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Le cinoche à Jules-Le Château de l’araignée

Publié le 20 septembre 2012 par Jules

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En 1957 Akira Kurosawa décide d’adapter la pièce de Shakespeare Lady Mc Beth. La précédente adaptation  d’Orson Wells est alors considérée comme un modèle insurpassable. Kurosawa va réussir l’exploit de transcender la pièce originel en la transposant dans le Japon médiéval. Créant ainsi une œuvre totalement synchrone avec le matériau de base. Château sinistre baigné d’une brume permanente, meurtre, spectres, forêt hanté, Le Château de l’araignée est un véritable film d’horreur.
Mais Kurosawa ne va pas s’arrêter là. Il va fusionner deux arts théâtraux antinomiques en ajoutant à la sensibilité anglo-saxonne du grand William l’art du Nô Japonais. Dans le Nô chaque mouvement est porteur de sens ce qui demande aux acteurs une forme physique et une concentration extrême. Toshiro Mifune, acteur fétiche du réalisateur va exceller dans cet exercice qui consiste à contrôler le moindre geste, la moindre posture, jusqu'a l'implosion. Brusquement, lors d’une scène tragique et d'une tension extrême, il laisse enfin éclaté sa rage, un cri inhumain qui vous vrille le cœur. La caméra se met au diapason créant une véritable chorégraphie avec les acteurs, les accompagnants, les repoussants parfois. Eternel perfectionniste Kurosawa ira jusqu'à faire bâtir un vrai château au pied du Mont Fuji afin d'avoir le plus de choix possible pour ses angles de caméra.

Le château de l’araignée est remplis de scènes cultes qui resteront dans les mémoires : le spectre qui hante la forêt maudite, les monticules de crânes, la pluie de flèche finale, la forêt qui avance. C’est peu être le plus grand Kurosawa (parmi tant d’autre chef d’œuvre) celui dont les images vous hanteront longtemps. Une véritable symphonie macabre.


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