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T'es beau tu sais et pas vilain (Episode 2)

Publié le 24 mars 2008 par Voilacestdit

A la manière de San-Antonio...

T'es beau tu sais et pas vilain

Episode 2

LA  JEANNE

Notre héros, tu l'as remarqué, a manifesté tout jeune des vraies qualités de chef. C'était, comme en témoigne un gars qui l'a connu dans ces temps là, un battant, un bonhomme qui  veut faire avancer les choses, et d'abord pour lui, normal, dis : alors il quitta, quelques années plus tard, le théâtre de ses premiers exploits, son diplôme en poche (notre héros est diplômé, comme il aime à le dire, de l'EPL, Ecole Publique de Loudun), et allaservir comme on disait, à peine âgé de dix-sept piges, l'avenir devant cézigue.

Il choisit la Marine Nationale, contre l'avis de ses ceuss, mais, tu sais, il était déjà un peu têtu, il savait ce qu'il voulait :  à l'école il voulait faire de la radio déjà, son orientation dans la Marine c'était pour faire de la radio, du radar, de l'électronique..., et puis il y avait l'esprit de l'aventure, dont je t'ai déjà soufflé un mot en passant dans les courants d'air de la Porte du Martray, et son grand-père était marin, tout un tas de rêves derrière tout cela...

Il eut donc à rejoindre le port où mouillait le bâtiment sur lequel il devait embarquer.

La nuit glauque était tombée. Elle ne semblait pas près de se relever, tout comme l'ivrogne non bancable qui restait affalé sur le banc bancal.  Les ruelles désertes, mal éclairées par de rares lampadaires à l'aura incertaine (l'aura l'aura pas), étaient ruisselantes de pluie. Les pavés mouillés et disjoints rendaient sa démarche hésitante, bien qu'il fût parfaitement clair dans son esprit.

A l'angle d'une rue, il aperçut les lumières d'un tripot. C'était tripal chez lui, il aimait la chaleur des contacts, il décida d'entrer, le temps d'un arrêt. La bâtisse  était fatiguée, promise à brève déchéance aux pics des marchands de clapiers.

En franchissant le seuil, il vit les filles. Lui, il allait servir dans la marine. Celles-là avaient servi, à ne pas s'y méprendre, dans bien d'autres corps.

Il s'approcha du bar et commanda sa boisson favorite.

Le patron le servit en trois coups de cuillère à pot, en  lui jetant un regard louche.

Une nana, haut perchée sur un tabouret de bar pas loin de lui,  le dévisageait. Elle avait croisé ses guibolles vachetement haut que ça donnait une vue imprenable. Une taille fine comme un yaourt, des nichemards pareils à deux fois le ballon d'Alsace, tu vois le tableau. Qu'est-ce que ça devait être quand tout ça se mettait en marche, je te demande ! Un vrai cinéma, bande annonce, des seins animés, entracte, bonbons chocolats, et le film, le grand film ! De l'action, du suspense, des frissons, que tu t'y croirais, tutti frutti pour tutti quanti, cantique des quantiques, quanta de quant-à-soi,  tu crois pas qu'il y a de quoi fantasmer non ?

Notre homme n'extravagantait pas facilement mais quand même... Il la voit balancer lentement le pied (il eut envie de prendre son pied !),  décroiser doucement, comme dans un film au ralenti,  les guibolles,  poser pied à terre (ah! un pied-à-terre !), redresser le torse que ça balonne encore plus ça va finir par gicler (l'attention devient forte),  lever son  dargeot du saint-siège, et en chaloupant (approprié dans un port), munie de ses flotteurs, approcher à pas lents de notre homme qui n'en peut, mais.

La créature se penche vers lui,  son décolleté-grand-frisson en avant-coureur, que c'est quand même pas facile de garder l'esprit clair, je t'y verrais toi l'embué, faut se contenancer, ah ! quelle soirée épique ! Et même colégramme !

Qu'est-ce qu'elle veut, à étaler sa mine vantageuse] ?  Copiner de sa tendresse ?  T'exclusifier ? Te cordialiser ? Il ne savait à quels seins se vouer.

Notre héros fluctuate dans la mergiture (devise appropriée pour un marin) : il ne mollit pas, redresse son mental en foirade, ce n'est plus temps de voir venir (fouette and scie) -elle est venue, elle a vécu, elle a vingt culs- passons notre chemin, pour l'honneur, la  patrie, la marine !

