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Les “animaux-emballages”, petite chronique des nutriments ajoutés dans votre viande

Publié le 14 août 2012 par Lapetitechartreuse @delphine_combes

Le terme d’”animaux-emballages” est nouveau dans mon vocabulaire. Je l’ai découvert récemment dans un article des Cahiers antispécistes (n°34 de janvier 2012) dont la lecture est très instructive, que l’on soit végétarien ou non. Cette étude m’a fait prendre conscience d’un état de fait pourtant évident si on y pense. Les animaux consommés par les hommes se nourrissent de végétaux, qu’ils transforment en viande. Les manger revient donc peu ou prou à consommer ces végétaux, “emballés” dans de la viande.

Cela va plus loin. La vitamine B12, peu présente dans les végétaux, fait systématiquent défaut aux végétaliens, et à certains végétariens, bien qu’elle reste essentielle au bon fonctionnement du système nerveux. Ils doivent donc se supplémenter, c’est-à-dire prendre de la B12 de leur propre chef (sous différentes formes: en gouttes ou en comprimés). Cette nécessité mène souvent à penser qu’une alimentation carnée est le régime le plus lus naturel pour l’homme : il ne nécessite pas de supplémentation, puisque que les omnivores n’ont pas besoin de prendre de la B12 en dehors de leurs aliments habituels. C’est là un reproche souvent formulés à l’égard des végétar(l)iens.

Et pourtant, l’article nous apprend que la réalité est bien différente. Les animaux élevés pour être consommés (issus de l’élevage intensif) sont eux-mêmes supplémentés en vitamine B12. Au lieu de prendre intentionnellement de la B12, les omnivores mangent sans y penser, car l’industrie de la viande l’a déjà fait pour eux. Cependant, au final, cela revient au même. Nous avons tous une alimentation supplémentée “artificiellement”.

En plus de la B12, les animaux reçoivent d’autres nutriments, comme le fer, le zinc ou d’autres vitamines (A, E, …). En revanche, selon l’auteur de l’article, les éleveurs ne se soucient guère à la santé des consommateurs, mais de leur propre “rendement”, puisque cette supplémentation permet aux animaux de produire plus de viande, plus rapidement. Point de philanthropie, donc, mais la volonté d’accélérer le développement naturel de ces animaux, trop peu rentable.

Cette supplémentation ne se cantonne pas uniquement à la viande. Par exemple, on trouve de plus en plus de marques de lait enrichi en calcium ou en vitamines. Un ajout qui ne présente toutefois que peu d’intérêt selon l’association UFC Que Choisir (à lire ici).

Que l’on choisisse de devenir végétarien ou non, l’important pour tous est de savoir ce qui se trouve dans son assiette. Je regrette que des informations comme celle-ci, bien que basiques, ne soient connues que de ceux qui les cherchent. Un cours de diététique à l’école pourrait déjà régler une partie du problème. A condition, bien sûr, que les entreprises agroalimentaires soient soigneusement tenues à l’écart de l’élaboration du programme. Le coût social serait certainement intéressant : mieux manger signifie moins se soigner. Coucou M. Peillon !



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