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Médecins sans travail

Publié le 23 septembre 2012 par Nuage1962

Des médecins étrangers qui réussissent des examens du Conseil médical du Canada, et en plus font des stages et vont parfaire leur études pour avoir le droit de pratiquer au Canada se retrouver avec des métiers qui ne sont pas a la hauteur de leur études est grotesque .. Alors que nous manquons de médecins .. on refusent le droit a la pratique a des médecins qui ont les qualités requises sans compter que les exigences sont extravagantes si on compare aux médecins d’ici ou des diplômé de la France
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Médecins sans travail

Santé - Médecins sans travail

Chirurgien en orthopédie, Atef Hanna n’a reçu aucune convocation en entrevue dans les hôpitaux où il a postulé.

Photo Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal

Journal de Montréal
Isabelle Maher

Le médecin diplômé à l’étranger devenu chauffeur de taxi ou livreur de pizza n’est pas une légende urbaine. Environ 3 000 d’entre eux n’arriveraient pas à intégrer le réseau de la santé québécois. Certains se perdent dans le dédale des procédures dignes des douze travaux d’Astérix. D’autres affirment être carrément discriminés.

Samuel (nom fictif) est sur le point d’obtenir le droit de pratiquer la médecine au Québec. Pour ne pas nuire à ses chances alors qu’il est si près du but, ce médecin diplômé à l’étranger choisit de garder l’anonymat.

Samuel aura mis huit ans et déboursé 10 000$ pour traverser les multiples étapes requises à l’obtention du droit de pratique. En attendant, pour subvenir aux besoins de sa famille, il a travaillé comme caissier dans un stationnement et commis dans un grand magasin. Son constat :

«  Les candidats étrangers sont carrément discriminés et les facultés de médecine multiplient les obstacles », affirme Samuel.

« Nous n’avons pas les mêmes chances que les autres candidats canadiens, on réussit les mêmes examens, eux ont les postes, mais pas nous. Pourquoi ? Je ne sais pas,  » se désole-t-il.

Pire que la loterie

Dès son arrivée au Québec en 1989, Dr Abdel Nasalfkih avoue avoir été découragé par l’interminable et coûteux processus requis pour devenir médecin de famille.

« On m’a dit que j’avais plus de chance de gagner à la loto que d’avoir un permis de pratique ! », ironise-t-il.

Abdel Nasalfkih est donc retourné à l’université et a complété un diplôme d’études supérieures, une maîtrise et un doctorat en médecine d’assurance. Aujourd’hui, il forme des médecins experts, mais n’a pas le droit de faire lui même des expertises médicales.

« Le Québec a perdu un médecin de famille ! », fait valoir son épouse Souad Zazoui qui a quitté le Maroc il y a 23 ans pour suivre son mari avec leur bébé alors âgé de six mois.

Ces médecins formés à l’étranger qui se heurtent à des portes closes ne sont pas des cas isolés, affirme Dr Amouzou Comlan, président de Médecins d’ailleurs.

« Au Québec, on estime qu’environ 3 000 médecins immigrants sont dans cette situation. Beaucoup font du taxi, d’autres vivent de l’aide sociale, certains cueillent des fruits. Les médecins étrangers tirent le diable par la queue parce que tout est bloqué pour eux », résume-t-il.

Un prix à payer

Elizabeth Brea a été gynécologue pendant 26 ans au Venezuela. Depuis son arrivée au Québec il y a deux ans, elle n’arrive pas à trouver de travail. Elle fait donc du bénévolat et gruge ses économies au point où elle n’a plus les moyens de passer à travers le processus pour obtenir le droit de pratique.

« Je ne suis pas venue ici pour demander de l’aide sociale. J’accepterais n’importe quel travail, mais les employeurs sont gênés d’engager un médecin », constate-t-elle.

Atef Hanna a quitté Le Caire pour s’installer au Québec avec sa femme et ses quatre enfants en juillet 2011, quelques mois après la révolution qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak.

« Nous avions pris la décision bien avant les événements », explique-t-il.

Un an après son arrivée au Québec, ce chirurgien en orthopédie pédiatrique est sans travail. Dr Hanna exerce la médecine depuis 1982 et enseignait à l’Université du Caire. Il a réussi l’examen du Conseil médical du Canada, complété un stage de trois mois à l’Hôpital Shriners pour enfants et obtenu un permis de pratique restrictif. Mais après avoir posé sa candidature pour plusieurs postes vacants, aucune direction d’hôpital ne l’a même convoqué en entrevue.

Loin d’abandonner la partie, Atef Hanna se dit déterminé à pratiquer la médecine dans son pays d’adoption.

« Je crois qu’il est important de s’ouvrir à une autre culture, ça enrichit l’esprit. Je suis venu au Québec pour l’avenir de mes enfants. Je n’ai pas de travail, mais on ne peut probablement pas tout avoir, il y a un prix à payer », conclut-il d’une voix calme.

Médecins sans travail

http://www.journaldemontreal.com



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