A ce moment  une corne de brume se fit entendre au loin,  déchirant l'atmosphère.

- "Le devoir m'appelle", dit-il, d'une voix aussi déchirante que la corne de brume...

- "Dommage, dit-elle en branlant le chef, T'es beau, tu sais... et pas vilain!"

Mais il se leva résolument,  et passa, stoïque,  devant la fille, dont le regard (seulement le regard!) se déroba (tant pis pour toi si tu t'attendais à des descriptions scabreuses : notre héros a de la moralité, y a rien à raconter - ça te coince le ciboulot sur l'alternatif, mais qu'y puis-je ? je fais oeuvre de fidèle historien, rien d'autre)... C'était comme s'il avait effeuillé quelques pétales de roses, qui ont vécu ce que vivent les roses : les spasmes d'un mâtin ! 

Que je m'en aille, peu m'en chaut ! se dit-il avec sang froid.

Ca lui en chaut pas des plus, comme tu vois; mais qu'est-ce que tu fais contre mauvaise fortune, toi ? Hein ? Eh bien, lui aussi, que veux-tu ! Et n'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il reprit son chemin, inébranlable.

D'un pas assuré, notre (h)éros se dirigea vers le quai.  OK! OK!

 

Oh quai! Oh quai! Point de départ de nouvelles aventures qui t'emporteront, (h)éros, par delà les mers, vers de nouvelles terres, de nouveaux cieux, à bord d'un beau croiseur !

Les voyages forment la jeunesse. Il était jeune, il voyagea, tout autour du monde il se forma !

Sur son croiseur il était radieux ! On le mit sur les radars. Ainsi se prépara son futur, et c'était bien, parce que le futur, tu vois, l'homme étant tel qu'il est que-veux-tu-que-j'y-fasse, c'est en général son futur qui le préoccupe. Il eut la chance d'y faire trois années d'études, et cela lui plaisait, c'était une école préparatoire aux spécialités de la Marine, une espèce de lycée où on ne faisait que les choses essentielles, alors, c'est bien, parce que, dans la vie, l'essentiel est quand même plus important que ce qui ne l'est pas. Il fit ainsi de la technique, des mathématiques, de la physique, de l'éducation maritime aussi, et in fine une école de spécialité d'électronique, véritable sésame ouvre-toi de sa future carrière !

La Marine, c'est aussi la vie en commun : il y apprit la vie en équipe. Apprécié de ses camarades, il se fit des bons amis[, pour la vie, car l'amitié, pour lui, c'est comme une bonne bouteille, ça se bonifie avec le temps ! Fratres, caveamus, disait-il (quand il n'était pas sur le bâtiment), ce qui ne veut pas dire : Frères, descendons à la cave!, mais, pensait-il, Frères, bonifions-nous, comme bon vin en cave ! Il sut avec ses copains se bonifier (que veux-tu que la bonne y fasse ?) en dive amitié et gaie luronerie.

Le même camarade de chambrée raconte : "Il avait à l'époque une moustache taillée à la mongol [style mongol fiert] qui était particulièrement impressionnante, et lorsque nous passions en commission en fin d'année pour les notations, le commandant de bord s'inquiétait toujours de voir cette fameuse moustache, et un jour il lui a posé la question franchement : mais enfin, B., est-ce que vous gardez cette moustache pour m'embêter, ou est-ce que ça vous fait plaisir ? Et KB a eu ce réflexe de dire : Ah, vous savez, commandant, chez nous c'est de famille : mon père, mon grand-père, ma grand-mère... Evidemment, la sortie du bureau du commandant fut très animée..."

Joyeux luron à l'époque ?"Je crois que l'humour je l'ai toujours eu, témoigne notre héros. Nous étions une très belle équipe, on l'a toujours eu dans la famille, je pense que ça fait partie de la vie,  sans humour il n'y a pas beaucoup de sel dans la soupe... Il faut prendre la vie du bon côté, il y a trop de bons côtés pour ne pas les prendre. Il faut se prendre au sérieux quand c'est nécessaire, et c'est nécessaire peu d'heures par jour, il ne faut pas trop exagérer." [Extrait d'interview]

Il avait, en certains moments, quelques autres pensées fortes. On avait cru l'entendre dire : "Il est bon que les hommes veuillent s'aider ! Ah ! si les femmes voulaient céder !" [Non extrait d'interview]

Il lui arrivait, quelquefois, de piquer de mémorables colères, qui ne duraient pas, mais le bâtiment en tremblait, et quand le bâtiment ne va pas, rien ne va ! Cependant, c'était comme pour les artichauts : sous des poils piquants se trouvait un coeur tendre.

