Magazine Humeur

Découvrir autrement les Pays-bas

Publié le 09 août 2012 par Lafeedulac

Oui y’a pas que le vélo en Hollande ! On peut marcher aussi (beaucoup marcher).

Cette année pour la seconde fois, j’ai participé à un grand événement aux Pays-Bas, l’International Four Days Marches de Nimègue (Nijmegen, en néerlandais). 4 jours de marche mais aussi et surtout une semaine de fête. Et quand je dis fête, le mot est faible, Ibiza à côté c’est la soirée potage de légumes à la maison de retraite.

Ouais, là t’as du monde à tous les coins de rues à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, dans le moindre patelin que tu traverses et même s’il est 6 heures du matin les gens sont là pour te saluer en buvant leur café ou une bière (si, si), avec leur sono qui fait péter les watts et prêts à t’offrir à boire ou à manger ! Tout le long du parcours (entre 30 et 50 kilomètres selon ta catégorie)(pour moi c’est 40), t’as des gens sur le bord de la route qui t’encouragent à grands coups de « Success », ils sortent les chaises, les pliants, les canapés parfois et même les camping-cars comme au tour de France. Il y a du monde sur les balcons, les toits et même sur les abribus. Dans les villages et petites villes que tu traverses, le maire et les élus sont là pour saluer les marcheurs. Quand tu passes devant une crèche, tous les petits sont là pour t’applaudir, idem devant une maison de retraite, le dernier jour, tu passes devant l’hôpital et certains malades sont eux aussi installés sous abri dans leurs lits avec leurs perfusions pour te voir passer. Même les flics se la jouent star en dansant sur leur petite estrade pour faire la circulation. Oui, c’est un truc de dingue !

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4 jours de marche qui attirent chaque année 45 000 personnes (oui, oui, quarante-cinq mille, je ne me suis pas trompée), plus tous ceux qui marchent sans être inscrits, plus les personnes accompagnantes, et ceux qui viennent juste pour faire la fête… Autant te dire que la ville de 160 000 habitants voit sa population fortement augmenter durant cette semaine !

Il faut s’inscrire très longtemps à l’avance si tu veux faire partie des 45 000 marcheurs (lopers, en néerlandais), et t’es même pas sûr d’être retenu (mais si t’as déjà participé l’année précédente ou 2 ans avant, t’es prioritaire quand même). La veille du premier jour de marche, tu dois te présenter à un guichet où on te met un bracelet que tu ne devras pas quitter jusqu’au dernier jour de marche et une carte de pointage que tu devras présenter aux contrôles. Chaque jour si tu finis ta distance dans les délais, on te donne une nouvelle carte. Mais attention, le dernier jour c’est craquage du slip, on te file une médaille (une vraie, hein, une décoration militaire).

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Le matin c’est départ entre 5h15 et 6h ou entre 6h15 et 7h en alternance (pour ma catégorie, ceux qui marchent 50km, ils partent entre 4h15 et 5h tous les jours), ça fait tôt, hein. Autant te dire que le soir tu fais pas partie de ceux qui se mettent des bières jusqu’à pas d’heure (d’ailleurs à 5h du matin quand tu pars, ils sont encore là avec la bière pour te voir partir), et que si tu peux éviter le moindre effort, c’est toujours ça de gagné. Même si ça veut dire manger de la bouffe de cantoche (du moment que c’est pas à toi de préparer !). Et partager une chambre avec plein d’autres gens que tu connais pas ou faire douche commune, tu t’en cognes. Et les crèmes anti-courbatures deviennent tes idoles. Parce que marcher 40 bornes le premier jour, ça va. Mais le lendemain matin, il se peut que tu sois légèrement courbaturée, au point qu’en sortant de ton lit (picot) tu te dis que putain, jamais tu vas pouvoir descendre les escaliers pour aller pisser…

Et puis on t’offre des fleurs le dernier jour sur le trajet. Des glaïeuls, parce que c’est la saison et que les derniers kilomètres c’est la Via Gladiola (la route des glaïeuls, donc)(ouais, je parle latin aussi). Alors, c’est pas les vacances de rêve, bungalow sur la plage de sable blanc, mer turquoise et cocotiers, homard à volonté devant le coucher de soleil, mais c’est un truc unique à vivre. Le genre de truc où le premier jour, tu te demandes ce que t’es venue faire là et où le dernier jour tu te dis « ah ouais, c’est à faire quand même au moins une fois dans sa vie, ça ». Parce que les cocotiers, la mer turquoise et le homard à volonté, on aura bien le temps d’en profiter plus tard.

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