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Il y a un siècle... Bernanos.

Publié le 16 août 2012 par Perceval

bernanos Je fais le choix, tout personnel, et que je trouve judicieux, de prendre Bernanos, comme observateur du XXème siècle :

Biographie : (Sources : http://www.georgesbernanos.fr )

- Né le 20 février 1888 à Paris, Georges Bernanos grandit dans une famille monarchiste.

 

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Lecteur précoce de la Libre Parole, il s’engage très vite chez les Camelots du roi. A l’époque, l’Action française et Charles Maurras tentent d’établir des ponts avec le syndicalisme révolutionnaire, et parlent de « coup de force ».

Bernanos fut élevé dans une ambiance idéologique très particulière, qui devait le marquer profondément. Une ambiance idéologique caractérisée, sur le plan politique, par l'hostilité aux institutions républicaines établies et, sur le plan religieux, par la méfiance à l'égard des catholiques libéraux, partisans d'un rapprochement avec la République et d'une certaine acceptation des principes de la société moderne, qui s'organisaient alors autour du mouvement du Sillon. En contrepoint, cette éducation développa chez lui des fidélités qui devaient l'accompagner durant toute sa vie : d'une part, fidélité à une vision plus ou moins idéalisée de l'ancienne France monarchique, d'autre part, fidélité à un catholicisme traditionnel et intransigeant, à tendance mystique.

 
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- Réformé après une période militaire en 1911, Bernanos s’engage et fait toute la guerre au 6ème Dragon. Blessé plusieurs fois au champ d’honneur, il survit aux tranchées. Il devient inspecteur d'assurances.

 

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" " Il n'y a qu'une seule tristesse, c'est de n'être pas des saints." Léon Bloy

L'écœurement au lendemain de la guerre s'accompagne d'un certain éloignement à l'égard de l'Action française…

Cette épreuve est aussi pour lui l'occasion d'un approfondissement spirituel, notamment sous l'influence de l'œuvre de Léon Bloy qu'il découvre alors.

"Une nouvelle invasion moderniste commence. Cent ans de concessions, d'équivoques ont permis à l'anarchie d'entamer profondément le clergé... Je serai fusillé par des prêtres bolcheviks qui auront Le Contrat social dans la poche et la croix sur la poitrine" (Correspondance).

« Dieu, c'est révolution, démocratie, assurances sociales, que sais-je ? Au front de l'Église, ils écriront un jour : « On est mieux nourri ici qu'en face », et ils s'étonneront de ne recueillir que des ventres » (Ecrits de Combat).

 

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- Son premier roman, Sous le soleil de Satan, publié en mars 1926 (il a alors 38 ans), remporte un succès considérable qui le convainc de se consacrer exclusivement à l'écriture.

- Lorsque la guerre civile espagnole éclate, l'écrivain, acteur de son temps, ne tarde pas à prendre le parti des victimes dans le violent pamphlet antifranquiste Les Grands Cimetières sous la lune (1938), qui préfigure déjà la tragédie universelle de la Seconde Guerre Mondiale.

Il quitte le Figaro en 1932. À partir de ce moment, jusqu'en 1936, la réflexion de Bernanos s'éloigne de la politique. D'autant plus qu'en 1933, un grave accident de motocyclette le laisse en partie infirme, tandis qu'il se débat dans de graves difficultés financières qui l'obligent à se consacrer à son œuvre littéraire pour survivre. C'est au milieu de ces difficultés qu'il écrit, cependant, son chef-d'œuvre, Le journal d'un curé de campagne, qui sera publié en 1936. En tout cas, au point de vue politique, son non-conformisme, qui l'a progressivement éloigné de l'AF, fait à ce moment de lui un homme seul.

 
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il est amené à défendre contre l'Action française les œuvres de Claudel, de Péguy ou de Léon Bloy. Ce décalage entre une Action française qui, selon ses propres termes, lui semble "manquer déplorablement de vie intérieure", et les tendances profondes de sa pensée et de sa sensibilité a sans nul doute joué un rôle important dans l'évolution de Bernanos

- Le 20 juillet 1938, deux mois avant Munich, indigné par la lâche impuissance de l'Europe face à la montée du nazisme en Allemagne, Georges Bernanos quitte la France pour le Paraguay, puis le Brésil.. Il y passera la guerre, défendant sans cesse la cause de son pays déchiré et devenant l’un des grands animateurs spirituels de la Résistance française.

En 1931, paraît son premier pamphlet, la Grande Peur des bien-pensants. Cet ouvrage tonitruant vitupère un certain clergé compromis avec le siècle et soumis à la pression des forces de l’argent : Puis, visionnaire, Bernanos met en garde contre le risque d’un enchaînement à une technique dépersonnalisante dont le mode de vie américain offre, d’ores et déjà, l’exemple : « L'activité bestiale dont l'Amérique nous fournit le modèle, et qui tend déjà si grossièrement à uniformiser les moeurs, aura pour conséquence dernière de tenir chaque génération en haleine au point de rendre impossible toute espèce de tradition. N'importe quel voyou, entre ses dynamos et ses piles, coiffé du casque écouteur, prétendra faussement être lui-même son propre passé et nos arrière-petits-fils risquent d'y perdre jusqu'à leurs aïeux. » Selon lui, le capitalisme va réaliser la visée communiste de la « table rase du passé ».

 

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 Otto Dix

 

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Otto Dix

Dans son dernier essai, la France contre les robots (1946), il résume son propos en une formule décisive : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. »

- En 1941, il écrit la Lettre aux anglais. Ses fils s’engagent dans les Forces françaises libres.

- De retour en France, en juillet 1945, à la demande du Général de Gaulle, il est terriblement déçu par l’atmosphère politique de la libération et l’opportunisme qui, à ses yeux, la caractérise. Il refuse le ministère de la Culture et, pour la troisième fois, la Légion d’Honneur.

- Bernanos s’exile à nouveau, cette fois pour la Tunisie (1947). ..Ses tous derniers textes expriment également la quintessence de sa foi chrétienne et de sa spiritualité.

- Victime d’un cancer du foie, Bernanos est rapatrié. Il meurt à l’hôpital américain de Neuilly le 5 juillet 1948. Lui qui avait tant médité sur la mort s'éteint en murmurant : « À nous deux maintenant ».


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