Il vécut des instants impérissables, de ceux-là qu'on sait qu'ils ne vous abandonneront jamais tout à fait, qu'on les conservera, la vie durant, tel un talisman, et qu'ils joueront un rôle indéfini dans notre existence.

Il fit sur La Jeanne le tour du monde.

Il pensait, à l'échelle de l'univers qu'il parcourait, que nous ne sommes pas grand-chose, nous sommes petits, moins que rien, en voyage sur un grain de poussière. Nos radars ne sont pas des sens nouveaux, mais de faibles prolongements dont nous essayons de doter nos sens naturels. Ainsi se forgea-t-il, à partir des radars, le début d'une philosophie pratique.

La seule chose qui importe, c'est d'avoir conscience que chaque âge de la vie a ses plaisirs appropriés, étant donné que, quand on est mort, il est difficile de se beurrer une tartine.

Une nuit qu'il était de quart, contemplant la voie lactée, il se laissa emporter par son imaginaire débridé vers les espaces intersidéraires : ce monde, dont nous faisons matériellement partie, n'est-il pas un tourbillon de tourbillons, se répétant à des échelles infinies, des particules aux atomes, des atomes aux systèmes solaires, des soleils aux galaxies, des galaxies aux Univers ? Et les Univers, s'ils n'étaient que des particules tourbillonnant dans les atomes d'une des molécules d'un grain de sable...

Le monde, pensa-t-il, n'est-il pas une pensée qui ne se pense pas, suspendue à une pensée qui se pense ?

Heureusement pour lui, ils touchèrent bientôt terre.


 

                  MANAGING AT HP De retour de la Marine, après l'Ecole des radaristes, notre héros rejoint Thomson, tout en continuant ses études au CNAM : dure mais belle époque ! Il se spécialise dans les hyperfréquences, tout en s'initiant parallèlement  aux secrets de la gestion.

Tu le retrouves deux ans plus tard chez Radio-Equipement : cette société recherchait un ingénieur en hyperfréquences, alors le voilà, l'affaire est faite, et comme la dite société se trouve être le représentant exclusif de HP en France, t'étonnes si lui, et quelques autres bien connus (que la discrétion m'interdit de citer) venus de Radio-Equipement, ne sont pas bientôt embauchés pour démarrer HP en France. 

C'était l'époque des débuts, celle des bidouillages et des bricolages, qui sont les deux mamelles de la technicité, surtout dans le domaine de l'instrumentation et de la mesure.

Le premier bureau avait été ouvert au Royal Monceau,  dans une suite de l'hôtel. Le salon était réservé pour les instruments. La secrétaire avait son bureau dans l'entrée, le directeur financier siégeait  dans la salle de bain, les binders étaient classés dans la baignoire...

Boulevard Magenta, ils étaient une vingtaine : tel fut le noyau fondateur d'HPF. KB y fit de tout : de la vente, du marketing, de l'entretien de matériel, et rapidement ses premières armes de responsable.

Un temps il sillonna la Bretagne avec sa voiture : une 4L de fonction qui en jetait. Plus tard, il ne voulut plus que des Citroën.

Patron des ventes, il savait s'occuper de son personnel. Un jeune débauché (comprends-moi : un jeune que KB venait de débaucher d'une autre boîte pour embaucher chez HP) se présente le premier jour. Il constate qu'il y a pas mal d'assistantes, 5 ou 6, toutes bien roulées (très tôt on s'est préoccupé chez HP de recruter selon un certain  profil), dont au moins 3 sont enceintées. "Vous ne perdez pas votre temps", dit le nouveau venu. Notre héros de répliquer : "Oui, on s'en occupe. On vend mais on  bague aussi".

Plus tard, il trouva un super truc. Toujours en avance sur son temps, il fit construire des courts de tennis, le club HP fut un des premiers du département. Tu vois l'occase, les jupettes qui virevoltent, notre héros devint un fana  de ce sport,  c'est fou le nombre de nanas qui jouaient au tennis chez HP... et pas des moindres.

Plusieurs années après,  l'âge venant, le diamètre de la balle diminua : il se mit au golf. Par bonne fortune, il n'y eût pas à solliciter le CE pour le financement : c'eût été le caddie de leurs soucis !

