La Théorie de l’information, roman d’Aurélien Bellanger lien
Editions Gallimard, collection Blanche, août 2012, 496 pages, 22 euros 50
Au début, je me sentais élue, j’y croyais : c’était écrit pour moi. Ça parlait de mon époque.
Ça parlait d’entreprises, de lieux, d’institutions, de projets, de programmes, d’événements, de faits divers qui avaient constitué un temps mon environnement professionnel dans les années 80 et 90 : les technologies de l’information, la netéconomie. Ça parlait de personnalités que j’avais croisées (enfin : plutôt moins que plus, et plutôt de loin que de près).
J’étais touchée, émue, et reconnaissante envers ce jeune homme né en 1980 de souffler sur la poussière télématique qui avait enseveli le minitel de mes trente ans.
Pour un peu je croyais savoir ce que j’allais lire au chapitre suivant.
Je regrettais cependant — on ne se refait pas — l’absence d’index à la fin du livre, de bibliographie, de notes à consulter en bas de page, de tableau chronologique.
Et puis au bout d’une centaine de pages, j’ai lâché prise et enfin compris que c’était un roman, un vrai, un bon. Plaisant, intrigant, et dérangeant à la fois. Qui décolle et fait décoller. Je me suis laissée embarquer loin dans le temps, l’espace, voire plus.