé qui ne prenait presque pas de poids… Tu as grandi si vite, et je crois que j’ai grandi aussi, avec toi ! La sage-femme m’a dit quelques mois après ta naissance quand je lui ai parlé de ce besoin d’être rassurée que tu avais, et qui s’était estompé, que j’avais su te rassurer suffisamment. J’espère de tout cœur que c’est le cas.

Je te regarde à ton insu parfois, quand tu prends un livre et que tu t’assois pour le regarder pendant de longues minutes, concentrée. Quand tu fais le tour de la maison sur ton tricycle que tu pousses seulement avec les pieds, sans pédaler. Quand tu manges toute seule, avec ta petite fourchette. Quand tu mets tes chaussures pour te précipiter dans le jardin. Quand ta sœur t’embête et que tu grognes comme un petit tigre pour lui faire peur. Quand tu mets des grandes claques à ton frère.

Je te regarde, ma petite puce, et je t’appelle toujours « Bébé » (ça doit être mon côté Dirty Dancing, ça) parce que tu es encore si petite quand même…

Je te regarde et je me dis que oui, la vie est belle et qu’elle nous fait parfois des cadeaux incroyables, dont on n’aurait pas osé rêver, qu’on ne pensait pas mériter.

Oui, tu es l’inimaginable cadeau que m’a fait la vie et je t’aime tant !

Maman

monbébé


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