De responsabilités en responsabilités, on en vint à lui confier la direction de HP en Italie!

Bella situazione, si! Che possa tornare tutta in merda ! Notre Zorro venait de débarquer chez les Ritals : il se surprit à parler italien, bien qu'il n'en connût que quelques mots, mais les plus utiles. La situasse n'était pas belle, mais n'avait-il pas été envoyé justement pour jouer les redresseurs ?

Il se demandait tout de même comment il allait s'y prendre. C'était presque aussi déprimant à voir qu'une pantoufle charentaise, ou une du Poitou, ce qui lui rappela son pays natal. Mais ce n'était pas le moment d'avoir le blues...

Là-dessus, on frappa à la porte de son bureau : Permesso... susurra une voix suave.

Avanti!, dit-il, ne sachant pas très bien si c'était la bonne expression... Mais là, il eût comme un coup au coeur, au diable les formes verbales, d'ailleurs en Italie est-ce qu'on ne parle pas avec les mains, et il y avait de quoi parler, je te dis pas, ces formes, ces formes...!

Une créature venait de faire son apparition... Dieu, qu'elle était jolie ! Dieu, oui tu existes, puisque je l'ai rencontrée ! se dit-il dans sa langue natale.

Elle était grande, fine, élancée, et vraiment bien équipée : des seins comme il ignorait qu'il en existât : ils étaient deux, mais restaient uniques ! Et la croupe, la croupe aussi ondulante qu'un vilebrequin - Baudelaire n'a rien inventé se dit-il même quand elle marche on croirait qu'elle danse... - c'était vraiment charmant ! Il comprit qu'il touchait sa secrétaire et, là, fini le blues, il se sentit plein d'énergie pour prendre la situation en mains !

La reprise dura près de trois années.

Les Italiens n'étaient pas si mauvais que cela. De temps en temps il leur balançait un T'as qu'à..., ecco, merda, quoi, à la fin !  et tout rentrait dans l'ordre. Il signait des contrats impressionnants : Se a firmato Kaba, allora vuole dire che questo Kaba sia un nomo per bene !

Quant aux Italiennes, c'est quand même quelque chose, dis, j'ai pas besoin de te faire encore un dessin ! C'est de la feurst couality, elles te filent facilement du flou dans le vaporisateur, tu peux flipper sans cogner la casserole, ça te cordialise, c'est comme ça que l'humanité devient bonne, ne dénégate pas !

Notre héros ne se laissa pas abattre. Grand amateur de spaghettis, il  n'omettait jamais de commander, avant d'attaquer les spaghettis, un risotto, pour deux, exécuté d'après la plus pure recette milanaise.

Il eût aussi quelques déboires : combien de postes autoradios volés ? Il ne comptait plus. Un jour qu'il allait assister à un match à Milan, il met sa voiture sur un parking payant. L'esprit tranquille, il va au match. Au retour, plus d'autoradio ! Notre héros, furibard, va voir la police : "On a volé mon autoradio, sur un parking payant, voici mon ticket !" Le commissaire de répondre : "Monsieur, ici, il n'y a pas de parking payant !". Bon !

Mais, pour le reste, il réussit, et dès son retour il se vit confier la direction d'HPF !

Le jour de gloire était tarifé. Il fréquenta du beau monde, en toute simplicité (seuls les adeptes du yoga sont capables de péter plus haut que leur cul), réussit quelques exploits, dont celui de présenter HP, son histoire, son savoir-faire, ses produits, le HP way, au président Giscard, en moins d'une minute, montre en moins.

C'était toujours l'esprit d'aventure qui le pousssait. Se mirant dans L'Ecoute S'il Pleut, il se remémorait ses débuts,  ces premières aventures à Loudun que je t'ai narrées, d'autres aussi, tu vois, ça a commencé par sa passion de la philatélie, c'était, déjà, l'esprit du large, comme il disait (La philatélie, c'était, quand j'étais jeune, l'évasion, l'esprit du large...).

La Marine, c'était aussi l'esprit d'aventure qu'il allait chercher, et le choix des radars, la spécialisation en électronique, encore la marque d'un esprit tourné résolument vers l'avenir, qui croit tout de go que "l'avenir est devant, pas derrière".

Tellement tourné vers le devant que le Futuroscope, tu connais ? Eh bien, le Futuroscope, il doit quelque chose de sa conception à notre héros !

