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Isabelle Lévesque, C’est tout c’est blanc

Publié le 06 août 2012 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour »

L'espace de ton ciel posé, à mi-chemin
Ph. angèlepaoli

C’EST TOUT C’EST BLANC (excipit)


Au seuil aura gagné.

Vert tance le retour, le fruit va disparaître.
Tu auras accroché, la porte est un lambeau de feu, une brindille souple. Sa forme consume le regard : l’espace de ton ciel posé, à mi-chemin (étoile d’une espérance de couleur). Tu pourras revenir, l’heure n’importe pas – elle a cessé de
croire.
Seule avance en retrait du souffle la main prête à saisir. Tu remontes, nul ne voit qu’une course contre le vent s’est précipitée. Petite fontaine, tu auras la clarté du secours.
Nous espérons (murmures témoignent). Nos mains closes sur le sel ont souvenir de la neige. L’hiver tu as

son espace nu. L’écriture

encre vive du serpent menu noir. Tout peut encore,
à tracer.
Sur l’éphémère rideau du silence (champ du matin après tempête).
Fondera la neige.

Nous nommons le silence,

sa venue attendait dans le retrait d’une page gardée blanche.
Tu peux recommencer. Aimer garde le seuil immobile
d’écrire.

C’est tout c’est blanc.

(L’écrire.)                  


Isabelle Lévesque, C’est tout c’est blanc (excipit), in Revue Diérèse, Printemps 2012, n° 56, pp. 84-85.


  « Isabelle Lévesque, qui rompt constamment avec l’ordre prévisible de la syntaxe et de la versification, délie les mots, les régénère, dégage leur énergie. […] Les poèmes n’expliquent jamais : “à partir du vide”, avec le “silence”, ils érigent cette “ossature” précaire, vacillante, qui accueille les vents, qui ne les retient un instant que pour les rendre à l’infini. »

Pierre Dhainaut, extrait de la préface d’Ossature du silence d’Isabelle Lévesque, Éditions Les Deux-Siciles, Collection Poésie, 77330 Ozoir-la-Ferrière, 2012, page 9.



ISABELLE LÉVESQUE

Isabelle Lévesque

Source

■ Isabelle Lévesque
sur Terres de femmes

→ [Entends, c’est jour, la forme aimantée du point] (poème extrait de Ravin des Nuits que tout bouscule)
→ [Nous vaut la force courant le vent] (poème extrait de Va-tout)
Ossature du silence (note de lecture d’AP)
→ [Peine singulière] (poème extrait d’Un peu de ciel ou de matin)
Ravin des Nuits que tout bouscule (note de lecture d’AP)
Va-tout (note de lecture de Jean-Louis Giovannoni)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Territoire
→ (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait d’Isabelle Lévesque (+ un autre poème extrait de Va-tout)

■ Voir aussi ▼

→ (sur La Pierre et le Sel) Isabelle Lévesque, de la terre à la lumière, par Pierre Kobel
→ le site de la revue Diérèse et des éditions Les Deux-Siciles

■ Notes de lecture (16) d’Isabelle Lévesque
sur Terres de femmes

→ Edith Azam, Décembre m’a ciguë
→ Paul de Brancion, Qui s’oppose à l’Angkar est un cadavre
→ Fabrice Caravaca, La Falaise
→ Pierre Dhainaut, Progrès d’une éclaircie suivi de Largesses de l’air
→ Pierre Dhainaut, Vocation de l’esquisse
→ Armand Dupuy, Mieux taire
→ Bruno Fern, reverbs   phrases simples
→ Aurélie Foglia, Gens de peine
→ Raphaële George, Double intérieur
→ Jean-Louis Giovannoni, Issue de retour
→ Sabine Huynh, Les Colibris à reculons
→ Dominique Maurizi, Fly
→ Cécile Oumhani, La Nudité des pierres
→ Emmanuelle Pagano, Nouons-nous
→ Hervé Planquois, Ô futur
→ Pauline Von Aesch, Nu compris



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