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Natura 2000 fait peur à ceux qui n’y regardent pas de plus près

Publié le 13 juillet 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Le principal reproche pour la Belgique est l’imposition des limites territoriales et paradoxalement le principal reproche pour la France est d'avoir trop de discussions et recours par le public. Ces deux excès montrent que la voie médiane aurait été plus correcte.

Alors que la France est loin dans le programme dû aux discussions sans fin, la Belgique elle commence à s’accorder avec les propriétaires pour leur montrer les avantages du programme.
Deux visions sont là. La première est qu’on laisse en paix les gens, ils sont maître chez eux. La deuxième: la biodiversité est en danger, il faut agir à l’échelle locale pour la préserver.

Natura 2000 est justement le programme qui marie ces deux optiques. La situation de terrain résulte pour la plupart de l’activité humaine. Donc les autorités étatiques en collaboration avec les biologistes ont inventoriés tous les sites correspondants aux directives Natura 2000. Pour la plupart les classements nationaux ont été repris. Les propriétaires ont vu ce programme comme une mainmise sur leur propriété avec l'abandon de leur terre.
Petit à petit de timides séances d’explication avec visite sur un site exemplaire se mettent en place. A la grande surprise Natura 2000 est montré et analysé. Il n’y a pas encore de coups de bâton, que des carottes. Carottes: financées par l’UE mais gérées par les États. Pour la Belgique plus de droits de succession, plus d’impôts immobiliers, diverses primes. Il y a de fortes chances que grosso modo, cela soit presque la même chose pour les autres pays. Mais quel est le prix à payer pour bénéficier de cet argent? Accepter le status quo et améliorer la situation en faveur de la Nature.

Tout Terrien un peu proche de sa terre conclura cela comme acceptable. Bien entendu celui qui y avait des vues immobilières devra revoir ses plans. Il le peut pour le moment, mais il faudra agir rapidement car l’opportunité va vite se terminer, les chances sont faibles mais jouables.
Pour celui qui admet la situation actuelle sans visée destructrice du lieu, a tout à gagner. Il a même intérêt à collaborer. S’il ne le fait pas, dans le futur il risque de se voir imposer des tas d’obligations.

Après la réunion publique, il est possible d’obtenir un rendez-vous avec des spécialistes de terrains, des techniciens "neutres" qui aident à bénéficier du programme.
Les agents ont toutes les peines du monde à contacter les propriétaires fonciers car l’administration "pour la protection de la vie privée" refuse de donner les listes de coordonnées. Il est de l’intérêt de tout propriétaire de prendre contact avec les autorités communales pour savoir si son site est repris dans le programme Natura 2000. Si oui, il peut aller immédiatement au bureau Natura 2000 de son secteur pour se signaler et déposer ses coordonnées.

L’an prochain l’Union européenne obligera les pays à clôturer la carte et le plan de subventions. Après cela, plus d’aménagement possible à la marge, même une éventuelle future route ne pourra plus passer par là. Les sites seront ainsi "figés" mais améliorés. Cela signifie que toutes activités non polluantes ou destructives pour la nature perdureront, comme chasse, promenade, culture, exploitations forestières, sports en forêt sur les chemins existants (pas de tracé pour un nouveau chemin par contre). Les subventions sont données pour des programmes "de bon sens". Les propriétaires forestiers peuvent rentabiliser leur terre sans valeur économique, avec l’expertise de vrais connaisseurs (le programme n’est pas géré par des fous de la nature "fétichistes"), ils vous conseillent des actes à planifier et vous donnent les plans des subventions. Le choix des exécutants vous revient. Cela permet de favoriser les personnes du village et aux alentours. Quatre devis doivent être remis à la commission des subsides et après une discussion, le choix est fait. Il est obligatoire de rester réaliste dans les prix et avoir la capacité d’exécution du travail car un contrôle strict à chaque étape sera fait.

La chasse aux plantes non indigènes et résineux à proximité des cours d’eau ou plantés dans des endroits impropres est lancée. Cela offre le moyen de couper des résineux difficiles à vendre pour diverses raisons. Non seulement la coupe est offerte mais en plus la valeur perdue après dix ans.
Il existe une aide à la plantation des haies et des plantes indigènes, d’espace ouvert en forêt, comme la clairière ou joint entre les champs et les bois.
L'aide au repeuplement de flores indigènes est plus complexe. La faune est favorisée par l’obligation d’avoir un arbre mort de plus de trente centimètres de circonférence à un mètre du sol par hectare. Si vous n’en avez pas vous devez choisir un vivant qui deviendra mort, un futur vrai paradis pour les insectes. L’autre point est l’obligation de choisir un "arbre remarquable" par hectare. Là, vive l’imagination. Vous pouvez choisir l’arbre par sa forme originale, les souvenirs qu’il évoque pour vous, sa beauté, son âge, enfin un arbre qui ne pourra mourir que de sa belle mort et non plus de la main de l’homme. Si vous ne choisissez pas vos arbres, l’administration risque de vous en imposer. Chaque arbre vous sera indemnisé annuellement.
Le dernier point important est la mise sous cloche d’une surface de votre terre. Plus le pourcentage est élevé plus vous êtes rémunéré. Pour cela il est conseillé de répertorier des parties inutilisées, soit inaccessibles, soit non économiques. Une période définie dans le temps entre 10 et 30 ans, vous oblige de laisser ces lieux sans intervention humaine. Donc il vaut mieux en tirer parti avant, mais est-ce bien intelligent de couper les plus beaux arbres? Ne seraient-ils pas plus beaux après? Attention, rien ne dit qu’après l’échéance, une loi ne vienne à pérenniser ces lieux en sanctuaire… Donc pensez bien que la mise sous cloche risque d’être ad vitam æternam! Cependant il vaut mieux que cela soit votre choix et non une future imposition administrative, plus que probable!

En conclusion, la nature est malade en grande partie à cause de l’homme. Il y a en a certains qui veulent sans discernement régenter le tout, en percutant les zones vertes comme hauts lieux intouchables et mettre toute occupation humaine dans la ville. Et il y a ceux qui, de génération en génération ont géré cette terre en bons pères de famille. Cette catégorie de personne va vite comprendre que Natura 2000 est un grand atout. Non seulement l’aspect financier est excellent mais ils peuvent dorénavant bénéficier gratuitement d’experts qui conseillent comment améliorer la propriété sans frais. C’est certain qu’on peut penser que c’est une perte de vie privée, mais on peut aussi voir cela comme un locataire qui paye un loyer - sans trop vous déranger - pour des terres ou autres choses que personne, sauf l’État ou l’amoureux bienfaiteur, peut financer à perte économique.

Celui qui n’a pas de respect pour la nature et ne voit que le profit immédiat sans réfléchir aux conséquences de ses actes, peut avoir peur car son temps est compté et la page de ce type de comportement se tourne avec une imposition qui viendra comme un boomerang, sans aucune discussion possible.

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