Celui qui jacte ça (aléa jacta est), dis, c'est pas un zéro, c'est ni plus ni moins que l'autre héros de Loudun, que je t'ai déjà présenté, l'ancien maire et aussi président du Conseil régional. Voilà ce qu'il dit, c'est tout à prendre, va, pas rancunier qu'il est : "KB a dû comme moi se battre beaucoup dans la vie... Je crois que c'est un garçon extrêmement intelligent, qui est très ouvert, très près des réalités, et qui a lui aussi -car je crois qu'il est un peu comme moi- une certaine vision du futur, un intérêt pour ce qui va se passer, c'est la raison pour laquelle nous nous sommes rejoints, et aujourd'hui KB m'apporte beaucoup, puisque nous sommes en train de mettre en place un parc du futur"...

Une super idée, qui est venue comme cela :"Ouvrir un parc, où les gens pourraient voir,  la technologie d'aujourd'hui, et surtout celle de demain, à quoi ça va servir, comment on l'approche, est-ce que c'est dangereux, est-ce que ça ne l'est pas, est-ce que c'est facile, est-ce que c'est fascinant etc... Il faut démontrer que la technologie c'est quelque chose de fascinant, de passionnant, de pas compliqué..."

Tu vois, ce que notre héros bablate dans les brochures officielles, c'est un poil vrai quand même : "En accompagnant la révolution technologique, nous préparons l'avenir" ! Il est, lui, fasciné par le futur.

Inlassablement il prépara HPF à accueillir au présent l'avenir. Le succès lui donna du talent et l'autorité du courage.

Il sut aussi saisir les opportunités.

"Mesdames et Messieurs, l'ouverture des coffres à bagages peut entraîner la chute d'objets. Merci d'y prêter attention".  La voix suave de l'hôtesse ramena doucement KB à terre : ça tombait bien,  l'aéronef venait lui aussi d'atterrir. Notre héros se prit à prêter attention à cette phrase maintes fois entendue. Il se demanda si Newton n'était pas à l'origine de cette consigne, lui qui avait su, le premier, prêter attention à la chute d'un objet, cette fameuse pomme dont l'histoire ne dit pas s'il la croqua. Un peu perdu dans ses profondes réflexions, imaginant une pomme à croquer tombant du coffre à bagage... son esprit vagabonda... et, soudain, il s'éberlua de se retrouver seul dans la nef de l'aéro, celle-ci étant vidée de son aréopage d'hommes d'affaires, cependant qu'une  magnifique créature venait vers lui, comme dans un rêve éveillé, mais était-il en l'état de veille ?

L'hôtesse s'approcha, ondulante, chaloupante, grande avec une taille de guêpe, des balochards surcomprimés, un valseur sculpté-main, des jambes de cover-girl, cheveux blonds, naturellement.

Elle s'enquit (mais avec qui ?...  notre héros, bien sûr) de l'état de notre homme : lui, n'avait Dieu que pour elle. Subjugué, il écarcouillait grand ses vasistas... Elle prit soin de lui. Catherine était son petit nom.

Elle devint directrice d'escale d'UTA à San-Francisco, et lui, KB, il bénéficiait systématiquement  d'upgrade sur les vols, certains se demandent encore comment : c'est tout commak,  toi, qui n'as pas l'esprit embué, t'as tout compris. C'est pas cela, saisir les opportunités ?

A la direction d'HPF,  il donna toute sa mesure, appliquant ses principes de management, qu'il avait commencé de découvrir dans son expérience de la Marine :

"L'essentiel, c'est d'aider les gens, qu'il disait. Si on a envie de les aider, le reste ça vient assez vite. Le propre d'un patron, c'est plus d'utiliser les gens où ils sont capables d'avoir du rendement et d'être les plus heureux en même temps. Si vous réussissez ça, vous avez une belle équipe..."

 

Tu vois, c'est le principe du  Cesar pontem fecit : "César fit un pont", tu penses, ça veut  plutôt dire : fit faire un pont !

Ainsi va le manège ! Et quant à diriger, prendre une décision, il appliquait cet autre principe qui est fort pertinent : Pour décider il faut être un nombre impair. Et trois, c'est déjà trop...

Mais si tu veux en savoir plus sur les secrets du management, lis la suite, si tu es encore dans le coup, tu seras, espère, pas déçu !

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