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Je surplombe, je surplombe la scène avec le regard sec et...

Publié le 12 septembre 2012 par M.
Je surplombe, je surplombe la scène avec le regard sec et la colère froide et les épaules raides, quelqu'un est-il encore capable de me dire quelque chose ou serais-je forcée de plonger le bras dans chaque gosier pour en arracher les tripes, et toi peux-tu encore seulement me regarder en face. Que reste-t-il des enfants terribles sinon moi et ma langue trouée et ma hargne tenace, ma rage nouvelle née, que reste-t-il des jours d'hivers sinon des mots déjà usés et la musique qu'on monte toujours plus fort puisqu'il n'y a plus personne à écouter. Je marche loin devant sur le col et sous la nuit, derrière il y a encore les chèvres, les chèvres bêtes à pleurer, et le loup qui se mord la bouche, le loup aveugle, loin devant. La terre avale le bleu et le rouge étincelle comme s'il s'était pris une balle dans le dos, mais dites moi si je vous emmerde, avec mon rire pointu et mon silence cruel et ma tendresse repliée sur elle même, vraiment dites moi si je vous emmerde à ne pas pleurer. La belle et le monstre se collent et se déchirent, s'aiment trop fort, s'arrachent le ventre. T'aiment trop fort.

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